L’issue incertaine des dernières élections ivoiriennes commence à passionner au delà des traditionnels cercles diplomatiques français et étrangers. Depuis que ça chauffe à Abidjan, on s’active pour défendre le défenseur de la légalité ou le représentant de la légitimité. Chacun a choisi son camp ? L’affrontement peut maintenant commencer.

Quelque part, Gbagbo c’est un peu l’arroseur arrosé. Ce dernier a organisé des élections qu’il était certain de gagner (se douter à l’avance de l’issue d’un scrutin, voilà une drôle de vision de la démocratie…) Contre toute attente, l’outsider Ouattara lui conteste aujourd’hui la victoire ; Gbagbo, lui, s’accroche au pouvoir. Dans un monde idéal, il aurait pu définitivement marquer l’Histoire de son pays, si, après dix années au pouvoir, il avait su passer la main dans un climat pacifique. La Côte d’Ivoire aurait gagné en stabilité, Gbagbo lui en serait sorti grandi. Malheureusement l’Afrique n’a pas les dirigeants qu’elle mérite et une partie du continent court, comme trop souvent, tête baissée vers le pire. Face à la mobilisation internationale qui demande son départ, Gbagbo et ses soutiens organisent la riposte. Ils usent ainsi de ficelles rhétoriques aussi grossières que celles de la théorie du complot pour tenter de se maintenir. Selon leur idée, Ouattara, ex cadre du FMI, serait manipulé par la CIA. La France serait à la botte d’Obama qui lui même aurait des visées impérialistes sur le continent noir… La vraie victime, on vous le dit, c’est Laurent Gbagbo… Aujourd’hui la Côte d’Ivoire a donc deux Présidents et une multitude d’aboyeurs prenant le soin de galvaniser les foules au cas où il faudrait se préparer au pire. Car comme expliqué dans un précédent article, les démocraties (les vraies !) pressent Gbagbo d’accepter la défaite avant que la Côte d’Ivoire ne sombre dans une guerre civile tant redoutée par les intellectuels africains. A ce jour 179 personnes sont déjà mortes dans les affrontements post électoraux…

Là où l’affaire devient véritablement affligeante, c’est lorsque la lie des activistes français décide de choisir son camp. Nous avons appris hier par l’intermédiaire de l’AFP que deux célèbres avocats français, l’ancien ministre des Affaires étrangères Roland Dumas et l’anticolonialiste Jacques Vergès allaient défendre les « autorités » ivoiriennes (comprendre le camp Gbagbo). Voilà donc que les vautours tournoient autour du corps mal en point de la République ivoirienne. Vergès et Dumas en Côte d’Ivoire, qu’est-ce donc sinon la confirmation que le camp Gbagbo n’est décidément pas celui de la noblesse des idées et des engagements ? Car tout de même, avoir réunis à ses cotes une triste milice composée de l’avocat des pourris réunis, de Roger Garaudy à Klaus Barbie, des khmers rouges au terroriste Carlos en passant par Slobodan Milosevic ainsi que d’un ancien ministre qui s’est très récemment mis à contester les circonstances des attentats du 11 Septembre n’annonce rien de bien positif. Et lorsqu’on sait que le même attelage bénéficie (ou plutôt souffre, oui souffre, c’est bien le mot) du soutien nauséabond de la vieille extrême-droite française, là, plus de doute possible !

Dis-moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es. Eh bien voilà quelques amis soutiens de Laurent Gbagbo. Marcel Ceccaldi, conseiller juridique de Jean Marie le Pen, fer de lance des accusations de fraudes contre le camp Ouattara. Bernard Houdin, ancien Président du GUD désormais conseiller spécial du Président ivoirien. D’Abidjan, il recycle ses thèses néo-nazies en en agitant le concept d’ « ivoirité » au nez de quelques crédules. Et la diaspora ivoirienne pro Gbagbo en France tombe dans le piège. Elle défilait, il y a quelques jours en plein Paris derrière une incroyable bannière, traduction littérale du « Ein Volk Ein Reich Ein Fuhrer » hitlérien : « Un seul peuple, une seule nation, un seul guide : Laurent Gbagbo ».

