L’espoir démocratique est-il en train de se concrétiser en Birmanie ? Il semble en tout cas qu’un véritable tournant politique s’opère dans le pays. Au vu des premiers résultats des élections partielles (seuls 48 sièges sur 1158 étaient à pourvoir) qui se tenaient hier dans 45 circonscriptions, la majorité au pouvoir ne pourra plus rester sourde aux revendications du parti d’opposition qui aurait obtenu pas moins de 43 sièges. Aung San Suu Kyi, chef de file du parti LND (Ligue Nationale pour la Démocratie) aurait donc été élue au sud de Rangoon, arrivant en tête dans la majorité des circonscriptions où elle s’était présentée. Retour éclatant sur la scène politique de celle qu’on appelle en Birmanie La Dame, et qui s’était vue confisquer sa victoire par les militaires aux élections de 1990. Libérée de son assignation à résidence en novembre 2010, la figure de Aung San Suu Kyi cristallise l’aspiration démocratique d’un peuple qui, rappelons-le, subit une dictature militaire depuis près d’un demi-siècle.

L’ouverture du pays est belle et bien en marche. La bonne tenue des élections qui eurent lieu hier devrait d’ailleurs permettre la levée des sanctions imposées par les Occidentaux. En  Birmanie, c’est l’ensemble de l’économie qui est à reconstruire. Le taux de scolarisation est certes élevé mais le budget prévu pour l’éducation est bien en-dessous du nécessaire. Les ressources humaines se trouvent par conséquent peu qualifiées. On note néanmoins que, pour la première fois, la lutte contre la pauvreté est enfin devenue une priorité.

Le processus d’ouverture se poursuit également un an après la dissolution de la junte militaire (30 mars 2011). C’est ainsi qu’un accord de cessez-le-feu a été signé le 12 janvier dernier avec la guérilla karen, en lutte contre le pouvoir depuis 1948, c’est ainsi que le 13 janvier quelque 650 prisonniers politiques étaient libérés. Malgré les combats qui ont repris depuis juin 2011 dans le nord du pays entre l’armée et les Kachins, on s’accorde à dire que la situation va s’améliorant.

Ouverture également en ce qui concerne la liberté de la presse. Là aussi, un certain assouplissement se fait sentir. Selon maints journalistes, l’allègement de la censure est perceptible (même si des arrestations, des tortures, et autres exactions sont encore à déplorer – les reportages sur les conflits ethniques et les mauvais traitements infligés par le régime aux minorités ethniques demeurent notamment interdits). Un projet de loi sur la presse doit être déposé au Parlement d’ici la fin de l’année. Un test par lequel l’on verra jusqu’où le pouvoir en place est prêt à prendre en compte l’irrésistible poussée démocratique attestée encore hier par les résultats des élections partielles.

Un pas de plus vers la démocratie, et peut-être aussi un pas supplémentaire pour Aung San Suu Kyi d’augmenter ses chances de remporter les élections présidentielles en 2015 ?…

Un commentaire

  1. Tout ce cirque sonne vraiment faux, tous les jours et dans tous nos médias on nous déverse la même propagande sur ce pays la Birmanie qui serait soudainement devenu un modèle de démocratie . LOL

    Pauvre Aung San Suu Kyi à peine libérée et élue députée avec un score de dictateur .. EFFRAYANT de voir nos médias applaudir toute cette farce !