Yvan Attal : « Face à l’antisémitisme, ça suffit d’être intimidé et d’avoir peur de parler »
lundi 03 juin 2024
Il y a dix ans, Yvan Attal réalisait « Ils sont partout », une comédie sur l’absurdité éternelle qu’est l’antisémitisme. Par-delà l’humour, il dépeignait la situation plus fragile que jamais des Juifs de France : entre une gauche qui les montre du doigt, des supposés humanistes qui les sommaient de s’expliquer sur la politique israélienne et d’étranges nouveaux amis bien souvent insincères, ils souffrent en silence.
Depuis le 7 octobre, Yvan Attal s’est déjà exprimé sur la solitude qu’il éprouve. Solitude devant la vague d’indifférence – car oui, l’indifférence fonctionne par vagues, autant que l’engagement – suscitée par le 7 octobre. Solitude de voir certaines élites, culturelles, politiques, se montrer insensibles au sort des civils israéliens massacrés ce jour-là. Solitude de voir l’État d’Israël faire l’objet, non d’une critique politique, mais d’une haine ontologique. Solitude d’observer jour après jour l’instrumentalisation d’un conflit complexe. Solitude d’un homme de gauche constatant qu’une partie de celle-ci a choisi, délibérément, de franchir toutes les lignes rouges de la haine anti-juive. Solitude enfin de devoir hurler dans le désert pour rappeler des évidences humaines.
Ce sont ces solitudes, ces blessures authentiques, qui lui ont inspiré ce discours puissant.