…conversation entre Jean Genet et Fernando Arrabal  au bord de l’échiquier après la dix-huitième partie de l’après-midi… une centaine de…

[…dans mon désert d’asphalte, même sans kilt ni windows ni saumons à plumes, j’invente la conversation que nous aurions pu engager à Melilla (Maroc) où je suis né, ou à Larache (Maroc)  où tu es enterré, si nous vivions tous deux dans la Voie lactée ou dans celle du ketchup… : rrbl’s sky…]

Jean Genet .- Ton âme…?
Fernando Arrabal.- Elle vaque dans les nues avec les étoiles.

JG.- Que penserait l’enfant que tu as été s’il voyait l’homme que tu es devenu?
FA.- Tous les matins du monde sont sans retour.

JG.– Pourquoi suis-je célèbre?
FA.– La célébrité est l’opium des triomphateurs. Parce qu’elle donjuanise?

JG.– Et dans ton cas?
FA.– Je suis un tout petit peu célèbre et complètement inconnu, comme mes noeuds papillons.

JG.- Chacune de nos pièces est-elle un combat?
FA.– Le manchot de Lépante a lutté à bras raccourci… jusqu’à ce qu’on donne le Cervantès à Avellaneda?

JG.– Ferais-tu tourner ensemble Poutine et Paris Hilton dans l’un de tes films?
FA.-Je ne filme pas des noces dans des bordels.

JG.– Un personnage historique que tu évoquerais:
FA.– Aucun. Pas même Attila amoureux sur ses vieux jours. Quand le don des larmes lui a fait le cadeau de pleurer toutes celles de son corps.

JG.– Une période où tu aurais aimé vivre pour écrire ?
FA.– Lors du big-bang . Ou à l’époque du Staline adolescent surdoué et fervent séminariste à Tiflis.

JG.- Qui admires-tu?
FA.– Mon père (premier saint et martyr du 17 juillet 1936 à Melilla…guerre civile…).

JG.– Si tu avais un pouvoir illimité, quelle est la première chose que tu ferais?
FA.- L’éliminer. La politique comme échec est une réussite.

JG.– Est-ce que tu danses avec Zarathoustra comme lorsque tu me bats aux échecs ?
FA.– Je ne danse plus que par-dessus ma tête comme le roi et sa femme.

JG.– Es-tu inquiet de ta longévité ?
FA.– La vieillesse est pleine de détours, de plans-séquences et de surprises. Mais jamais de pitres à pointes.

JG.– Et la perte progressive du plaisir?
FA.– Je ne l’ai pas connue dans l’écriture. Même enfant je ne me baignais pas dans l’eau d’Eros.

JG.– Pars-tu en vacances?
FA.– Les vaches, même folles , ne prennent pas de vacances.

JG.– Pourquoi avons-nous tant de prix et même le Pasolini?
FA.– Nombreux sont les prix, nombreux les péchés, mais combien peu sont commis.

JG.– Qui aurais-tu aimé être?
FA.– Je joue le rôle (malheureusement) du bouc émissaire: une mouette sans sous-marins.

JG.– Le pouvoir culturel a-t-il un sexe?
FA.– Oui, c’est pourquoi il communique sous une burqa.

JG.– Un repas pour un poète?
FA.– Mais, que mangeaient donc les paniques avant le panique?

JG.– Que doivent ressentir nos lecteurs?
FA.– La confusion nous enfièvre-t-elle d’une telle fougue qu’elle crée des devoirs? Le cyclope aveugle se distingue mal du borgne.

JG.– Quel est selon toi le plaidoyer politique dans mon œuvre?
FA.– La politique me déroute ou m’ennuie. Je ne parviens pas à m’intéresser à ses ratés ni à ses rites.

JG.– L’accueil (best seller mondial) reçu par ta Lettre à Franco du vivant du dictateur t’a-t-il surpris?
FA.– Les pollutions nocturnes de l’antifranquiste, depuis la mort du  général, sont-elles des glaçons entre les draps?

