Hommage à György Konrád. De la Shoah à tous les «Rendez-vous des spectres» du siècle, il a survécu à toutes les tyrannies – et survivra à tous les Orban, qui le calomniait. Il était le souffle de la Hongrie et un peu du courage de l’Europe.
L’Europe kidnappée, l’Europe des livres, des spectres et de l’intelligence avait pour visage György Konrád. Je le revois me dire, ce jour-là, comment Orban était le contraire de l’Europe, le continent de la subtilité et de la liberté. La Hongrie se souviendra de lui, bien plutôt que des petits autocrates qui passent.
György Konrád était, dans ses livres orchestrés et agencés comme les villes d’Europe qu’il avait étudiées et qu’il aimait, d’une ineffable intelligence. Il était, dans sa vie de dissident, d’un courage d’acier. L’Europe perd l’un de ses esprits les plus étincelants.