 

Ah, j’oubliais ! Sortant de son entretien avec le Président sortant, Jacques Vergès disait, parlant de sa vision de l’Afrique nouvelle: « M. Gbagbo « est devenu un symbole » car il « représente une Afrique nouvelle, une Afrique qui ne s’incline pas »…

19 Commentaires

  1. Courage les Ivoiriens, les vrais sont en côte d’Ivoire. Ceux qui soutiennent Dbagbo pourquoi sont-ils en France ?
    Ben Ali est parti Dbagbo c’est pour bientôt !
    Tenez bon !

  2. à Marc : OUI,j’Y ETAIS!!! Après tout, je suis Ivoirien de par mon pere!!!!Et les exactions commises au Nord, je les ai vécus dans ma chair étant donné que j’y ai perdu mes 2 cousines!!!Les rebelles à la solde de Ouattara et de Soro ont commis des crimes horribles sur les populations civiles, des meurtres, des viols, des vols depuis la partition de la Cote d’Ivoire!! Et si vous osez m’affirmer le contraire c’est soit que vous n’y connaissez rien de rien à la Cote d’Ivoire ou alors que vous etes un ennemi de la Cote d’Ivoire!!! Pendant ces élections, la fraude a été plus que massive !! les rebelles en armes n’ont pas lésiné sur les moyens!!bourrage d’urnes, empechement de voter pour les Pro Gbagbo(dans ces petites villes, on sait qui est qui…),destructions d’urnes, maltraitances, viols, ce fut totalement apocalyptique!! Terrorrisée, les membres de ma famille ne sont pas allés voté pour le président Gbagbo car la rumeur de ces maltraitances s’était répandu dans les quartiers…

  3. M. Laurent David Samana sait-il de quoi il parle? Je ne crois pas. La Côte d’Ivoire sous Laurent Gbagbo est un pays dont le peuple, le vrai, et nous savons de quoi nous parlons, est digne, et il refuse qu’on la cède soit à certains de ses fils qui ont tissé des alliances avec des puissances étrangères pour la spolier, soit à des personnes étrangères que nous avons accueillies fraternellement et qui le jour de la « proclamation » des résultats par le sieur BAKAYOKO flanqué des ambassadeurs de la France et des Etats-Unis clamaient: »On va les commander dans leur propre pays ».
    Quelle réaction auriez-vous si, au lendemain de la confrontation électorale Ségolène-Sarkozy, l’ambassadeur de Côte d’ivoire et celui de Tunisie invitaient seul le Président de l’instance chargée d’en annoncer les résultats dans le Q.G. de Ségolène?
    Ne trouvez-vous pas bizarre M.SAMANA, que tous ces gens qui s’agitent refusent le recomptage des voix qui inclurait l’examen minutieux des procès verbaux? Ils cachent des choses qu’on découvrirait et que nous autres savons. Je vous donne l’exemple d’un seul bureau de vote à Boundiali, au Nord du pays où, pour 328 inscrits, il y a eu 331 votants. 328 pour Alassane et 03 pour Gbagbo. Aucun absent, aucun malade, aucun bulletin nul. Cela s’est évidemment fait sous la menace exercée sur les agents électoraux qui n’avaient d’autre salut que de laisser faire pour sauver leur peau.
    Pourquoi d’ailleurs cet activisme de l’extérieur pour des élections ivoiriennes? La France et les Etats-Unis n’ont-ils pas de problèmes intérieurs à régler? Au lieu de bander les muscles, s’il en avait, à jaspiner( merci M.Dumas), je demande à Sarkozy d’utiliser les hommes de sa criminelle force Licorne pour libérer S. Taponnier et H. Guesquière. Voilà une action dont les Français lui sauraient gré.
    Dans tous les cas, nous attendons de pied ferme quiconque voudrait utiliser la force surtout étrangère pour installer Alassane OUATTARA qui n’a pas gagné ces élections. Est-elle prête cette force à affronter 10.000, 30.000,100.000,500.000 personnes aux mains nues l’attendant avant d’enlever GBAGBO? Je ne pense pas. Que Sarkozy arrête de hurler tel un roquet. BBBRRR, il me fait peur!!!
    Salut et à bientôt.

  4. Pour publication : Mon sentiment sur le conflit ivoirien

    Depuis ce matin 03/01/20111, passe en boucle dans les médias internationaux, une proposition des plus hérissantes au sujet de la sortie de crise en RCI. A la faveur de la venue de trois chefs d’Etat de la CEDEAO et du premier Ministre kenyan Raila Odinga en RCI, l’offre suivante a été faite au président Gbagbo : accepter de céder le pouvoir à Ouattara en contrepartie d’une impunité et de compensations financières dont il pourrait jouir dans un paradis américain ou autre. Mon sang n’a fait qu’un tour et je me dis que, décidément, la crise ivoirienne est un multi-révélateur.

