Année  après année, élection après élection, nous nous demandons ce que nous ferions si…

Eh bien nous voici à l’heure du choix. Ce dimanche nous allons voter et nous savons que ce vote engagera notre avenir comme aucun autre auparavant. Nous sentons que nos vies, que nos droits, que notre citoyenneté voire notre pratique peuvent s’en trouver bouleversés.

Alain Juppé avait dit : il arrive toujours un moment où il faut mettre ses pensées en conformité avec ses arrières-pensées. Nous voilà à l’heure de la mise en pratique de nos idées et de nos idéaux.

Il y a deux fronts qui s’affrontent et si nous ne sommes d’aucun de ces deux camps, ni d’extrême gauche, ni d’extrême droite, et à fortiori si nous sommes juifs, nous nous trouvons en plein milieu de la ligne de démarcation et, pire, pris en otage entre les antisémites d’hier et ceux d’aujourd’hui.

Peut on voter pour le RN, par adhesion ou par résignation ? Je le dis clairement ce 26 juin 2024 : non !

Il y a eu avant Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen. Il y avait avant le RN, le FN, parti fondé par des collaborateurs et nostalgiques du IIIème Reich. Parti qui s’est contruit autour du racisme et de l’antisémitisme. Parti qui aujourd’hui voudrait faire oublier le second pour rendre légitime le premier. 

Ce n’est pas parce que tout le monde est frappé d’amnésie que nous devons nous joindre à la cohorte de l’oubli.

Le RN ne veut pas protéger les juifs. Il se protège grace à eux de l’infamie de son propre passé. Et quel que soit le nombre de certificateurs et la qualité de la certification, de Goldnadel à Klarsfeld en passant par Finkielkraut, le RN, pas plus que le porc, ne sera jamais casher. 

Et puis à la fin, enlevons la haine dont on nous dit qu’elle ne serait plus de mise, et même qu’elle aurait été remisée malgré la préférence nationale, l’abrogation du droit du sol. Oublions même les susbtrats de l’antisémitisme de l’interdiction de la kippa à celle de l’abatage rituel. Que reste-t-il ? L’incompétence. Et l’arrivisme. Va-t-on vraiment affronter notre probable plus grave crise financière avec un premier ministre même pas trentenaire, sans diplôme, dont la seule connaissance de l’entreprise doit remonter à son stage de seconde ? 

Alors c’est vrai, il faut tout faire pour sauver notre pays de ce péril qui le guette, le RN – qui est le principal, non par la gravité mais par la probabilité. 

Est-ce qu’il faudrait pour autant se jeter dans les bras du Nouveau Front populaire ? En tant que tel, cela est impossible et impensable. 

Libre à François Hollande, à Dominique Strauss-Kahn, à Lionel Jospin de se discréditer en ouvrant à cet édifice mal né, mal nommé et malhonnête les lettres de crédit de la gauche honorable. 

Pour moi, c’est non. On ne va pas lutter contre les héritiers de Philippe Pétain avec les amis de Tariq Ramadan. Car ce front populaire n’est pas une nouvelle gauche plurielle où les partis de gouvernement sont majoritaires mais une nouvelle Nupes construite autour de la LFI qui en est, de loin, la principale composante politique. 

Et quelle LFI ? Celle qui a fait de l’antisémitisme un carburant électoral au préjudice des juifs de france et finalement d’une petite fille juive violée parce qu’elle aurait caché qu’elle était juive et qu’elle aurait, dixit ses jeunes bourreaux, « mal parlé de la Palestine ». Si au moins on avait refusé d’investir les incendiaires Guiraud, Portes, Caron… Mais non. Ceux que l’on a purgé c’est Alexis Corbière et Raquel Garrido qui étaient de loin les plus fréquentables. 

Dans cette affaire, l’antisémitisme n’est pas une mince affaire… Il est le surmoi qui surplombe ce scrutin. 

Déjà parce que nous en sommes à l’heure du plus grand nombre d’actes antisémites depuis qu’on les recense. Et puis parce que la lutte contre l’antisémitisme est consubtantielle à la République et à l’affirmation de la gauche. Tandis que l’antisémitisme est indissociable de l’extrême-droite dans sa formation et son histoire.
Il ne peut pas, et cela n’a rien à voir avec les juifs, vu le signifiant qu’il est, être réduit à une variable d’ajustement de fin de négociation de plateforme électorale.

Alors que l’on n’aille pas me citer qui Serge Klarsfeld ou Alain Finkielkraut pour voter RN, ou Francois Hollande ou Lionel Jospin pour s’y opposer, avec ce Nouveau Front Populaire !

Ceux qui se cachent derrière ces noms ont simplement honte de leurs choix et ils ont raison.

Car, à la fin, que l’on ne confonde pas le premier tour d’une législative avec le second tour d’une présidentielle. 

Dimanche nous avons le choix. Et nous devons l’exercer,

Au premier tour, la seule ligne qui tienne c’est le Ni Ni. Ni RN ni LFI. 
La seule ligne qui permette de sauver la République avec des personnes et des formations authentiquement républicaines, qu’elles soient de droite ou de gauche ou de la majorite presidentielle.

A ce titre, je le dis en tant qu’homme de gauche et ancien élu socialiste, beaucoup de ces députés, à commencer par le Premier ministre, subissent cette dissolution sans avoir démérité. Ils se sont battus à nos côtés dans cette guerre de l’essentiel, qu’il s’agisse de la ministre Aurore Bergé ou de deputés comme Astrid Panossian, Benjamin Haddad ou David Amiel. Par ailleurs, ont été investies à Paris pour mener cette bataille aussi nécessaire que désepérée des personnalités aussi remarquables que Rachel Flore Pardo ou notre amie Elsa Pariente, que j’appelle à soutenir.

Après, il y aura un second tour et d’autres arbitrages à faire. En attendant, c’est la République qu’il faut sauver et pour elle qu’il faut voter.

Dimanche c’est, plus que jamais, le moment de tenir. Se tenir et s’y tenir.

Un commentaire

  1. Je refuse de distinguer entre une France in-soumise ouvertement erdoganiste et feue la gauche de gouvernement que l’on voit s’apprêter à reconnaître unilatéralement l’État de Pogromie et suspendre les livraisons d’armes à la Porte orientale de l’Occident face à la Vincible Armada du Psychocalifat mondial.
    Il y a les socialistes qui acceptent de travailler avec les organisations théocratico-terroristes et ceux qui ne chariatiseront jamais les principes du droit international dans l’espoir farfelu de parvenir à réaliser notre sublime et poussiéreux projet de paix perpétuelle en cédant sa matrice lumineuse au pire obscurantisme de notre temps.
    Nous ne rendrons pas le goût de la politique aux Français allergiques aux partis extrémistes en refusant de faire le tri entre une gauche capable de s’allier avec le mal radical et cette autre conception du socialisme, que les frondeurs du Hollande président osèrent taxer de pétainisme transcendantal.
    Si l’on peut convenir qu’un transfuge zemmouriste des droites gaullistes est un pestiféré pour les contresignataires du discours de Chirac au Vél d’Hiv’, les Ciotti de gauche n’en doivent pas moins être considérés comme définitivement perdus pour la République.

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