André Gide n’est pas mort. Il a du mal à mourir, depuis le temps que tout voudrait l’enterrer. Il est là, pourtant : contradictoire, plus fou qu’on ne le croie, et surtout plus actuel qu’on ne l’imagine. On l’avait cru enfermé dans le 19eme siècle. Le 21e lui va à ravir. Paradoxe ? Yann Moix et Franck Lestringant interrogent ce phénomène.
La Règle du jeu publie, à partir d’aujourd’hui, une série de six épisodes sur la vie et l’œuvre d’André Gide à travers les entretiens de l’écrivain Yann Moix avec le biographe de Gide, Frank Lestringant.
Ce premier épisode est consacré à l’enfance de Gide à Paris, près du jardin du Luxembourg, à sa relation avec sa mère Juliette Rondeaux, à son homosexualité naissante ainsi qu’à ses « mauvaises habitudes » et à ses racines protestantes.
Retrouvez le prochain épisode lundi prochain.
J’ai été quelque peu étonné d’entendre F. Lestringant, qui fut l’un de mes professeurs et est un immense savant dont j’ai lu les livres sur la Renaissance avec passion, rapprocher le nom de Gide du russe jid qui signifie en russe « youpin » alors qu’en yiddish le mot allemand « jid » n’a pas évidemment ce sens péjoratif ni en allemand le mot Jude (bien que ce soit là plus ambigu à cause du nazisme qui déformé la langue). Pour parler d’un Juif, en russe, on utilise le mot « hébreu » (evrei).
C’est Paul Celan qui cite un vers de Marina Tsvetaeva en russe en exergue de l’un de ses poèmes du recueil Niemandsrose peut-être mais je ne serais pas catégorique sur le titre du recueil concerné (fsio poeta jidi : « tout poète est un youpin ») pour signifier que tout poète est un marginal, un renégat dans la bouche des bien pensants. Mais je ne sache pas que le nom Gide qui vient du sud de la France et dont l’étymologie est latine (et qui signifie quelque chose sans doute comme un guide ou un protecteur comme dans l’expression « sous l’égide de », où le mot « égide » vient de ægis, ægidis, le bouclier de Pallas) ait quelque rapport que ce soit avec le mot russe qui signifie en russe » youpin ». En polonais, juif se dit Żyd (qui se prononce gide avec un « i » mouillé) mais il vient probablement comme en russe de l’allemand et n’a absolument aucun rapport avec l’étymologie du nom d’André Gide.
Je crois que tout simplement Frank Lestringant se trompe. Tout le monde peut se tromper même un admirable savant comme lui. Et je ne crois pas qu’André Gide lui-même ait vu quelque rapport entre son nom et le mot « youpin ».
Remarquable ! Merci pour le partage !
J’espère surtout que la malédiction du tome 2… ( Boisdeffre, Martin, Delay….) ne frappera pas de nouveau et que ce biographe éminent publiera bien et vite la suite attendue !
Merci encore
C’est bien « Stéphane GIDE »?…