    Elle montre que la Justice est tombée en quenouille, qu’elle s’est abâtardie, récupérée par les forts du moment qui en font une administration au gré de leurs intérêts, à la tête du client.

    A quel titre, au nom de quel Droit, de quelle Justice, peut-on octroyer l’impunité à quelqu’un qu’on estime coupable de crimes par destination imprescriptibles en raison de leur inhumanité ? Des crimes dont on a confié la compétence à des juridictions internationales ?

    Pourtant, les USA, la France …, s’engagent (alors qu’ils reprochent à Laurent Gbagbo et à son « clan » comme ils disent, des crimes de ces catégories) à lui promettre l’impunité ! C’est à vous fracasser la tête contre un mur d’acier !

    Autre révélateur ! On savait que les colonisateurs français avaient une idée peu valorisante du Noir, quand ils disaient «Y a bon Banania », qu’ils se fendaient en certification sur sa bonté, son innocuité, ils ont toujours pensé « Vous savez, ces gens-là, c’est le farniente ; ils n’en foutent peut-être pas une rame mais ils ne sont pas méchants pour un sou. Ils ne viendraient pas comme l’Arabe, le sourire aux lèvres et vous planter un couteau dans le dos ! ».

    Nous sommes, pour eux, 50 ans après la Colonisation , restés de grands enfants dont on peut endormir la vigilance par de petites gâteries, les pacotilles de toujours.

    Qu’un Sarkozy ait cette opinion, rien d’étonnant au fond puisque l’homme du reste ne s’est pas gêné pour dire que les Africains n’étaient pas suffisamment rentrés dans l’Histoire mais que cela soit le sentiment d’un Barack Obama, c’est à vous mettre une balle dans la tête ! Il y a là comme la manifestation d’une erreur sur la personne. On a du mal à se convaincre que c’est cet homme en qui on avait tant de foi, pour lequel on aurait consenti bien de sacrifices parce qu’il apparaissait comme le messager de Dieu pour réhabiliter à jamais le Noir, qui ravale ses frères au niveau où l’ont toujours placé les Colons et autres esclavagistes. Quand il fait savoir, d’un air condescendant, à Laurent Gbagbo, qu’ il l’invite à Washington sous sa protection pour discuter avec lui des garanties qu’il entend lui accorder pour son départ, qu’est-ce qu’il croit ? Que parce qu’il est Barack Obama, président des USA, il peut ainsi s’asseoir sur la dignité d’un Africain ? Quand il promet avec ses autres Pairs occidentaux, que Laurent Gbagbo sera dispensé de la Cour pénale internationale et bénéficiera de compensations financières substantielles s’il accepte de quitter le pouvoir, qu’est-ce qu’il s’imagine ? Que l’Africain n’est que l’Etalon dans lequel l’esclavagiste voyait le Mal absolu contre la pureté de sa race, l’être vil qui, pour une corruption bien soutenue, trahirait Père et Mère ? C’est dingue quand on voit que cela vient de quelqu’un dans les veines duquel coule le sang noir ! J’en suis malade et je cherche en vain comment faire éclater ma rage parce que je sais qu’elle sera partagée ; partagée par les femmes et les hommes de bien de par le monde mais aussi par les Africains qui n’ont pas renié la Mère-patrie .

    Mais heureusement que cette crise ivoirienne nous révèle aussi d’autres valeurs, celles de l’Afrique positive des êtres humains distinguant le Bien du Mal.

    Sur cette terre, continent premier, un petit pays se retrouve aujourd’hui au centre du monde, la Côte d’Ivoire. Avec à sa tête, un leader, qui depuis Samory Touré, n’a pas autant lutté pour la dignité du continent et de l’homme noir. Un homme qui, au-delà de toutes références raciale, idéologique, se trouve être celui qui défend, au prix de sa vie, la primauté du Droit pour que les sociétés humaines ne sombrent pas dans le chaos où les entraînent les mafias qui ont conquis les pouvoirs économique, médiatique et politique jusqu’au niveau mondial !

