Dramaturge, comédien, metteur en scène, scénariste, poète, tribun engagé : Harold Pinter, pour tous les amoureux du théâtre moderne, est une des figures majeures de la seconde moitié du XXème siècle. Ses alter egos comme passeurs de textes et directeurs d’acteurs se nomment Tadeusz Kantor, de Cracovie, Lee Strasberg qui fonda l’Actor’s Studio à New-York, Giorgio Strehler au Piccolo Teatro de Milan, Patrice Chéreau aux Amandiers à Nanterre, plus quelques autres encore. Mais, à leur différence, il écrivait ses propres pièces et, comme dramaturge, il reste, à ce jour, unique.

Monstre sacré de la scène londonienne comme de Broadway, hôte à demeure des tréteaux de la Rive gauche parisienne, Pinter, dont la figure ténébreuse confine à la légende, fascinait tous ceux qui, intellectuels, écrivains, stars d’Hollywood, grands acteurs britanniques, traducteurs français émérites, célébrités à la ville, sur les planches ou à l’écran, l’ont très tôt découvert et porté aux nues pour sa vision sans détour de la noirceur du monde et son exploration des profondeurs cachées de la psyché humaine.

Intimement liée à sa vie professionnelle, sa vie privée (marié à une actrice, Vivien Merchant, qui fut son interprète à ses débuts, morte d’alcoolisme après qu’il l’eut quitté pour épouser une aristocrate anglaise de haut vol) n’a pas peu contribué, au pays de Shakespeare et en France, à son image d’existentialiste à l’anglo-saxonne.

Cette seconde épouse, Antonia Fraser, auteure à succès de biographies historiques, et sa fille née d’un premier mariage, Natasha Fraser, ont, après la disparition de Pinter, livré chacune un portrait croisé de leur grand homme. À treize ans de distance, ce sont deux vestales veillant sur un même temple.

La première, en 2010, deux ans après la mort de Pinter à 78 ans d’un cancer de l’œsophage, rendit compte, à partir de son Journal intime, de trente ans de passion torrentielle avec ce bourreau artistique que Pinter fut de lui-même de bout en bout. Ce Journal devenu un livre-mémorial s’intitulait « Vous partez déjà ? » (Ma vie avec Harold Pinter).

Sa fille, quant à elle, publie aujourd’hui, forcément moins dense mais non moins empli de dévotion, un récit autobiographique, sans référence à l’ouvrage de sa mère et muni d’un point d’exclamation appropriatoire (HAROLD ! Ma jeunesse avec Harold Pinter) consacré à ce beau-père aux traits saturniens, qui illumina sa jeunesse.

Dans la lignée des excentriques anglaises, ces transfuges libertaires ultra-chics à l’avant-garde du féminisme occidental que furent Virginia Woolf, Nancy Cunard, les sœurs Mitford, Violette Trefusis ou Vita Sackville West, Lady Antonia Fraser, à son tour, aristocrate non-conformiste follement éprise, au premier regard, d’un plébéien juif à rouflaquettes, aux antipodes de la Gentry à laquelle elle appartenait de plein titre, nous tend un livre de bord où les plaisirs et les jours avec Pinter, « le miel de ses serments mélodieux » (Ophélie, dans Hamlet), se succèdent à grand renfort d’élégies brèves comme des haïkus, dont il abreuve continûment sa flamme, érigée en digue symbolique contre la vulnérabilité propre aux écrivains, son penchant à l’angoisse et à la déréliction solitaire qui pointe en permanence « comme une masse de nénuphars noirs ». 