JG.– Parmi tes définitions («arrabalescos ») laquelle selon toi devrait entrer dans le dictionnaire de l’Académie?
FA.– Il semble qu’il ne puisse y avoir de vases communicants entre elles. Qu’un chameau passe par le chas d’une aiguille est plus fréquent que de trouver le chamelier qui a essayé de le faire .

JG.– Serais-tu inquiet de retourner en Espagne après presque soixante ans d’exil?
FA.– Après une période d’obscurantisme, est-ce que nous traversons les sentiers des mystifications lumineuses ?

JG.– Quelle est notre patrie?
FA.– Nous nous sommes habitués pendant des décennies à l’obstination des inquisiteurs. La colère est comme un cheval emballé.

JG.– Pourquoi les jeunes sont-ils si intéressés par mes écrits, ou par tes films réalisés il y a presque un demi-siècle, comme Viva la muerte?
FA.– Dans mon adolescence j’ai connu des surdoués (très semblables à ceux d’aujourd’hui); ils voulaient un ministère ou rien: ils ont eu les deux.

JG.– Changerais-tu quelque chose au panique?
FA.– La Samaritaine panique a dit à Job : Celui à qui Dieu n’a rien donné, Dieu ne peut rien lui ôter.

JG.– Ton film L’arbre de Guernica , n’a , je crois, rien à voir avec le Guernica de Picasso?
FA.– Dans les ménageries et les musées n’y-a-t-il rien d’aussi aphrodisiaque que l’innocence?

JG.– Tu as connu l’arriviste coco Picasso?
FA.– Tout ce que je pourrais dire de Picasso aurait encore moins d’importance que ce qu’a pensé le ministre basque et républicain Ucelay en 1937.

JG.– Il était génial comme on le prétend ?
FA.– Il était , a-t-on répété, génial. L’enthousiasmante Jacqueline, par politesse, feignait d’être aussi crétine que lui.

JG.– Mais quelle idée as-tu réellement de Picasso dramaturge?
FA.– Je ne dois pas avoir une opinion sur le militant raseur. Je l’ai connu au soir de sa vie. Que les rhinocéros chantent, c’est déjà assez gênant, mais qu’ils volent est insupportable.

JG.– La “révolution” est-elle possible dans un pays civilisé et riche?
FA.– Les banlieues… perdent-elles leurs fêtes et leurs arrabalesques?

JG.– Les barbares sont-ils vraiment  moins civilisés ?
FA.– Ils sont moins riches.

JG.– Ce qui disparaît de nos modes de vie…
FA.– Devient à la mode, et ce qui se démode ressuscite avec nos modes de vie?

JG.– Et la situation d’aujourd’hui avec ses polémiques?
FA.– Je ne suis pas l’ennuyeux feuilleton de l’actualité.

JG.– Le pouvoir de la culture ?
FA.– … çà et là, a-t-elle de moins en moins de pouvoir? C’est pourquoi elle se sert des statistiques comme de songes du désir?

JG.– La Bourse a-t-elle une influence sur le révolutionnaire?
FA.– Est-elle un sanctuaire ? Elle célèbre le miracle de faire de l’argent avec de l’argent.

JG.– A quel genre appartient l’actuelle scène mondiale?
FA.– Le poème actuel est catastrophique, bestial, confus et génial. Lui et la science forment-ils les deux avatars du savoir actuel?

JG.– As-tu repensé aux Titans comme lorsque tu joues l’ouverture orang-outan ?
FA.– Les affreuses et terrifiantes bêtes nommées chimères sont le produit des manoeuvres prométhéennes de l’homme nouveau.

JG.– As-tu une théorie?
FA.– Nous pouvons tous théoriser quant à la part maudite des Terriens parce que nous faisons tous partie de la malédiction.

JG.-Pourquoi est-ce que j’aime l’extrémisme?
FA.– Quand les extrémismes se combattent la raison leur fournit des arguments.