    Laurent Gbagbo, cet homme, qu’un politique au Burkina Faso, Me Hermann Yaméogo pour ne pas le citer, a comparé à Lumumba, à Nkrumah, à Nasser et qui, pour cela, a reçu la foudre sur lui avec une déstabilisation historique de son parti au pays des hommes intègres, le Burkina Faso ; Laurent Gbagbo qu’un Me Jacques Verges aujourd’hui, situe précisément dans la grande lignée des hommes africains ! Cet homme, cerné de toutes parts par la « communauté internationale » mais qui, fort de son allégeance au Droit, demande tout simplement qu’avant de faire tomber le glaive sur lui, on vienne effectuer la plus élémentaire des vérifications : le recomptage des voix des électeurs, l’évaluation du processus électoral. Quand ont sait que depuis que l’homme s’est organisé en société sous l’empire du Droit dans un litige, la Vérification , l’Enquête, la Reconstitution des faits, ont toujours été les chemins obligés pour parvenir à la Vérité judiciaire, on se convainc que si on les refuse à Laurent Gbagbo, c’est qu’on a QUELQUE CHOSE A CACHER ! C’est qu’on a des complicités, des commanditaires, plus que des auteurs principaux à protéger. Si tel n’était pas le cas, s’il n’y avait pas ici un Crime en bande organisée, on aurait accepté ces demandes avec empressement comme hier on l’a fait dans le litige qui a opposé Al Gore à Bush, et aujourd’hui au sortir des élections en Haïti. On l’aurait accepté avant de privilégier la guerre, cette guerre dont on ne s’y résout, en temps normal, en pays civilisé et respectueux du Droit, qu’après avoir épuisé toutes les voies de règlement pacifique du litige !

    Voilà le miracle aussi de cette crise qui fait qu’on peut ne pas aimer Laurent Gbagbo, ne pas être Ivoirien ni Africain mais se sentir Ivoirien et proche de Laurent Gbagbo comme le 11 Septembre, on l’a été des Américains et de Georges Bush !

    J’en appelle à ceux qui croient en Dieu, le Dieu unique, qu’il s’origine de la Bible , du Coran ou de la Thora. J ’en appelle à tous ceux qui ont en eux, chevillés au corps, la démarcation entre la Vérité et le Mensonge ; j’en appelle aux Justes qui, au plus sombre du désespoir, de la lâcheté des hommes, ont su s’enrôler pour le Bien, pour la Justice , afin qu’ils dénoncent l’imposture historique qui veut se servir de la Côte d’Ivoire pour asservir la Vérité.

    Victory Toussaint, Collaborateur à San Finna, hebdomadaire du Burkina Faso, http://www.sanfinna.com

  5. Côte d’Ivoire : la France pyromane ne doit pas jouer au pompier
    jeudi 23 décembre 2010 / 6 réactions

    L’association Survie rappelle que la France porte une grande responsabilité dans la crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis 8 ans. Malgré ce que prétendent l’ONU et les puissances occidentales, les conditions n’étaient pas réunies pour éviter une large fraude, particulièrement au Nord du pays. La seule issue semble désormais l’apaisement entre les deux camps et non l’affirmation de la victoire de l’un sur l’autre. La France doit procéder au retrait de son opération militaire au profit de troupes internationales sous commandement onusien.

    Pour la première fois de leur histoire, les citoyens ivoiriens ont voté dans une élection présidentielle véritablement pluraliste et ouverte. Malgré des conditions extrêmement défavorables, la participation fut massive. Mais depuis trois semaines, la Côte d’Ivoire est séquestrée par « deux présidents ». Tandis que l’un, Laurent Gbagbo, se crispe sur son pouvoir, la « communauté internationale » est en passe d’imposer l’autre, Alassane Ouattara, aux Ivoiriens.

    Pour cerner l’immense responsabilité de la diplomatie française dans l’impasse que vit actuellement la Côte d’Ivoire, il est nécessaire de poser quelques jalons historiques.

    À l’automne 2002, l’Élysée refuse l’application des accords de défense à une Côte d’Ivoire en proie à une rébellion armée approvisionnée par un pays voisin. Au contraire, un cessez-le-feu est imposé, entérinant la partition du pays.