Entre cette blonde glamour en manteau de fourrure, mère de six enfants, en rupture de caste, et son chéri en blouson de cuir issu des quartiers populaires de l’East End, la vie est intense, l’hymne à la joie retentit partout, les droits d’auteur coulent à flot. Revanche pour Pinter sur sa vie d’avant, sur l’oppression, le racisme, la pauvreté, les privations de la guerre, le couple fusionnel vit sur un nuage dans de vastes demeures patriciennes. Il pare son Élue de pierreries précieuses aux anniversaires et aux fêtes, ils villégiaturent ensemble dans le château familial en Ecosse, descendent à l’étranger dans les meilleurs palaces, on roule dans une Mercédès décapotable couleur argent baptisée Myrtle. La seule religion professée chez cet agnostique qu’est Pinter est la religion du cricket, « la plus belle chose, dixit Pinter, que Dieu ait créé sur terre, plus belle que le sexe, même si le sexe n’est pas mal non plus. » Bref, une vie entière va se dérouler chez les heureux du monde. Tandis que le Pinter-écrivain produit de plus belle une œuvre désespérément marquée au noir. L’étanchéité est presque parfaite entre la vie et l’œuvre.

Défile en rangs serrés dans ces pages d’Antonia Fraser le Bottin de l’intelligentsia anglaise et américaine d’alors : jeunes hommes en colère contre l’establishment britannique, théâtreux célèbres, critiques acérés, chroniqueurs à l’affût, personnalités du monde des Arts et des Lettres, membres attitrés de la gauche intellectuelle, happy few du West End londonien. Pinter et son ange-gardienne fédèrent toute la mouvance « Arty » londonienne lors de mondanités bohèmes abondamment arrosées.

Au fil des pages de ce bréviaire de la scène culturelle d’outre-Manche comme dans le livre de Natasha Fraser, on croise Philip Roth, Salman Rushdie, Sam Spiegel, Bryan Ferry, Laureen Bacall, Arthur Miller, Norman Mailer, Gore Vidal, Jeremy Irons, Lucian Freud, Isaiah Berlin, V.S. Naipaul, William Burroughs, John Osborne, l’éditeur Lord Wiedenfeld, la future Jackie Kennedy, la princesse Margaret, Bianca Jagger, Marianne Faithfull et autres people en vue. Plus, côté France, l’actrice Delphine Seyrig, Samuel Beckett tant admiré de Pinter, le metteur en scène Roger Planchon, son traducteur-fétiche Eric Kahane. On assiste aux Premières triomphales des pièces de Pinter que se disputent les plus grands interprètes du répertoire shakespearien (L’Anniversaire ; Dispersion des cendres ; Célébration). Les scénarii pinteriens aux succès planétaires se succèdent à plaisir (Le dernier Nabab ; La maîtresse du lieutenant français ; Trahisons conjugales). Beuveries under control et soupers fins d’après spectacle se tiennent dans les Diner’s les plus en vogue de Londres, New York, Dublin et d’ailleurs. Belle est la vie pour le couple Pinter.

Il est curieux qu’Antonia Fraser et sa fille ne s’aventurent qu’à pas comptés dans l’œuvre de Pinter, n’en mentionnent guère, sinon par allusion, le contenu, encore moins les substrats, ne cherchent pas à nous éclairer sur les linéaments, les sources, le work in progress de telle ou telle pièce. Au fil de cette double lecture de l’épouse et de la belle-fille, ne manquent pas un détail pinteresque, une anecdote sur l’homme au jour le jour, son allure, ses goûts, ses manies, son empathie pour les acteurs, son caractère ombrageux (j’en sais quelque chose, l’ayant sollicité depuis Paris pour une pétition sur le massacre de Tienanmen, et étant tombé sur un type mal luné), ses bons mots, ses engagements politiques, ses diatribes contre l’impérialisme américain et son soutien à la cause palestinienne. 

Mais rien ou presque ne nous est dit sur le génie pintérien, qui lui valut le prix Nobel de littérature en 2005 en ces termes : « Harold Pinter qui, dans ses pièces, met à nu le précipice sous le bavardage quotidien, et force l’entrée dans les chambres closes de l’oppression. » 

Pudeur ? Inappétence ? Manque d’empathie de ces deux femmes issues de l’aristocratie anglaise, trop bien nées dans un monde trop sûr, pour se hasarder, au risque de l’intranquillité, dans l’univers de Pinter et ses maëlstroms ?

