Paris, le 12 juillet 2010.

El-Béchir inculpé de génocide : la communauté internationale maintenant face à ses responsabilités pour l’application du mandat d’arrêt.

En validant la requête du procureur Luis Moreno-Ocampo qui leur demandait d’inculper le président soudanais Omar El-Béchir de génocide, les magistrats de la Chambre préliminaire 1 de la Cour pénale internationale (CPI) ont apporté un formidable désaveu à tous ceux qui s’efforçaient de minimiser la tragédie du Darfour. Les juges considèrent en effet qu’il y a « des motifs raisonnables de croire en sa responsabilité pénale pour trois chefs de génocide à l’encontre des groupes ethniques des Four, Masalit et Zaghawa : génocide par meurtre, génocide par atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale, et génocide par soumission intentionnelle de chaque groupe ciblé à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique ».
C’est donc désormais pour le pire des crimes que les juges ont délivré un second mandat d’arrêt international contre l’homme fort du Soudan, après celui le visant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

La communauté internationale est maintenant plus que jamais face à ses responsabilités tant à l’égard du Darfour que des décisions de la justice internationale.

Au Darfour toutes les mesures doivent être prises pour que les effectifs de la Minuad soient enfin complétés et dotés des moyens logistiques nécessaires à leur capacité d’intervention. Le mandat de cette force commune aux Nations unies et à l’Union africaine ne peut plus se réduire au maintien d’une paix qui n’existe pas, mais doit être élargi à la protection concrète des populations civiles ; elles continuent à subir les violences de l’armée soudanaise et des janjawids, ce qui a obligé plusieurs dizaines de milliers de personnes à fuir leur domicile depuis le printemps. Par ailleurs il n’est plus tolérable que le travail des ONG soit entravé par les obstacles administratifs que le régime soudanais dresse continuellement. L’intervention des humanitaires doit en outre être sécurisée face aux agressions, vols de matériels et enlèvements dont la fréquence a augmenté ces derniers mois.

Concernant l’application des décisions de la CPI, la communauté internationale ne peut plus accepter d’être constamment défiée par El-Béchir et le régime qu’il dirige. Le Conseil de sécurité de l’ONU se doit d’établir une série de sanctions à appliquer contre le gouvernement soudanais. El-Béchir et ses complices continuent à s’enrichir tranquillement avec l’argent du pétrole : ça ne peut plus durer.
Et surtout il devient définitivement inacceptable qu’El-Béchir soit reçu à l’étranger, et que des représentants de la communauté internationale le rencontrent, comme cela fut encore récemment le cas lors des cérémonies officielles marquant son investiture à la présidence du Soudan.
Ainsi que l’a déclaré le Dr. Jacky Mamou, président du CUD, « le premier chef d’État en exercice recherché pour génocide n’est pas un individu fréquentable auxquels les diplomates peuvent serrer la main. Il faut lui appliquer une mise en quarantaine totale. Cet isolement, doublé de sanctions très fermes contre le régime qu’il dirige, contribuera à l’affaiblir et à faciliter ainsi son arrestation. Assez de complaisances, assez d’impunité ! Tout doit être mis en oeuvre pour déférer El-Béchir à La Haye devant les juges de la CPI ».

3 Commentaires

  1. Onanisme littéraire et Hazbara sioniste à part, s’il faut juger Omar El Béchir, il ne faut pas oublier de juger tous les généraux israéliens criminels qui ont du sang palestinien sur la conscience. Le sang de milliers d’innocents depuis la Nakba de 1948 jusqu’alors!
    Marhoum

  2. Après un master de l’Université de Londres et une thèse à l’Université de la Sorbonne de 1959 à 1964, Hassan al-Tourabi, ancien mentor du général Omar Hassan el-Béchir ayant hébergé dans les années 1990 un certain Oussama Ben Laden, est devenu le principal opposant du Nettoyeur du Darfour, après qu’il eut mal digéré sa mise à l’écart du pouvoir en 1999. Mis en cabane à plusieurs reprises pour avoir dénoncé des élections frauduleuses ou des crimes politiques commis par el-Béchir tant au Darfour qu’à l’ouest du Soudan, cet ancien chef des Frères musulmans soudanais vient d’être libéré il y a quelques semaines après avoir passé 45 jours en détention suite à son arrestation, le 15 mai dernier, pour cause de publication dans le Ray al-Shaab d’une série d’articles établissant l’existence, dans la banlieue de Khartoum, d’une usine d’armement vouée à fournir du matériel de guerre au mouvement islamofasciste palestinien Hamas et à la République fascislamique d’Iran. Je sais, il y a le dangereux triangle économique OTAN-Moscoupékin, Moscoupékin-Khartoum, mais il se peut qu’il y ait d’autres liaisons dangereuses, qu’ont toujours contestées les rebelles du MJE (Mouvement pour la justice et l’égalité) et un al-Tourabi aux accents de sincérité poiresques du Hugh Preston de The Secretary Bird offrant pour la reconquérir à sa femme adultère de se faire prendre lui-même, en flagrant délit au domicile conjugal avec sa secrétaire, mademoiselle Patty Pat, ce genre de rouerie pouvant expliquer la réticence occidentale à renverser un criminel contre l’humanité dont le principal opposant politique est un des principaux penseurs de l’islamisme radical que la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis a identifié comme principal soutien d’al-Qaeda en Afrique. Et alors il faut voir l’Omar Hassan d’Obama comme le Saddam de Bush Sr, et là, c’est l’option W, qui ne nous laisse plus guère le choix que de l’ultimatum de 2020, et le rassemblement des rois achéens sous le commandement d’une Natasha Obama de 22 ans, élue par des enfants dans la démocratie altermondialement aboutie de Childhoodland.
    La minerve de Thémis tient au syndrome du pompier somnambule atteint de pyromanie, que l’on retrouve chez ce protestataire prêt à soutenir une cause au nom des mêmes principes qui lui ordonneront d’en condamner l’effet, humanisme tartuffe voulant qu’une grande partie de ceux qui reprochent au gouvernement du monde de ne pas envoyer la police du monde arrêter à son domicile Omar Hassan el-Béchir, reprocheront au gouvernement du monde de renvoyer la police du monde arrêter à son domicile Hassan al-Tourabi.