Justine Lévy : « Avant le 7 octobre, on se sentait beaucoup d’autres choses que Juifs et maintenant on n’est presque plus que ça. »
lundi 03 juin 2024
Comment une écrivaine qui a toujours tenu ses identités pour plurielles, ses origines pour ouvertes, et qui a toujours considéré son être-juif comme une aventure d’altérité – comment une écrivaine, comment Justine Lévy a-t-elle vécu le fait d’être ramenée à une identité close par la haine antisémite ? Dans ce texte bouleversant, elle parle en son nom. Au nom de ses enfants. L’histoire qu’elle raconte est la tragédie silencieuse qui s’abat sur les Juifs et les Juives d’Europe : la solitude immense qu’ils ont ressentie le 7 octobre, puis les soupçons, les insinuations, les insultes, l’assimilation perpétuelle à l’État d’Israël. La nécessité de demander à ses enfants d’être discrets, de ne pas parler de ça à l’école, de faire attention. Et la tristesse qui accompagne cette nécessité. Une anatomie méticuleuse et sensible de l’antisémitisme.