    En janvier 2003, lors des accords de Marcoussis, la diplomatie française impose l’entrée des rebelles dans le gouvernement ivoirien. À Abidjan, des manifestants refusent que les portefeuilles de la Défense et de l’Intérieur soient confiés aux rebelles, comme le prévoyait l’exécutif français.

    En novembre 2004, un engrenage tourne au drame. Au cours d’une offensive aérienne de l’armée ivoirienne sur les zones rebelles, neuf soldats français de l’opération Licorne et un civil américain trouvent la mort. Craignant un putsch orchestré par l’armée française après qu’elle a détruit l’aviation militaire ivoirienne, des manifestants envahissent certains quartiers d’Abidjan. L’armée française tire sur des manifestants, faisant plus de soixante morts.

    Les accords de Pretoria d’avril 2005 calquent la structure de la Commission Électorale Indépendante (CEI) sur le plan de table des négociations de Marcoussis, aboutissant à une surreprésentation des rebelles, assurant aux partis d’opposition une large majorité [1]. Dans la foulée, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) est créé à Paris, réconciliant deux anciens ennemis [2], Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, autour d’un accord électoral destiné à assurer la victoire de l’un des deux sur Laurent Gbagbo. L’Union Européenne impulse, à travers les Nations Unies, un Programme d’Appui aux Processus Électoraux dont la CEI est le principal bénéficiaire. Le descriptif de ce programme [3] laissait déjà augurer un passage en force :

    « Pour les prochaines échéances électorales, il est à prévoir que le problème de confiance se posera avec une acuité encore plus grande et exigera le recours à des pouvoirs décisionnels exceptionnels pour contrecarrer l’incapacité d’atteindre des consensus politiques en temps utile. »

    Début 2007, depuis Ouagadougou, Michel de Bonnecorse, chef de la cellule africaine de l’Élysée sous Jacques Chirac, annonce que la fin de la rébellion n’est pas un préalable aux élections [4]. Quelques semaines plus tard, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, leader de la rébellion, et Blaise Compaoré, président du Burkina, signent les accords de Ouagadougou : Guillaume Soro devient premier ministre. Fin 2007, un accord complémentaire a pour unique objet de confier à la société française Sagem Sécurité le volet technique de l’élaboration des listes électorales [5].

    Ce 2 décembre 2010, le Conseil Constitutionnel ivoirien, essentiellement favorable à Laurent Gbagbo, constate l’expiration du délai imparti à la CEI pour annoncer les résultats provisoires. En effet, la CEI a échoué à trouver un consensus sur l’ampleur d’irrégularités dans le scrutin. Le président de la CEI Youssouf Bakayoko se rend alors au Golf Hôtel, où se trouvent déjà Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Guillaume Soro, le représentant du secrétaire général de l’ONU et les ambassadeurs français et américain. Ces derniers lui promettent protection jusqu’à l’aéroport, en échange de la proclamation de résultats. Bakayoko annonce la victoire de Alassane Ouattara devant les caméras occidentales. Le lendemain, le Conseil Constitutionnel annonce l’invalidation du scrutin dans sept départements de la zone contrôlée par les rebelles et la victoire de Laurent Gbagbo.

    Prétendre organiser une élection satisfaisante sans mettre fin à la partition du pays [6].

    Croire que l’élection présidentielle sortirait la Côte d’Ivoire de la crise était un leurre. Aucun des candidats du second tour ne sera capable à lui seul de guérir la société ivoirienne de ses plaies. Ni Alassane Ouattara, l’économiste libéral qui a fait carrière dans les grandes institutions financières internationales, l’adepte des privatisations, des coupes dans les budgets sociaux et autres plans d’ajustement structurel, l’ami très apprécié de l’Élysée. Ni Laurent Gbagbo, le socialiste devenu rapidement allié des grands groupes français, le nationaliste souvent – et sans doute volontairement – ambigu.

    Il est urgent que les initiatives d’apaisement soient privilégiées [7]. Si la « communauté internationale » a une once de bon sens, c’est dans cette voie qu’elle doit pousser les acteurs de cette crise et non dans le refus de voir la réalité et dans l’illusion qu’on peut imposer une solution de force à un pays divisé. Le risque est de plonger la Côte d’Ivoire dans la violence.

    Nous demandons que tout soit fait, à commencer par le retrait de l’opération Licorne au profit d’un renforcement de l’ONUCI, pour la réconciliation des Ivoiriens et non pour assurer la victoire d’un camp sur l’autre, ce qui serait lourd de menaces pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.

