Nouveaux visages, quête de respectabilité : les apparences pourraient laisser penser que le Front National se transforme. Pourtant, à lire et à écouter avec attention les discours de Marine Le Pen, on comprend vite que ce sont toujours les mêmes thématiques (immigration, Europe, préférence nationale,  censure culturelle et conservatisme rétrograde) qui reviennent en boucle tels de sombres refrains aux accents effrayants. Ces habituelles rengaines imposent de se demander comment lutter efficacement contre une extrême droite qui réclame sa place au second tour des élections présidentielles ?

Si depuis le 21 avril 2002 l’interrogation n’est plus inédite, il est du devoir des hommes politiques d’y apporter des réponses à la fois neuves et efficaces. En voici une. Pour lutter contre la Front national, il faut engager une nouvelle politique nationale, une politique à même de redonner confiance aux citoyens. Il faut aborder les sujets qui touchent le peuple, sans tabou, et apporter des solutions effectives à ces maux qui, irrésolus, pourraient à nouveau faire le lit des succès futurs de la famille Le Pen.

Les causes de l’émergence du Front National sont connues de tous : le FN prospère sur les fautes, les erreurs, les incapacités. Alors que la campagne présidentielle bat son plein, un candidat se distingue et apparaît comme celui capable de d’écouter et de répondre au mieux aux attentes des Français. Ce candidat est socialiste, il s’appelle François Hollande et incarne cette France qui rejette massivement les idées de Marine Le Pen.

Campagne : Chaque jour une idée pour faire baisser le Front National

Les modalités de contribution :
Pour participer à la campagne « Chaque jour, une idée pour faire baisser le Front National », la Règle du Jeu ouvre ses colonnes à toutes les bonnes volontés. Pour ce faire, il suffit d’envoyer un texte, un dessin, une vidéo, une idée, votre idée, pour contrer le Front National à l’adresse suivante : redaction@laregledujeu.org.Les meilleurs textes et dessins, les propositions de qualité, novatrices, ou juste drôles, seront publiés chaque jour sur laregledujeu.org

A vos claviers, à vos stylos, à vos plumes, la lutte contre le Front National commence maintenant !

 

8 Commentaires

  1. Jack Lang. Voilà un homme de conviction. Et là, il a absolument raison.
    Ce n’est pas acceptable que la droite républicaine commence maintenant à flirter avec le Front National.
    On peut dire ce que l’on veut de Hollande mais ce vice, il ne l’a pas.
    Sur le vote des étrangers, sur le droit à l’éducation, aux soins, etc. il tient la bonne ligne.
    Aucune concession pour attirer les votes des frontistes. Un homme droit. Et qui mérite d’être président de la république.

  2. Qualifier les Français qui votent pour le Front national de dégouttés du politique par le seul sarkozisme, ce serait les conforter dans leur choix. Reconnaître qu’ils ne croient plus dans les capacités ou de la gauche ou de la droite qu’ils ont à tour de rôle vues escrimer contre la même barre, à les arracher à une tempête dont ils croient dur comme fer que l’une et l’autre les y ont décochés en plein cœur, outre qu’un tel aveu aurait pour conséquence de le rendre crédible auprès d’eux, offrirait au Parti socialiste d’enchaîner sur ceci : François Hollande n’a jamais gouverné qu’indirectement. Au lieu d’un «Aidez-moi!», il pourrait alors leur lancer un «Essayez-moi!»

    • Le plus grand défaut des politiques est d’éprouver une extraordinaire difficulté à reconnaître les erreurs qu’ils commettent face à tous ceux qui en ont fait les frais, de peur que l’adversaire puisse en tirer parti. Le droit d’inventaire procédera du jour où les partis s’accorderont le droit à l’erreur, chose répugnante au surmoi antilibéral figé dans le marbre du dogme ou au sous-moi antisocial liquéfié par le pressoir du contre-dogme. J’insiste lourdement sur ce point. Je l’assume, car l’épreuve serait lourde si elle s’abattait. François doit non seulement tuer Mitterrand mais ne doit pas hésiter à tirer sur Jospin. En 2002, il était l’un des seuls à avoir alerté sur la menace de catastrophe nationaliste, on peut le visionner dans Comme un coup de Tonnerre de Jérôme Caza. Il faut rappeler cela, au risque de mettre en défaut quelques uns de ses camarades. Ce sera la force d’une candidature comme la sienne. Avoir connu le pouvoir depuis l’intérieur et l’extérieur concomitamment. Connaître ses rouages sans pour autant être comptable de tous les choix effectués par l’exécutif. Pouvoir ici prendre à son compte les décisions gouvernementales qu’elles fussent ou non suivies ou insufflées par soi, et là se dégager des responsabilités dans les échecs intervenus du fait que le gouvernement n’aurait pas tenu compte de ses analyses.

    • En somme, je suis d’avis qu’on ne se contente plus de rejeter toutes les accusations sur ceux qui sont au pouvoir depuis 2002, ce qui les empêcherait d’user de cet argument, malheureusement incontestable. La crise procède d’une économie virtuelle basée sur la spéculation dont la noyade dans l’océan asimovien de l’anticipation sur les variations de valeurs eut lieu sous l’ère Clinton. Prendre chacun sa part des responsabilités nous éviterait le dialogue de sourds qu’est devenu aujourd’hui le débat politique.

