L’Ukraine, en la personne de son nouveau Président, Petro Porochenko, sera donc présente sur les plages du Débarquement aujourd’hui. C’est un grand jour de fierté pour la nouvelle Ukraine démocratique, libérée du joug intérieur de la dictature mafieuse qu’elle subissait depuis son indépendance. C’est un grand jour pour un pays agressé par un puissant voisin. Et c’est un grand jour pour l’Europe, ne le saurait-elle pas, que d’accueillir pour la première fois sur son sol un pays qui, demain, après-demain, sera, naturellement, des siens.
Un pays européen à part entière reçoit en France aujourd’hui son baptême européen, au regard de l’Histoire passée et de l’Histoire présente. Au regard de l’Histoire passée, parce que l’Ukraine participa avec des millions d’hommes à la libération de l’Europe. Auschwitz fut libérée par les troupes ukrainiennes au sein de l’Armée rouge. Au regard de l’Histoire présente, parce que Petro Porochenko fera face, sur les plages de la liberté, à celui qui vient d’annexer une part de son pays, la Crimée, et qui subvertit les provinces ukrainiennes de l’Est : Vladimir Poutine. Sous les yeux du monde entier, le démocrate est face à l’autocrate. Le défenseur face au prédateur. La victime face à l’agresseur. L’Européen face au Grand’Russien. Tout un symbole.
Tous ceux, en France et en Europe, qui se sont mobilisés pour que l’Europe, la pâle Europe, la frileuse Europe, la munichante Europe, se range aux côtés d’un pays européen en proie à l’agression russe, se réjouissent. Nous nous réjouissons plus particulièrement à La Règle du Jeu de cette présence en France d’un homme qui est aussi un ami, que Bernard-Henri Lévy et quelques-uns parmi nous ont rencontré sur le Maïdan face à la foule qu’ils haranguaient tous deux le même jour glacial et fervent de février. Ce furent ensuite plusieurs rencontres à Kiev. Ce fut, à l’initiative de BHL, la venue à Paris de Porochenko et Klitschko, et leur rencontre à l’Elysée avec François Hollande, avant un mémorable meeting, le même soir, avec les Ukrainiens de Paris. Ce fut encore, débarquant à Kiev et apprenant à la radio que Poutine serait le 6 juin sur les plages du Débarquement, l’idée que la France invite le futur Président ukrainien pour les cérémonies du soixante-dixième anniversaire, idée transmise sur le champ à Paris et acceptée sur le champ, BHL, une fois de plus, étant à la manœuvre. Le même BHL accompagna Porochenko en campagne présidentielle dans l’Est Ukrainien et prit la parole devant les foules de Dnipropetrovsk et ailleurs.
Pour toutes ces raisons et en vertu de ces liens fraternels si forts, ce 6 juin 2014 sera pour beaucoup, ici comme en Ukraine, pour les Ukrainiens et les amis de l’Ukraine, un jour de fierté et un jour d’espoir.

2 Commentaires

  1. Pas de sens d’inviter pour cette célébration le président ukrainien élu, sachant qu’après le coup d’état à Kiev le 22 février, le nouveau régime a annulé la fête de la Victoire 1945 et interdit sa célébration (précédemment, le 9 mai était une fête nationale en Ukraine – jour de la prise de Berlin par l’Armée Rouge). Désormais, en Ukraine c’est ni le 9 mai ni le 8 mai : rien. En Ukraine Occidentale, les autorités locales on proclamé les 8 et 9 mai comme « Jours de deuil ». http://histoireetsociete.wordpress.com/2014/04/28/kiev-ne-celebrera-pas-le-8-mai-les-etranges-allies-disrael-par-danielle-bleitrach/