    Source Survie

  6. Et dire que certains osent encore rendre responsables le président Gbagbo pour avoir fait des charnier!!! C’est la France et sa force licorne qui ont tué tant d’Ivoiriens qui devrait etre jugés!!!Les médias ici racontent n’importe quoi et il faut vivre à Abidjan pour savoir ce qui se passe!!Combien d’exactions ont été comises dans le nord par ce sanguinaire de Guillaume Soro??Incomptable!! Ouattara se fiche carrément des Ivoiriens et il n’aurait strictement aucun remord à en tuer plusieurs milliers pour pouvoir s’assoir sur le fauteil présidentiel!!Alors je le crie de toutes les forces au lecteur lambda qui me lis en ce moment et qui est intoxiqué par les partis pris des médias:Les ivoiriens aiment Mr Gbagbo!!celui qui a le droit de son coté est Mr Gbagbo!!Que la France ne joue plus les pyromanes,que Mr Ouattara s’en aille en exil afin que les Ivoiriens retrouvent la paix!!!

  7. Une fois de plus, M. Samama nous gratifie d’un article à sensations. Il est du côté de la démocratie, des démocrates, mais ceux qui ne pensent pas comme lui sont forcément des nazis, des puants.
    C’est d’autant plus drôle qu’il a l’aire de connaître la Côte d’ivoire comme moi la physique quantique. Il n’a certainement jamais mis les pieds dans le pays ni ouvert un bouquin mais sait à coups sûr qui sont les gentils et les méchants. C’est la maladie du siècle, moins on connaît, plus on est affirmatif.
    Allez faire un tour dans le nord de la Côte d’ivoire et vous verrez comment les amis de M. Ouatarra traitent les gens qui ne sont pas dans leur camp. Je ne suis ni pro-Gbagbo (le type est dangereux et il a reculé cinq années la date des élections, mais ses épaule ne sont pas assez larges pour expliquer tout ce qui ne va pas en CI) ni pro Ouatarra.
    De grâce Monsieur, mettez un peu de contenu avant de nous assénez vos vérités !
    Je souhaite à sa suffisance une bonne année 2011 tout de même.

  8. Il est amusant de constater qu’en l’espace de 24h, la RDJ a proclamé son approbation pleine et entière à Lula pour avoir refusé l’extradition de Battisti, au motif que le procès serait insuffisamment équitable du simple fait qu’aucune révision judiciaire n’est possible pour les condamnations par contumace, puis maintenant conteste la légitimité pour Laurent Gbagbo de se doter d’avocats (puisque après tout, son procès a déjà été fait par les médias, l’ONU et les présidents occidentaux).
    Le rejet de la présomption d’innocence et des droits de la défense, sont-ce là les bonnes résolutions de la RDJ de l’année 2011 ?

  9. @Yannick
    Vous y étiez vous ? Moi j’y étais ! Les élections dans le nord (que j’ai sillonné et long en large et en travers depuis 6 ans) se sont bien passées, à des milliers d’années de ce que raconte la propagande stupide de Gbagbo. Ils utilisent les mêmes sottises qu’il y a quatre ou cinq ans quand personne n’y allait. Seulement maintenant les choses sont différentes et les journalistes ont pris l’habitude d’y revenir. Ils peuvent témoigner de la réinstallation de l’administration, de l’investissement des préfets centraux dans l’organisation du scrutin, de l’atmosphère largement pacifiée qui y règne depuis plusieurs années.
    Les patriotes manifestaient en 2003 sous les banderoles « Je suis xénophobe, et alors ? » Rien ne m’étonne dans ce nouvel avatar du nationalisme à l’Africaine dont ils se revendiquent ouvertement. Il n’y a que des crétins de blancs pour se dire « mais non, c’est impossible ». Et pourtant si : allez écouter un jour un meeting du COJEP, prêtez attention à ce que dit Houdin, cet ancien du GUD. Ca s’appelle de la xénophobie, ça n’a pas d’autre nom. Le nord de la Côte d’Ivoire est vu comme un désert occupé par des miséreux. Gbagbo qui est trop intelligent pour croire à ces choses instrumentalise ce rejet pour souder des franges de la population à lui.
    Cette haine de l’autre, on peut la voir en mise en oeuvre jusque dans les événements récents : d’après le récit d’Amnesty International corroboré par plusieurs amis sur place, dans les hôpitaux d’Abidjan, les militaires ont empêché les médecins de soigner les manifestants blessés. Je répète : dans les hôpitaux d’Abidjan, les militaires ont empêché les médecins de soigner les manifestants blessés. Ceux qui défendent une telle ignominie peuvent toujours se gargariser de penser différemment. Pour moi ce sont des ordures, des salopards et des complices de crime contre l’humanité.

