A peine le débat sur le voile intégral commençait-il à s’enliser qu’est survenue l’apparition miraculeuse de l’affaire dite de Nantes et avec elle, Liès Hebbadj, mari désormais fameux de la femme voilée verbalisée pour avoir conduit couverte d’un niqab.

Pour le pouvoir, l’occasion était trop belle, Liès Hebbadj était l’homme de la situation. Il répond tellement bien au cahier des charges de la communication gouvernementale qu’on le croirait sorti tout droit de l’imagination de Frédéric Lefebvre. Voilà un homme que l’on adore détester : polygame, islamiste, fraudeur aux allocations familiales. Et puisque ça ne suffit pas, on rajoutera, témoignage du beau-père à l’appui, mari violent. Qui, devant un tel cumul d’allégations détestables, peut sérieusement soutenir que cet homme a épousé la France en épousant une française ?

Le problème c’est qu’au motif de s’attaquer au politiquement correct, Brice Hortefeux s’est dangereusement écarté des règles qui auraient pu donner à son action, une consistance et un sens. Plus précisément, en réclamant en dehors de toute enquête, et avant qu’il n’y ait eu d’éventuelles poursuites, la déchéance de la nationalité française de l’intéressé, le ministre de l’intérieur s’est condamné à offrir à un personnage franchement odieux et à ses amis, une victoire juridique et donc politique, facile.

Dura lex sed lex, Brice Hortefeux n’aurait pas dû se mettre hors des voies de droit pour attaquer un homme dont-il proclamait qu’il était dans l’illégalité. Car aussi détestable soit Hebbadj et quels que soient les suspicions qui pèsent sur lui, il dispose des garanties offertes à tout justiciable et il n’est pas question de le condamner sur un simple procès d’intention, sans tribunal et sans preuves. A ce titre, le sang froid d’Eric Besson doit être salué.

En fait, toute cette affaire est navrante et à y regarder de plus près le pouvoir y a failli par deux fois.

D’abord par inaction car à supposer les faits avérés, vu le caractère notable du personnage qui exploite une boucherie, vit dans plusieurs pavillons et milite pour l’édification de mosquées à Nantes ; il serait scandaleux que les pouvoirs publics aient attendu la publicité faite autour de lui pour s’intéresser à ses activités.

Ensuite, en en faisant trop et pour quel résultat : une magnifique démonstration d’impuissance de la part de l’Etat. Le ministre n’a pas seulement été mal inspiré, il a été inefficace. Ainsi va Brice Hortefeux qui sacrifie les principes aux lois des circonstances et offre aux ennemis de la République, la joie de la voir tournée en ridicule.

8 Commentaires

  1. Mais si, si vraiment c’est un fraudeur (mais c’est loin d’être prouvé, Hortefiente, en bon extrèmiste de droite, ne connait pas la présomption d’innocence), alors c’est un bon français, dans la lignée des Balkany, Woerth, Estrosi, Blanc, Amara et j’en oublie sans doute…

  2. Un ministre de l’Intérieur de la République Française qui menace un citoyen de déchéance de la nationalité pour cause de polygamie, puis qui rétracte parce que la polygamie n’est pas établie, puis qui s’intéresse personnellement à une main courante déposée dans le sud de la Loire-Atlantique contre un citoyen isolé, ce ne serait pas un peu de l’acharnement ?

    Liès Hebbadj est décrit par le Figaro (qui n’est pas soupçonnable d’excès de gauchisme) comme « un commerçant ayant pignon sur rue » qui « s’occupe de la boucherie-alimentation El Kaouthar, un magasin flambant neuf et fort bien tenu » et qui est « un membre très actif du mouvement Tabligh ».

    Quelques remarques sur le mouvement Tabligh : il s’agit d’un mouvement missionnaire né dans le sous-continent indien dans les années 20 en réaction aux puissants groupes missionnaires jésuites et protestants qui convertissaient en masse les musulmans. Se présentant comme un mouvement strictement apolitique, non violent, de tradition mystique et soufie, le Tabligh s’est répandu grâce à ses missionnaires par vagues successives : années 1940 dans les pays musulmans (Arabie, Turquie…), années 1950-1960 dans les pays industrialisés (États-unis, Grande-Bretagne, Japon, Canada, France…).

    En France, le mouvement Jama’a at-tabligh existe officiellement sous la forme d’une association à but non lucratif nommée Foi et Pratique, enregistrée en avril 1972 à la préfecture de Seine-Saint-Denis. Depuis 1960, les premiers groupes de prédicateurs (Jama’a), venus du Pakistan, ont commencé à parcourir la France faisant des émules parmi les premiers immigrés maghrébins.

    Depuis la fin des années 1980, le mouvement Tabligh s’est rajeuni, touchant prioritairement toute une frange de la deuxième, voire de la troisième génération d’enfants issus de l’immigration maghrébine. Il est implanté dans des banlieues comme Mantes la-Jolie, la cité des Quatre Mille à La Courneuve, le quartier de Neuhof à Strasbourg mais aussi dans les grandes villes comme Marseille, Lyon, Lille, Nantes, etc. Ils font souvent auprès des jeunes un boulot de travailleur social qui leur permet de répandre leurs idées. Dans ce domaine, ils ne font qu’occuper un terrain déserté par l’État.

    Lorsque le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux déclare : « cet homme qui appartiendrait selon à la mouvance islamiste radicale du «Tabligh» », il faut être bien conscient du fait qu’il choisit à dessein des mots qui font peur pour qualifier un mouvement qui, dans les faits, n’a rien à voir avec le néo-fondamentaliste terroriste.

