Mohammed Mehra : un portrait
Français d’origine algérienne, Mohammed Mehra, 23 ans, a grandi dans une cité toulousienne. Titulaire d’un CAP de carrossier, il était connu depuis 2006 des services de police pour des actes de délinquances, dont certains avec violence. Le jeune homme avait tenté par deux fois d’entrer dans l’armée française : en 2008, tout d’abord, au CIRFA de l’Armée de Terre à Lille, puis dans la Légion étrangère à Toulouse, en 2010. Recalé en raison de ses antécédents judiciaires et de son instabilité psychologique, Mohammed Mehra était alors parti en Afghanistan pour se former au jihad et au maniement des armes en juillet 2010. Renvoyé en France suite à un contrôle de papier, il était reparti, pour le Pakistan cette fois-ci, deux mois durant l’été 2011, où il aurait « été formé par Al-Qaeda », selon le procureur. Une hépatite A l’avait obligé à regagner la France.
Selon une source policière, c’est en prison, où il a séjourné 18 mois à partir de 2008, que Mohammed Mehra aurait rencontré des islamistes radicaux. Pourtant, il semblerait que ce changement n’ait pas été perçu par son entourage. Un jeune de son quartier le décrit comme quelqu’un de « gentil, calme, respectueux et généreux ». Son avocat, Christian Etelin, parle quant à lui d’une personne faisant preuve de « respect d’autrui, avec une certaine douceur ». Une image qui contraste fort avec les dernières déclarations du défunt qui aurait dit, hier, selon François Molins, procureur de la République de Paris, n’avoir « aucun regret », si ce n’est celui « de ne pas avoir fait plus de victimes ».
Par Sophie Dubec
Intervention du RAID
Mohamed Merah était retranché dans son appartement à Toulouse. Il est mort après avoir riposté, par des coups de rafales, à l’assaut des hommes du Raid qui progressaient dans son appartement. Les tirs ont fait trois blessés chez les policiers, dont un grièvement. L’homme soupçonné de sept meurtres est décédé.
Selon Claude Guéant, les hommes du Raid ont pénétré dans l’appartement du suspect à 11h27. Mohamed Merah avait rompu tout contact depuis la veille à 22h45, quand il avait promis de se rendre.
L’homme qui se trouvait dans sa salle de bains a répondu au Raid par des tirs avant de se jeter par la fenêtre. La vie des policiers blessés ne serait pas en danger.
Le direct
Un homme de 24 ans se réclamant d’Al-Qaïda et déclarant vouloir venger les enfants palestiniens était cerné ce mercredi matin à l’aube par le Raid dans un quartier résidentiel de Toulouse, soupçonné dans la série d’assassinats hors du commun commis par un homme à scooter à Montauban et à Toulouse, a-t-on appris de sources proches de l’enquête.
Vers 5h45, des coups de feu ont été entendus autour du pavillon du quartier de la Côte pavée où ce Toulousain d’origine maghrébine de 24 ans, qui semble avoir participé au jihad (Guerre sainte) dans les zones troublées de la frontière pakistano-afghane, s’est retranché au premier étage.
Les enquêteurs affichaient mercredi à l’aube un haut degré de confiance sur le fait que cet homme soit bien l’auteur des assassinats de sept personnes, trois enfants juifs, un rabbin et trois parachutistes, les 11, 15 et 19 mars à Toulouse et Montauban.
Mercredi 3h00: l’opération débute dans un petit immeuble du quartier résidentiel de la Côte Pavée, où s’est retranché au premier étage Mohamed Merah.
Vers 3h20: le suspect blesse par balles deux hommes du Raid. Le premier est atteint au genou, le second reçoit une balle dans son gilet pare-balles. Un troisième policier est touché un peu plus tard à l’épaule.
Quelque 300 policiers sont déployés. Des policiers portant des casques et des gilets pare-balles sombres délimitent un large périmètre de sécurité autour du quartier.
Entre 4h00 et 6h00: la mère de Merah, son frère et la compagne de ce dernier sont placés en garde à vue. Des explosifs sont retrouvés dans la voiture de l’un des frères de Merah.
Vers 5h45: des coups de feu sont entendus épisodiquement par les journalistes sur place.
Vers 7h00: le ministre de l’Intérieur Claude Guéant explique que M. Merah « parle beaucoup de son engagement au profit d’Al-Qaïda et de la cause jihadiste ».
Vers 9h20: Le « présumé coupable » a demandé « un moyen de communication avec la police, en échange d’un colt .45 qu’il a jeté par la fenêtre ». Toutefois, l’homme affirme détenir une Kalachnikov, un pistolet-mitrailleur Uzi de fabrication israélienne et plusieurs armes de poing.
Vers 11h00: les négociations sont interrompues. Une demie-heure plus tard, les habitants de l’immeuble sont évacués et pris en charge par une cellule psychologique.
Vers 13h16: reprise des négociations.
Vers 14h20: le président Nicolas Sarkozy arrive à la caserne Pérignon, non loin de l’immeuble. Il quitte les lieux quarante minutes plus tard sans faire de commentaires avant de rejoindre Montauban pour les obsèques des trois parachutistes.
17h00: le procureur de Paris François Molins fait état de plusieurs tentatives du Raid pour entrer dans l’appartement. A chaque fois, le Raid se heurte à une riposte à l’arme à feu.
Selon lui, le suspect a laissé miroiter une reddition « dans l’après-midi ou dans la soirée. Maintenant, c’est plutôt la fin de soirée » aux négociateurs du Raid avec qui il communique avec un talkie-walkie. « Il a fait un certain nombre de déclarations sur l’enquête qui ont considérablement fait progresser les choses », remarque M. Molins.
Vers 21h00: le quartier est plongé dans le noir peu après l’échec d’une médiation avec Merah.
Vers 22h45: Merah rompt le contact avec le Raid, après avoir dit qu’il allait se rendre. Il entre ensuite « dans une autre logique, une logique de rupture » et déclare vouloir « mourir les armes à la main ».
De minuit à 6h40: les policiers font détoner à intervalles réguliers de puissantes charges près de ses fenêtres pour éprouver Merah. Un faisceau lumineux balaye la façade. La police fait couper l’eau, le gaz et l’électricité. Vers 2h00, deux coups de feu sont entendus.
Vers 7h15: le tueur ne veut plus se rendre.
Vers 10h27: Trois fortes détonations sont entendues aux abords de l’immeuble. Une ambulance des pompiers pénètre dans le périmètre de sécurité.
11h10: les hommes du Raid pénètrent dans l’appartement pas à pas.
11h30: des rafales de tirs très nourries et des détonations sont tendues pendant plusieurs minutes, le suspect résiste, selon une source policière.
11h34: le suspect retranché est mort après avoir résisté
Ha! il serait aussi temps de prier pour le repos de cette âme tourmentée.
…après avoir résisté…aux forces de l’ordre ?? 😉
« apres avoir resiste » est dérangeant, vous donnez l’impression qu’il a agi en héros qui résiste…! « est mort lors de l’assaut mené par le RAID » ne serait-il pas plus juste?
Tout à fait d’accord