  10. Aucun argument, pas d’information, pas de raisonnement. Deux ou trois anecdotes et une traduction bâclée. Tout ça pour finir par l’insulte suprême: les partisans de LG sont des nazis.
    La RDJ mérite un peu mieux que des « articles » à peine au niveau d’un commentaire de blog obscur.

  11. Mr. Samama, arrêtez de faire des amalgames nauséabonds. La question est de savoir qui a gagné ces élections, et non de faire des procès d’intention ni de juger des délits d’opinion sur la place publique. Je suis comme vous loin de faire l’apologie de thèses extrémistes, mais je suis aussi un défenseur de la vérité.
    Des fraudes MASSIVES ont eu lieu dans le nord de la Cote d’Ivoire sous contrôle d’une rébellion qui n’a toujours pas désarmé. Le rapport des observateurs de l’union africaine que sollicite aujourd’hui la « communauté internationale » pour une solution de force, après l’avoir tenue a l’écart, est on ne peut plus clair sur ces exactions.
    D’autre part, Gbagbo n’a pas organise ces élections comme vous le prétendez. Elles on été organisée part la commission électorale « indépendante » composée a 80% de partisans de Ouattara avec le soutien de l’Onuci. Commencez par vérifier vos informations avant de vous lancer dans des diatribes insensées. La Cote d’Ivoire a besoin de paix, et ce ne sont pas les écrits inflammatoires niant les faits les plus élémentaires qui l’aideront a y arriver.

  12. Je suis un peu perdu dans cette forêt de réactions et de jugements. Pauvre Afrique, pauvre de nous qui avons eu le destin malheureux de naître sur ce continent convoité pour ses ressources.
    Que Dieu nous aide à nous en sortir.

  13. La désinformation c’est ce qui peut décrire votre article.

  14. Merci pour cette lucide réflexion. Je crois que vous ne vous êtes pas trompé dans vos propos en évoquant le terme « France puante », pour désigner les défenseurs de Laurent Gbagbo en hexagone. Aujourd’hui des ivoiriens se laisse prendre au piège de la haine, tendue à leur crédulité, sur fond de propos à tendance Nazi. Le slogan sur la bannière derrière laquelle les partisans de Gbagbo marchent (sur l’image) en est une éloquente illustration.

  15. Le jour est venu que les africains se mobilisent contre des journalistes comme vous qui ridiculise la profession. Quelle information avez vous depuis Paris pour insulter un président à part de faire des conclusions à partir des amis du président et Sarkozy qui est ami de longue date de Ouattara ça vous dis quoi. Ignorant! C’est nul.

  16. Et ça se dit journaliste! Vous êtes pitoyable! c’est plutôt vous qui êtes puant!
    En tant que « journaliste », vous vous devez de mener des investigations et de relater les faits, rien que les faits. Au lieu de débiter des insanités vous ferez mieux d’aller en Côte d’ivoire comme Mr DUMAS et VERGES pour prendre la température du problème et demander l’avis des ivoiriens eux-même. Vous pensez qu’on va se laisser diriger par des sanguinaires que sont le duo Ouattara-Soro. Vous pensez que les ivoiriens sont amnésiques quant aux atrocités commises par ces gens en 2002? non! c’est pour cela qu’on élu Laurent Gbagbo comme président.que cela vous plaise ou non! on n’a pas besoins de l’aval de la communauté inter ou de l’ONU.
    l’ONU était où quand la rebellion de Ouattara a massacré des ivoiriens? la communauté internationale était où? La CPI a t elle condamnée Soro et sa rebellion? non!
    La France a t elle été condamnée par le CPI pour avoir tiré et tué plus de 60 jeunes gens à mains nues en 2004 en Côte d’ivoire? non! Les exactions commises dans les bureaux de vote sous contrôle des rebelles de Soro et de Ouattara (viols, tabassages, tortures,meutres) ont elles été sanctionnées par l’ONU ou la CPI alors que les preuves foisonnent? non! alors épargnez-nous vos leçons de démocratie! vous n’êtes qu’un inculte et un ignare. je sais que mon commentaire n’apparaîtra pas mais c’est pas grave. il vous est destiné Mr Laurent David Samama.