  3. Un président de la République n’est pas un homme comme les autres. Mitterrand nous impressionnait autant qu’il nous rassurait par la puissance qui émanait de lui. Errant à travers France comme Navarre, son mythe provenait de çà, de là, et des interstices. Or sans mythification, ni impression ni rassurance ni puissance ni émanation. Je sais qui était François Mitterrand. Du moins j’ai un biographème de lui gravé dans ma mémoire. Une suite d’images composant un portrait outrageusement tronqué, à l’évidence, mais pas moins amputé de ses rushes que ne doit l’être un œuvre cinématographique pour accéder au rang de chef. Hollande est un candidat à la présidence de la république. Il ne peut pas être un homme comme les autres. Il ne doit pas être un homme comme les autres. Et ça tombe bien, car il est loin d’être monsieur Tout-le-monde. Le temps est venu pour lui et son entourage de briser le tabou soixante-huitard d’un inégalitarisme naturel qui a bien failli tuer, je parle du tabou, leur propre parti. Oui, Maman aimait ses fils et ses filles d’un même amour inconditionnel et oui, Papa souhaitait bonheur et réussite pour chacune et chacun de ses enfants mais non, ni Papa ni Maman n’ont jamais cru que Zoé manifestât la propension dont jouissait Chloé au commandement. François. Cet homme semble sortir de nulle part lorsqu’il accède au titre de Premier secrétaire du Parti. À l’âge de l’Image toute-puissante, l’imagination doit pouvoir se nourrir. Donnez-nous des images! Donnez-nous l’image que personne jusqu’aujourd’hui n’a vue! Hollande avec «?» à telle heure de tel jour qui a marqué l’Histoire. Il répète en meeting qu’il fut associé à toutes les décisions du gouvernement de Lionel Jospin. Là encore, la photo! L’empreinte visuelle symbolisant l’influence du Parti socialiste et par voie de conséquence, de son chef sur la politique de la France à tel instant critique où notre édifice national menaçant de s’écrouler sur nous, fut maintenu en place, in extremis. Et puis enfin, ce en quoi François Hollande fut sans doute le plus extraordinaire au sens propre du terme, au risque de faire maintenant du Montebourg à l’envers, j’entends évidemment par là : Ségolène Royal. Car un homme né au milieu des années Cinquante, celles de Gabin, celles de Bogart, un homme parvenu à un sommet de l’ascension politique dont ses prédécesseurs avaient fait le tremplin de leur destin présidentiel, un homme de cette trempe qui à la seule défaveur des sondages décide de se mettre en retrait au profit de sa femme, cela n’a rien, mais vraiment rien de commun. Et c’est la principale intéressée qui aujourd’hui au lieu de se faire toute petite, au lieu d’être dissimulée de crainte de tragédier le couple du candidat dont elle modernise au contraire la famille recomposée, va devoir remonter au créneau afin de rappeler aux Français ce qu’il est à travers ce qu’elle fut. Elle doit le magnifier de sa magnificence. Elle doit raconter l’Histoire telle qu’elle l’a vécue, telle qu’ils l’ont vécue ensemble. Avec le son, et l’image à l’appui. Il nous faut la photo qui tue. Celle des frères Kennedy, dans le bureau ovale, à contre-jour, debout. Nous voulons de la solitude du pouvoir. De la confiance intime. De la dramaturgie hyperréaliste. De quoi nous constituer notre Hollande mythique.

  4. Enfin une parole qui réussit à se dévisser la tête du rectum présidentiel!
    Sarkozy se livre. On dégueule. Il s’est livré avant-hier. On a dégorgé. Il s’était livré mardi dernier. On avait débordé. Il s’est encore livré hier. Il dit comment il voit le monde. Il fait part de son rêve sarkozien des temps à venir de ce monde déjà venu. Il sait faire voir ce qu’il voit. Il sait partager ses désirs. Il a ce que les Ashkénazes nomment le menschkeit, une certaine noblesse de caractère faisant que non seulement on veut avoir entendu tous les mots qui vont se succéder derrière le premier qu’il nous a émis mais que cette attente a commencé avant même que sa bouche en eût prononcé un seul, et puis surtout, il y a que ses interventions nous contaminent, nous injectent du répondant, font naître en nous l’envie d’ajouter un grand quelque chose à son petit quelque chose… en quelque sorte, de nous ajouter à lui, de compter avec lui presque davantage que dessus. Merci monsieur Lang, vous dont les apparitions font l’objet d’à peu près autant de trombes de mépris et de moqueries que les siennes, de nous redonner un peu le goût si génésiaque de mai 81! L’énergie de l’espérance. La force de savoir exister de par sa seule puissance d’être qui l’on est.
    Holla, faites maintenant votre Sarko! Lui, c’est le père qu’il a tué! Ne vous gaspillez pas à l’idée tout à fait obsolète qu’il vous serait désormais possible de récupérer le droit d’NS, le plat de lentilles a été digéré! Soyez vous-même et oubliez le reste! Faites-nous rêver plus loin que vous-même! Emmenez-nous plus loin que nous-mêmes! Battez-vous pour nous et non plus l’un contre l’autre! Ne cherchez plus à conquérir quoi que ce soit d’autre que nous! Et que le meilleur gagne!

  5. Idée : »Pour lutter contre la Front national, il faut engager une nouvelle politique nationale, une politique à même de redonner confiance aux citoyens. Il faut aborder les sujets qui touchent le peuple, sans tabou, et apporter des solutions effectives à ces maux qui, irrésolus, pourraient à nouveau faire le lit des succès futurs de la famille Le Pen. »

    Désolé, mais ce n’est nullement une idée mais seulement un vœu pieu ! C’est en restant en permanence sur les idées, les concepts, les généralités que le FN avance…Ce qu’il faut ce ne sont pas des énièmes débats, mais des réponses concrètes sans tabou aux Français … Mais pour cela il faut faire des choix, proposer, formuler, agir … car le discours Politique c’est bien mais encore faut-il avoir la volonté de le traduire par des projets concrets ou des textes de loi.

    Et cette « idée » ci-dessus n’est ni un projet, ni encore moins traduisible en un texte de Loi !