Le régime syrien a déployé mercredi des dizaines de chars aux abords d’Al-Rastan et Deraa, deux places fortes de la contestation syrienne, et a maintenu le siège d’autres villes sans pour autant parvenir à briser la détermination des opposants à poursuivre leur révolution.

Les contestataires, qui exigeaient au départ la levée de l’état d’urgence, la libération des détenus et la fin de la suprématie du parti Baas, représenté par le président Bachar el-Assad, réclament désormais la chute du régime. Assad avait levé le 21 avril l’état d’urgence en vigueur depuis près de 50 ans, ce qui n’a pas empêché la répression de continuer et de s’amplifier jour après jour, la moindre manifestation étant inévitablement noyée dans le sang.

Wissam Tarif, directeur du mouvement de défense des droits de l’homme Insan, a déclaré qu’environ 8.000 personnes avait été arrêtées ou portées disparues depuis le début du mouvement débuté le 15 mars dernier en Syrie.

La France a appelé à des sanctions contre le président Bachar el-Assad et les États-Unis ont quant à eux dénoncé une répression « barbare » – ce qui n’a jamais stoppé les violences des dictatures les plus féroces.

Les comités de coordination de manifestations dans plusieurs villes syriennes, ont dénoncé la répression et les récentes arrestations massives de contestataires, faisant état d’au moins 500 arrestations par jour à travers le pays.

Les opposants ont appelé aujourd’hui à des manifestations lors du « vendredi du défi », en dépit des arrestations massives et des sièges croissants de villes syriennes. Sur le site « The Syrian Revolution 2011 », créé par de jeunes opposants, ils écrivaient : « Ce vendredi du défi, nous défierons l’injustice, nous défierons l’oppression, nous défierons la peur, nous nous libèrerons ».

Ils ont par ailleurs réaffirmés dans un communiqué leur volonté de « poursuivre leur  révolution et leurs manifestations pacifiques à travers la Syrie jusqu’à ce qu’ils obtiennent leur liberté. »