    Il y a dans ce mouvement beaucoup de prosélytisme, mais également une grande discrétion. Ils ne font jamais aucune publicité. Ils détestent les medias, sans doute parce que les medias ne les aiment pas non plus. Ils se méfient comme de la peste des amalgames avec al Qaïda. Ces amalgames ne sont d’ailleurs pas justifiés, parce que leur discours est uniquement religieux et moral. Ils font l’apologie de la prière, appellent à se comporter d’une manière décente et modérée et prônent la conformation archi-scrupuleuse à des textes fondateurs qui exigent de prier 5 fois par jour, de manger avec 3 doigts assis en tailleur et un genou levé, etc. Il y a sans doute un côté psychorigide et archaïsant dans cette façon un peu névrotique de se conformer à la lettre à des textes du VIIe siècle qu’ils considérent comme l’expression de vérités sacrées et intangibles. Ils font un peu penser aux Amish ou aux Témoins de Jéhovah. On peut ne pas aimer ça, mais que ce soit au moins pour de bonnes raisons et pas pour des raisons fantasmatiques : ils détestent le fanatisme et le terrorisme et ils se foutent complètement de la politique. Il n’y a chez eux aucun appel à la haine (bien au contraire) et il n’y a aucune menace à l’ordre public. Seule leur importe la conformité aux préceptes d’Allah.

    Une manière simple de se renseigner, c’est de regarder l’émission « 90 minutes » qui leur a été consacrée :
    http://www.dailymotion.com/video/x2sxts_reportage-sur-le-tabligh-en-france_news?start=215
    et
    http://www.dailymotion.com/video/x2st6t_reportage-sur-le-tabligh-en-france_news

    Dernière remarque : tous les régimes réactionnaires ont eu recours à cette stratégie qui consiste à désigner un groupe coupable (les révolutionnaires, les communards, les Juifs, etc.). Ils ont toujours essayé d’en tirer le même genre de bénéfice : se donner une image virile et musclée, dérouter la protestation sociale et détourner l’attention de la faillite de leur politique, des injustices et des régressions sociales qu’elle induit.
    Face à cette stratégie, les citoyens ont toujours eu deux attitudes possibles :
    – ou bien profiter de ce « droit de haïr » pour se défouler
    – ou bien se poser des questions : ceux qu’on me donne à haïr sont-il vraiment coupables ? de quoi exactement ? se pourrait-il qu’il s’agisse d’un leurre ?

  3. Vous écrivez : « Qui, devant un tel cumul d’allégations détestables, peut sérieusement soutenir que cet homme a épousé la France en épousant une française ? Un personnage franchement odieux… »

    Seriez-vous donc en possession d’informations vérifiées sur ce Monsieur ? Information que vous seriez bien le seul à posséder !

    Vous écrivez aussi « …. milite pour l’édification de mosquées à Nantes ».

    Ah bon ?! Parce que… il n’y a toujours pas de mosquée à Nantes pour les musulmans ?

    Et qui plus est… ce serait donc un délit, voire un crime… que de demander que ces mêmes musulmans puissent prier dans des lieux décents et dignes de leur religion ?

    Puis, vous vous empressez d’ajouter : « Hebbadj et quels que soient les suspicions qui pèsent sur lui, dispose des garanties offertes à tout justiciable et il n’est pas question de le condamner sur un simple procès d’intention, sans tribunal et sans preuves ».

    Etes-vous bien sûr de vous être relu vendredi dernier car… à la lecture de ce billet d’humeur qu’est le vôtre (pas d’analyse et pas de raisonnement), j’ai eu comme le sentiment qu’il s’agissait ni plus ni moins d’un procès d’intention à l’encontre de ce Monsieur Hebbadj.

    ________

    Chassez le naturel, il revient au galop.

    Plus ça change, plus c’est la même chose, génération après génération.

  4. Cet individu porte dans son regard toute la suffisance du monde. On peut croire qu’il méprise les Femmes, méprise les hommes autres que ceux de son sérail (qui ressemble à un gang avec gardes de son petit corps fragile). Par contre lorsqu’il moleste une femme, elle n’a ni gardien ni défense pour éviter les hématomes et les brulures.
    Ce personnage n’est ni Musulman, ni Chrétien, ni Juif, il ne mérite pas cet Honneur. Si les faits sont avérés, c’est un souteneur (vague poisson d’élevage), comme il y en a tant de par le monde, qui vit aux crochets des autres comme un parasite.

  5. Le pouvoir a bien raison je ne suis pas sarkosysite ,mais la ils ont raison de ne rien laisser passé . su tout au niveau des alocs , bigamie , et autre de ce genre dan ce cas la . Il faut en faire un exemple au yeux de tous , bien marquer le coup et montrer que l’on ne fait se que bon nous semble dans notre pay . encore plus lorsque c’est un étranger qui c’est servie d’une française pas trés fute fute pour obtenire la nationalité française .

  6. Polygame = quatre  » femmes « , à 22 euros le niqab au volant, ça fait 88 euros pour les finances publiques. Et c’est tout bon.

  7. ce qui est encore plus désolant dans cette affaire c’est que toute la france s’est engouffré dans cette sordide histoire de liyes hebbajd monté de toute de toute piece par le ministre de l’interieur et out le monde a oublie que deux agents de la circulation ont abuse de leur pouvoir pour verbaliser une dame qui ne leur revenait pas. La defaillance des representants de l’etat est bien plus grave que le comportement d’un liyes hebbaj aussi retrograde soit il.

  8. cela s’appelle de la calomnie ; Hortefeux s’est rendu coupable de calomnie et devrait être poursuivi pour ce délit.

    par ailleurs, cela montre encore que le ministre de l’Intérieur s’est trompé de cible (à bon entendeur…)