  17. élection truquée PAR mr Ouattara dans les régions du nord de la Cote d’Ivoire…..CEI acquise au à Mr Ouattara…Oui, le conseil constitutionnel était acquis à Mr Gbagbo…( n’est ce pas ce qui s’est passé aux USA quand le conseil constitutionnel a donné la victoire à Bush plutot qu’à Kerrey???).. Certains documents de vote commencent à sortir et la vérité à transparaitre..Pour preuve, regardez bien ce document qui prouve les bourrages d’urnes à Bouaké : http://www.flickr.com/photos/56694410@N08/5228953532/?reg=1&src=comment

  18. un jour Gbagbo sera arrêté, les deux types bizarres comme Vergés Dumas, et peut être d’autres seront ils aussi arrêtés et juges en tant que complices de ce type, car ils sont ses conseillers. La justice de France sait se contenter de peu en matière de complicité, mais le TPI ira-t-il aussi loin ?
    Il faudra sinon qu’un tribunal français les juge pour avoir mis en danger la vie des français qui sont en ce moment dans ce pays.
    Les supporteurs de ce Gbagbo qui défilent à Paris devraient voir leur carte de séjour invalidées pour oser faire de la politique en France, ce qui n’est pas légal de la part d’étranger qui sont ici pour travailler ou sinon sont ici comme réfugiés politiques (ce qui serait alors faux dans les conditions de leur manifestation de soutien à celui qu’ils auraient officiellement fui)
    Beaucoup de questions et de choses à suivre, car prendre les français pour des cons c’est une habitude qui lasse, et maintenant il va falloir des explications sur les actions e chacun, car il s’agit de l’argent des français qui est utilisé dans cette nouvelle magouille.

  19. C’est triste et plutot pathétique de lire un article tel celui ci…Un article dont on se doute que celui qui en est à l’origine suit comme un mouton les tendances médiatiques du moment sans se préoccuper un seul instant de la vérité…Après tout, la Cote d’Ivoire est à plusieurs milles d’ici et pratiquement tous les médias d’importance sont unanimes quant à la victoire de Ouattara..Alors, à quoi bon remonter le fil des évenements et essayer d’enqueter de son coté??Et puis, apres tout, il ne s’agit que de la Cote d’Ivoire n’est ce pas….0 tous les lecteurs écoeurés par le parti pris des médias ( vendus, incompétents ou je m’en foutiste..),continuez de clamer la seule et unique vérité, celle que pratiquement tout le monde rejette à savoir la victoire de Gbagbo à l’élection présidentielle de Cote d’Ivoire..Personne,ni la France,ni les USA,ni cette farce que l’on appelle l’ONU ne parviendra à mettre Ouattara à la tete de la Cote d’Ivoire!! Et bientot, Mr Sarkozy-donneur de leçons et amis des plus grands dictateurs de ce monde aura perdu cette bataille et l’Afrique ne pourra que mieux s’en porter!!!Quant aux chefs d’état Africains qui permettent de donner des leçons à Mr Gbagbo je leur demande d’aller bien se regarder dans une glace..Pour n’en citer que 2 qui ont eu un role majeur dans la crise que traverse la Cote d’Ivoire je cite en premier Blaise Compaoré (président du Burkina Faso),qui a été élu avec 80/100 de voix alors que se déroulait presqu’au meme moment l’élection Ivoirienne…et Mr Wade( président du sénégal) qui n’a plus rien d’un démocrate,et qui terriblement malade n’a plus tous ses esprits…..Mr Sarkozy,comment va votre ami Bongo Jr (dont vous avez reçu la somme de 20 millions d’euros pour financer votre campagne en 2007…)…Un argent qui aurait pu etre très précieux aux Africains mais bon……On la connait votre politique Mr les politiciens de France…Il est clair qu’avec Mr Gbagbo, il n’y aura pas ces avantages pour vous et cela vous embete térriblement….L’Afrique n’est pas une vache à lait ( et il serait bien que certains journalistes s’en souvienne ET LE DISE!!!!!!).