JG.– Beaucoup me considèrent déjà comme un classique. N’est-ce pas un danger ?
FA.– Le danger se dissipe-t-il avec la considération? Il demeure comme le sourire du chat de Cheshire.

JG.– J’éprouve du vertige face à un nouveau millénaire.
FA.-In vino veritas a pensé Noé. L’éléphant a dû se couper la trompe, sa petite queue en était jalouse.

JG.– Pourquoi dit-on que je suis en avance sur mon époque?
FA.– Grâce à son omniscience le dieu Pan a placé les commencements avant les fins.

JG.– Si Cervantès avait réalisé des films…?
FA.- Il aurait filmé sa pièce La confuse.

JG.– Que penses-tu du Panique… now?
FA.– Je ne confonds pas l’avenir de la littérature panique avec l’histoire de la littérature panique.

JG.– Avons-nous, toi et moi, réinventé la provocation comme l’ a écrit The Village Voice?
FA.– La provocation est infantile, centripète et aléatoire. On ne poignarde pas avec la foudre d’un nuage.

JG.– Mais alors : pourquoi nous accuse-t-on d’être des provocateurs?
FA.– On a entendu des choses plus étranges. Les cannibales diabétiques ne mangent pas les fabricants de sucre.

JG.– Qu’est-ce qui t’a poussé à écrire?
FA.– Dans mon enfance il m’ est passé par la tête de gagner le concours des surdoués, en 1941. On aurait dû me congeler.

JG.- Avons-nous connu le bonheur?
FA.– S’il existait, y aurait-il meilleure qualité que la générosité des walkiries ou de Borges? Philosophons: c’est diurétique.

JG.– As-tu été surpris par l’accueil reçu par ton livre Lettre à Franco (1972) et par ton film Viva la muerte (1970), tous deux également interdits du vivant du dictateur, comme toute ton « œuvre »?
FA.– Quand la vermine tombe malade elle ne s’alite pas.

JG.– Quels sont ou étaient tes rapports avec Pynchon, Louise Bourgeois ou Kundera?
FA.– Avec moins de rapports encore Archimède aurait soulevé la terre. Mais nous ne trempons même pas nos tartines dans du Chanel n°5.

JG.– Qu’est-ce qui pourrait justifier la trahison?
FA.– Rien. C’est un compromis inutile avec notre propre colère suicidaire.

JG.– Crois-tu réellement que, enfin !!!  l’être humain va vers un terme inéluctable, la fin des idées et le triomphe de la violence?
FA.– Vivons-nous une époque de belle myopie? Tuer pour le plaisir semble pis que de le faire par idéal.

JG.– Comment aimerais-tu mourir?
FA.– En dormant, en pleine pollution nocturne.

JG.– Crois-tu que le fait d’avoir eu toute ton œuvre interdite par le régime de Franco soit, vu en perspective, une sorte d’honneur?
FA.– Ce sont les chimpanzés en uniforme qui prononcent les meilleurs discours.

JG.– Mel Gussow (NYTimes) a écrit que tu es le dernier survivant des trois avatars de la modernité: panique, surréalisme et le Collège de ‘Pataphysique. Qu’en penses-tu? Moi je n’ai participé à aucun des trois …  Et je m’en vante
FA.– Je n’ai fréquenté que trois ans le groupe surréaliste en m’y rendant quotidiennement). Pas même un millénaire.

JG.– D’un point de vue politique, qu’était alors ce groupe?
FA.– L’aile culturelle du parti communiste tendance trotskiste.

JG.– Et du point de vue artistique?
FA.– C’était le cercle de révoltés le plus hallucinant et génial de cette époque.

JG.– Et dans ce groupe Jodorowsky , Topor et toi…
FA.– On nous considérait tous les trois comme les plus hallucinants des hallucinants. Par pur autisme.

JG.– Tu es un adepte de la confusion.
FA.– Bien au contraire: je suis presque un fanatique de l’exactitude, des échecs, de la morsure amoureuse dans le derrière, et de la science.

