Le prix Renaudot, autre prix littéraire prestigieux, a couronné Emmanuel Carrère pour son fascinant « Limonov » (P.O.L), portrait du sulfureux Edouard Limonov, idole underground sous Brejnev, clochard à New York, écrivain branché à Paris et fondateur d’un parti ultranationaliste en Russie.

Grand lecteur d’Alexandre Dumas quand il était enfant, Emmanuel Carrère a réussi dans ce superbe portrait du « bad boy » Limonov à se projeter dans l’Histoire, avec un souffle épique digne du père de Monte-Cristo, et un personnage qui pourrait sortir d’un roman de Dostoïevski.

Mais Limonov existe. Emmanuel Carrère, dont les grands-parents maternels ont fui la Russie après la Révolution, l’a rencontré à Moscou.

Né Edouard Savenko le 22 février 1943, il a dix ans à la mort de Staline. C’est lui qui prend le nom de guerre « Limonov », tiré du mot qui signifie « grenade » – celle qui explose – en russe.

« Je suis extrêmement content » d’avoir obtenu le Renaudot, a déclaré Emmanuel Carrère à l’AFP peu après l’attribution du prix.
« Cela doit être inattendu pour Limonov. Je vais bien sûr lui dire rapidement », a-t-il ajouté.
« Sans immodestie, avec ce livre, j’ai sans doute aussi fait connaître ce personnage à beaucoup de gens qui ne le connaissaient pas et j’en suis heureux », a-t-il estimé.

(source AFP)