La Ministre de la Culture et de la Communication était à Saint-Paul de Vence, ce samedi, 27 juillet, pour une visite de l’exposition Les Aventures de la vérité. L’attendaient, outre le commissaire Bernard-Henri Lévy qui la guida dans sa visite, le directeur de la Fondation Maeght, Olivier Kaeppelin ainsi que son président, Adrien Maeght.

Cette ancienne élève de Normale Sup, incarnation du courant réformiste et écolo du gouvernement, s’est longuement attardée devant « La Datcha », ce tableau énigmatique, disparu pendant des décennies, et qui représente les penseurs les plus brillants des années 1968 (Jacques Lacan, Louis Althusser, Claude Lévi-Strauss, Roland Barthes) saisis dans l’essence de leur être au moment, comme disait Chris Marker, où « le fond de l’air était rouge », c’est-à-dire où les étudiants et ouvriers français faisaient trembler les bases du pouvoir gaulliste.

« Le Café de Flore » de Immendorf l’a également beaucoup intéressée ainsi que la gigantesque « Caverne de Platon » sculptée par l’artiste chinois Huang Yong Ping. Elle a semblé émue par « Le Spectre du Gardénia », cette étrange tête noire, entre sculpture et objet surréaliste, de Marcel Jean, prêtée par Marcel Fleiss, le plus grand expert, comme nos lecteurs le savent, en art surréaliste. La proximité de cette pièce avec une sculpture-tête, noire aussi, mais en cire, de Marina Abramovic, l’a également interpellée.

Aurélie Filippetti était accompagnée du chroniqueur politique Olivier Duhamel, fils d’un de ses prédécesseurs rue de Valois, Jacques Duhamel. Elle a refusé de répondre aux questions qui lui furent posées, à l’issue de la visite, sur la querelle des nominations dans les théâtres nationaux. La visite a duré une heure. Belle satisfaction pour la Fondation Maeght, quelques heures après que le Financial times l’ait sacrée, dans un grand article consacré à l’exposition, « le musée d’art moderne le plus célèbre de France ».