Harold Pinter est le fils unique d’autant plus chéri d’un tailleur juif pour dames et d’une mère au foyer. Enfance heureuse dans un quartier populaire de Londres, où l’on parle cockney, l’argot de la classe ouvrière, assombrie toutefois par le suicide d’un oncle qui, désespéré par le décès de sa femme, entraine sa petite fille avec lui dans la mort. Survient la guerre, le blitz implacable de la Luftwaffe sur Londres. Les enfants sont tous évacués de la capitale en feu. Harold, neuf ans, est placé dans un château néogothique en Cornouailles. Parce qu’enfant juif choyé de ses parents, il va connaître trois ans durant les humiliations de ses camarades, « une colonie d’horribles petits garçons ». Cette expérience indélébile est à la base de son théâtre de la Menace.

L’enfer, c’est les autres, dira Sartre. Pinter, dans ses pièces – La Chambre, Le Gardien, Le Retour, No man’s land – ajoutera à cette guerre sans fin des egos pour la reconnaissance, l’enfer qu’est soi-même. Le désaide de la part des géniteurs, qui frappe les petits d’homme, chassés, une fois sevrés, du paradis fusionnel dont parle Freud, produit à retardement des êtres à l’identité introuvée, au passé refoulé plein de pulsions non-maîtrisées. Du désaide au désêtre, la guerre de tous contre tous et contre soi-même est, selon Pinter, le lot de la condition inhumaine.

On peut ne pas entièrement souscrire au pessimisme pinterien. Reste que son théâtre, dans ce siècle débordé qui retombe dans la décivilisation et la violence mondialisées, n’a pas pris une ride. 

Reviens, Pinter, reviens !

Dramaturge, comédien, metteur en scène, scénariste, poète, tribun engagé : Harold Pinter, pour tous les amoureux du théâtre moderne, est une des figures majeures de la seconde moitié du XXème siècle. Ses alter egos comme passeurs de textes et directeurs d’acteurs se nomment Tadeusz Kantor, de Cracovie, Lee Strasberg qui fonda l’Actor’s Studio à New-York, Giorgio Strehler au Piccolo Teatro de Milan, Patrice Chéreau aux Amandiers à Nanterre, plus quelques autres encore. Mais, à leur différence, il écrivait ses propres pièces et, comme dramaturge, il reste, à ce jour, unique.

Monstre sacré de la scène londonienne comme de Broadway, hôte à demeure des tréteaux de la Rive gauche parisienne, Pinter, dont la figure ténébreuse confine à la légende, fascinait tous ceux qui, intellectuels, écrivains, stars d’Hollywood, grands acteurs britanniques, traducteurs français émérites, célébrités à la ville, sur les planches ou à l’écran, l’ont très tôt découvert et porté aux nues pour sa vision sans détour de la noirceur du monde et son exploration des profondeurs cachées de la psyché humaine.

Intimement liée à sa vie professionnelle, sa vie privée (marié à une actrice, Vivien Merchant, qui fut son interprète à ses débuts, morte d’alcoolisme après qu’il l’eut quitté pour épouser une aristocrate anglaise de haut vol) n’a pas peu contribué, au pays de Shakespeare et en France, à son image d’existentialiste à l’anglo-saxonne.

Cette seconde épouse, Antonia Fraser, auteure à succès de biographies historiques, et sa fille née d’un premier mariage, Natasha Fraser, ont, après la disparition de Pinter, livré chacune un portrait croisé de leur grand homme. À treize ans de distance, ce sont deux vestales veillant sur un même temple.

La première, en 2010, deux ans après la mort de Pinter à 78 ans d’un cancer de l’œsophage, rendit compte, à partir de son Journal intime, de trente ans de passion torrentielle avec ce bourreau artistique que Pinter fut de lui-même de bout en bout. Ce Journal devenu un livre-mémorial s’intitulait « Vous partez déjà ? » (Ma vie avec Harold Pinter).