JG.– Mais l’homme panique…
FA.– Même le pénis observe avec peine l’éternel triomphe de la confusion. Aujourd’hui comme au temps de Socrate.

JG.– Le Collège de ‘Pataphysique… pourquoi t’a-t-il nommé transcendant satrape?
FA.– Sans aucun mérite. Et injustement.

JG.– Pourquoi parle-t-on moins des milliers de membres du Collège de ‘Pataphysique que des quatre transcendants satrapes encore en vie : Umberto Eco, Dario Fo, Jean-Christophe Averty et toi?
FA.– Malheureusement Baudrillard et Mandelbrot se sont occultés (décédés, vulgaris) et plusieurs années auparavant, les irremplaçables TS Marcel Duchamp, Ionesco, Man Ray.

JG.– Quelle est ta voie?
FA.– Les hirondelles parisiennes et les pigeons de Larache ignorent la manie démente de toujours emprunter la ligne droite.

JG.– Crois-tu que dans l’au-delà Cervantès ait éprouvé de la fierté quand tu as giflé un présentateur de la TV (le dramaturge Edouard Bear)?
FA.– Cervantès avait de l’humour. La littérature hispanique progresse : tous les jours on invente de nouveaux prix et clowneries.

JG.– Sommes-nous vraiment anarchistes?
FA.- Je me souviens de la réponse politique de Sancho Pansa: “Je ne fais ni ne défais les rois, mais je me sers moi-même qui suis mon seigneur et maître”.

JG.– Pourquoi, quand le maire de Venise, le 6 janvier, t’a présenté à l’Ateneo Veneto (lors de la Biennale de Venise) comme “le dramaturge vivant le plus célèbre du globe”, tout le monde a-t-il été enchanté?
FA.– Parce que nul ne connaît le nom ne serait-ce que d’un seul dramaturge. Ils auraient été encore plus satisfaits si on m’avait présenté comme “Le dernier tigre du Bengale”.

JG.– As-tu lu la liste du New York Times des cent personnes qui ont le plus d’influence dans le monde? Parmi elles pas un seul auteur dramatique, ni un seul poète.
FA.– Nous vivons la Renaissance dans les catacombes. Personne ne cherche à nous acheter. Nous ne vendons rien.

JG.– Et l’obstination des inquisiteurs?
FA.– Je comprends que mes “circonstances” soient insupportables pour Capulets et Montaigus.

JG.– Par insupportables circonstances tu fais allusion à ton père, premier condamné à mort de la guerre civile, à ta lettre au général, à ton oeuvre totalement interdite par le dictateur, à ta présence dans les trois avant-gardes etc?
FA.– Comme nous aimerions voir la lune à plat ventre. Je ne le mérite pas loin de là. Si deux porcs-épics se croisent celui qui a le plus de piquants a la priorité.

JG.– A la mort de Franco tu as formé avec Carrillo, la Pasionaria, Lister et le Campesino le quintette de ceux qui ne pouvaient pas revenir en Espagne… parce vous étiez les plus dan-ge-reux?
FA.– Au bruit de bottes succède toujours le silence des chaussons.

JG.– Les théâtres les plus consacrés programment nos pièces.
FA.– De la plus surprenante manière, voire même risquée. Ou ils ne les programment pas, sans que les masses sortent dans la rue pour manifester et protester.

JG.– Pourquoi en son temps ton Empereur d’Assyrie a-t-il été représenté par l’inoubliable sir Laurence Olivier au Royal National Theatre de Londres?
FA.– Parce que systématiquement la roue de la fortune ne donne pas la réussite aux meilleurs mais aux plus connus.

JG.– Mon théâtre et le tien ont été souvent interdits.
FA.– Par ordre des autorités. La gale intelligente préfère les taureaux rouges.

JG.– Tu dis que nous ne sommes pas des émigrés mais des “desterrados”.
FA.– Je n’ai pas de racines: j’ai des jambes. Je suis de Desterrolandia (Exilande).

