Aujourd’hui nous allons essayer d’étudier la vitalité de manière radicale, dans la proximité de la douleur, du risque, du désir et de la fête. Aujourd’hui nous allons nous mettre dans une situation qui est, par sa vitalité, des plus extrêmes, peut-être la plus extrême de toutes, et dont on peut difficilement sortir : la passion. Mais comment parler de la passion de manière radicale, quand le capitalisme nous capture justement par le culte des émotions totales, par l’intense exploitation des sensations sensationnelles, par le frisson, par la fraîcheur ?
Comment étudier la passion, dans le corps, quand sur le marché l’incessante production d’excitation/émotion devient de plus en plus une condition d’être au monde, un modèle de comportement, un étalon d’action et de perception ? Comment étudier la vitalité de manière radicale, dans la proximité de la douleur, du risque, du désir et de la fête ? Nous allons insister et voir ce qui se passe. Même s’il nous faudra tout mélanger. Même s’il nous faudra hésiter, désespérés, entre la passion, au sens vital du terme, et la simple mise en spectacle des émotions.
À un niveau de description métalinguistique de la même performance, aujourd’hui nous allons satisfaire une curiosité sadique : qu’arrive-t-il lorsqu’un danseur contemporain, pour qui la danse est devenue une question de production de savoir bien plus que d’expression subjective, pour qui la compréhension féconde et bienvenue de la danse comme une pensée du corps est fondamentale, qu’arrive-t-il lorsque ce danseur contemporain qui fait face à des questions typiques de la danse moderne se voit dans l’obligation de « danser avec passion » ? Qu’arrive-t-il lorsque, soudain, il est obligé d’exprimer ses émotions les plus intimes avec la puissance maximale et la plus grande dignité possible ? Comment ces conceptions complètement différentes de la danse s’organisent-elles dans son corps ? Quelles dramaturgies du corps sont possibles ?
Et pour nous référer neurophysiologiquement à la même performance, nous pouvons dire qu’aujourd’hui nous allons relever le défi de parler, dans le corps, de la relation, au sens le plus chimique possible, entre la danse, l’émotion et le sentiment, autrement dit, entre la danse et les altérations de l’état corporel et de l’état des structures cérébrales qui cartographient le corps et soutiennent la pensée.
Conception, mise en scène, dramaturgie générale, lumières, son, décor : Elisa Ohtake.

[Tira meu fôlego, site du Sesc SP]

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