Sa fille, quant à elle, publie aujourd’hui, forcément moins dense mais non moins empli de dévotion, un récit autobiographique, sans référence à l’ouvrage de sa mère et muni d’un point d’exclamation appropriatoire (HAROLD ! Ma jeunesse avec Harold Pinter) consacré à ce beau-père aux traits saturniens, qui illumina sa jeunesse.

Dans la lignée des excentriques anglaises, ces transfuges libertaires ultra-chics à l’avant-garde du féminisme occidental que furent Virginia Woolf, Nancy Cunard, les sœurs Mitford, Violette Trefusis ou Vita Sackville West, Lady Antonia Fraser, à son tour, aristocrate non-conformiste follement éprise, au premier regard, d’un plébéien juif à rouflaquettes, aux antipodes de la Gentry à laquelle elle appartenait de plein titre, nous tend un livre de bord où les plaisirs et les jours avec Pinter, « le miel de ses serments mélodieux » (Ophélie, dans Hamlet), se succèdent à grand renfort d’élégies brèves comme des haïkus, dont il abreuve continûment sa flamme, érigée en digue symbolique contre la vulnérabilité propre aux écrivains, son penchant à l’angoisse et à la déréliction solitaire qui pointe en permanence « comme une masse de nénuphars noirs ». 

Entre cette blonde glamour en manteau de fourrure, mère de six enfants, en rupture de caste, et son chéri en blouson de cuir issu des quartiers populaires de l’East End, la vie est intense, l’hymne à la joie retentit partout, les droits d’auteur coulent à flot. Revanche pour Pinter sur sa vie d’avant, sur l’oppression, le racisme, la pauvreté, les privations de la guerre, le couple fusionnel vit sur un nuage dans de vastes demeures patriciennes. Il pare son Élue de pierreries précieuses aux anniversaires et aux fêtes, ils villégiaturent ensemble dans le château familial en Ecosse, descendent à l’étranger dans les meilleurs palaces, on roule dans une Mercédès décapotable couleur argent baptisée Myrtle. La seule religion professée chez cet agnostique qu’est Pinter est la religion du cricket, « la plus belle chose, dixit Pinter, que Dieu ait créé sur terre, plus belle que le sexe, même si le sexe n’est pas mal non plus. » Bref, une vie entière va se dérouler chez les heureux du monde. Tandis que le Pinter-écrivain produit de plus belle une œuvre désespérément marquée au noir. L’étanchéité est presque parfaite entre la vie et l’œuvre.

Défile en rangs serrés dans ces pages d’Antonia Fraser le Bottin de l’intelligentsia anglaise et américaine d’alors : jeunes hommes en colère contre l’establishment britannique, théâtreux célèbres, critiques acérés, chroniqueurs à l’affût, personnalités du monde des Arts et des Lettres, membres attitrés de la gauche intellectuelle, happy few du West End londonien. Pinter et son ange-gardienne fédèrent toute la mouvance « Arty » londonienne lors de mondanités bohèmes abondamment arrosées.

Au fil des pages de ce bréviaire de la scène culturelle d’outre-Manche comme dans le livre de Natasha Fraser, on croise Philip Roth, Salman Rushdie, Sam Spiegel, Bryan Ferry, Laureen Bacall, Arthur Miller, Norman Mailer, Gore Vidal, Jeremy Irons, Lucian Freud, Isaiah Berlin, V.S. Naipaul, William Burroughs, John Osborne, l’éditeur Lord Wiedenfeld, la future Jackie Kennedy, la princesse Margaret, Bianca Jagger, Marianne Faithfull et autres people en vue. Plus, côté France, l’actrice Delphine Seyrig, Samuel Beckett tant admiré de Pinter, le metteur en scène Roger Planchon, son traducteur-fétiche Eric Kahane. On assiste aux Premières triomphales des pièces de Pinter que se disputent les plus grands interprètes du répertoire shakespearien (L’Anniversaire ; Dispersion des cendres ; Célébration). Les scénarii pinteriens aux succès planétaires se succèdent à plaisir (Le dernier Nabab ; La maîtresse du lieutenant français ; Trahisons conjugales). Beuveries under control et soupers fins d’après spectacle se tiennent dans les Diner’s les plus en vogue de Londres, New York, Dublin et d’ailleurs. Belle est la vie pour le couple Pinter.