JG.– Que penses-tu du temps?
FA.– Le monde est rotatoire. Mais nous voyagerons dans le Temps. Ce n’est qu’une question de budget (K.Gödel ou Lévy-Leblond dixit)

JG.– Comment vois-tu l’avenir?
FA.– Sauf les devins, tout le monde peut prévoir l’avenir.

JG.– La  complexité actuelle…
FA.– Fait que les problèmes changent de nature pour que les solutions paraissent rationnelles.

JG.– Ecrirais-tu un prologue pour mes textes politiques?
FA.– Est-il plus facile de passer par l’achat d’une anguille que de chasser ce sein que je ne saurais boire?

JG.– Quelle est ta meilleure contribution au monde?
FA.– Aucune puisque mes “oeuvres “, nichées en moi, dictent mes écrits?

JG.– Et vice-versa?
FA.– Quand j’ai cessé de croire au Père Noël, (« los Reyes Magos’ »), lorsque j’avais trois ans, je me suis rendu compte que lui n’avait jamais cru en moi.

JG.– Tu prends plaisir à être incompréhensible pour bien des gens?
FA.- Les censeurs et les inquisiteurs, eux, me comprennent, car ils braient et braillent bruyamment , a dit l’hypocrite à l’ hippocrate.

JG.– Qu’est-ce que le surréalisme aujourd’hui?
FA.– Si la politique n’était pas si ennuyeuse il n’y aurait ni poètes maudits ni soldats inconnus.

JG.– L’écrivain est-il minoritaire?
FA.– Comme j’écris à double sens ce serait un triomphe si on me comprenait à demi.

JG.– Et si tu avais  moins de neurones et plus de beauté?
FA.– Je suis si spécial que je ne réussis même pas à me ressembler, pauvre de moi!

JG.– Aimerais-tu forniquer avec un homme?
FA.– La femme panique a des ailes; qui l’embrasse plane.

JG.– Les mathématiques… la barbe !
FA.– Grâce au calcul infinitésimal l’éternité est-elle de plus en plus longue?

JG.– Est-elle pour toi un défi avec ses dilemmes?
FA.– Les hérissons de mer volent quand il pleut des apocalypses.

JG.– Pour beaucoup nous sommes des écrivains « culte ».
FA.– Parce que l’on nous attaque par ouï -dire, on nous loue aveuglément et l’on nous plagie sans nous voir?

JG.– Est-ce que tu t’es permis une fois cinq minutes de superficialité, pour reprendre ta respiration?
FA.– Même les plus purs avouent : dans cent ans, plus de milans.

JG.– Le millénarisme est-il à nos portes?
FA.– C’est étonnant : ni la panne de courant n’impressionne l’aveugle, ni la sottise le crétin, ni le duvet le canard, ni l’éternité l’instant.

JG.– Ton principal défaut?
FA.– Me masturber, comme lorsque nous pariions (avec Pascal) sur le nirvâna juvénile.

JG.– Tes héroïnes en littérature?
FA.– Quelques saintes. Quelques amoureuses (Quelques saints.Quelques amoureux).

JG.– Le fait militaire le moins con …
FA.– La désertion de Cervantès à la bataille de Lépante.

JG.- Ta devise?
FA.- Elle change d’une minute à l’autre. J’écris en jouant à être Dieu et parfois, je réussis.

JG.– Veux-tu me parler du sexe?
FA.– Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien.(comme de presque tout).

JG.– Es-ce que tu as déjà pensé à ce que tu vas faire prochainement? Vas-tu improviser?
FA.– L’improvisation débouche sur la panacée de ne rien faire à moitié.

JG.– A Durham University tu as prononcé une conférence: Theatre and dictatorship : Tous censurés jusqu’aux sourcils et victimes de la dictature jusqu’au cul.(Everyone censored up to their eyebrows and victims of the dictatorship up to their asses). L’as-tu improvisée?
FA.– La vie, comme une pièce de théâtre ou une partie d’échecs, est-elle une cascade ininterrompue de coups du hasard?