Il est curieux qu’Antonia Fraser et sa fille ne s’aventurent qu’à pas comptés dans l’œuvre de Pinter, n’en mentionnent guère, sinon par allusion, le contenu, encore moins les substrats, ne cherchent pas à nous éclairer sur les linéaments, les sources, le work in progress de telle ou telle pièce. Au fil de cette double lecture de l’épouse et de la belle-fille, ne manquent pas un détail pinteresque, une anecdote sur l’homme au jour le jour, son allure, ses goûts, ses manies, son empathie pour les acteurs, son caractère ombrageux (j’en sais quelque chose, l’ayant sollicité depuis Paris pour une pétition sur le massacre de Tienanmen, et étant tombé sur un type mal luné), ses bons mots, ses engagements politiques, ses diatribes contre l’impérialisme américain et son soutien à la cause palestinienne. 

Mais rien ou presque ne nous est dit sur le génie pintérien, qui lui valut le prix Nobel de littérature en 2005 en ces termes : « Harold Pinter qui, dans ses pièces, met à nu le précipice sous le bavardage quotidien, et force l’entrée dans les chambres closes de l’oppression. » 

Pudeur ? Inappétence ? Manque d’empathie de ces deux femmes issues de l’aristocratie anglaise, trop bien nées dans un monde trop sûr, pour se hasarder, au risque de l’intranquillité, dans l’univers de Pinter et ses maëlstroms ?

Harold Pinter est le fils unique d’autant plus chéri d’un tailleur juif pour dames et d’une mère au foyer. Enfance heureuse dans un quartier populaire de Londres, où l’on parle cockney, l’argot de la classe ouvrière, assombrie toutefois par le suicide d’un oncle qui, désespéré par le décès de sa femme, entraine sa petite fille avec lui dans la mort. Survient la guerre, le blitz implacable de la Luftwaffe sur Londres. Les enfants sont tous évacués de la capitale en feu. Harold, neuf ans, est placé dans un château néogothique en Cornouailles. Parce qu’enfant juif choyé de ses parents, il va connaître trois ans durant les humiliations de ses camarades, « une colonie d’horribles petits garçons ». Cette expérience indélébile est à la base de son théâtre de la Menace.

L’enfer, c’est les autres, dira Sartre. Pinter, dans ses pièces – La Chambre, Le Gardien, Le Retour, No man’s land – ajoutera à cette guerre sans fin des egos pour la reconnaissance, l’enfer qu’est soi-même. Le désaide de la part des géniteurs, qui frappe les petits d’homme, chassés, une fois sevrés, du paradis fusionnel dont parle Freud, produit à retardement des êtres à l’identité introuvée, au passé refoulé plein de pulsions non-maîtrisées. Du désaide au désêtre, la guerre de tous contre tous et contre soi-même est, selon Pinter, le lot de la condition inhumaine.

On peut ne pas entièrement souscrire au pessimisme pinterien. Reste que son théâtre, dans ce siècle débordé qui retombe dans la décivilisation et la violence mondialisées, n’a pas pris une ride. 

Reviens, Pinter, reviens !


Natasha Fraser, Harold ! Ma jeunesse avec Harold Pinter, Grasset, 2023.

Antonia Fraser, Vous partez déjà ? Ma vie avec Harold Pinter, BakerStreet, 2010.