Comme beaucoup de mes amis de pensée, j’ai signé « l’Appel à la Raison » lancé par Jcall. L’initiative regroupe intellectuels et associations proches d’Israël mais réservés quant à la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem Est. Ce texte, par les principes qu’il défend (soutien à Israël, soutien urgent à une 2-State solution que l’ensemble de l’opinion israélienne appelle de ses vœux, prise en compte des menaces qui pèsent sur l’Etat hébreu) comme par la diversité des personnalités qui l’ont signé apparaît comme salutaire au moment où les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens sont au point mort.

« Deux juifs, trois opinions » dit bien l’adage. Bernard-Henri Lévy l’a rappelé lors de la réunion bruxelloise de présentation de J-Call, «le désaccord des opinions fait la force du peuple juif. » Dès lors qu’il prend en compte toutes les données relatives à la position israélienne, le débat parmi ses défenseurs est crucial. Voilà donc que le débat arrive. Et il est vif. Soutenu par Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut, Boris Cyrulnik, Daniel Cohn-Bendit, Elie Barnavi et Patrick Klugman, « L’Appel à la raison » inscrit dans son préambule un fait essentiel : « L’avenir et la sécurité de cet Etat auquel nous sommes indéfectiblement attachés nous préoccupent ». Il continue en évoquant avec force « les menaces extérieures » qui tentent de détruire l’Etat hébreu et rappelle que le processus de délégitimation d’Israël en tant qu’Etat est inacceptable. Le cadre de la réflexion est posé. Si on entend la réserve de ceux qui ne souhaitent pas signer l’Appel du fait de la présence de l’expression « faute morale » dans le texte, certains arguments de la pétition « Raison Garder » lancée en toute hâte pour contrer L’Appel à la Raison apparaissent comme véritablement consternants et déplorables.

Consternant car, au moyen de sophismes de la pire espèce, ils assimilent les signataires de l’Appel à la Raison « aux tentatives de boycott et de délégitimation qui visent l’Etat d’Israël. » A dire vrai, je me suis étouffé en lisant ces quelques lignes mal rédigées de « Raison Garder ». Affirmer que des personnalités comme Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut ou Elie Barnavi sont des ennemis d’Israël, alors même que ceux-ci sont les porte-voix du peuple israélien dans notre pays et payent parfois médiatiquement leur statut de défenseurs implacables de l’Etat hébreu est une ineptie rarement lue. Elle est d’autant plus hors de propos qu’elle provient de personnalités qui se cachent dans le confort d’une communauté qui ferait bien d’en finir avec leurs analyses figées.

Consternant car, quand on lit que « Le Président américain échoue à faire face au défi mortel iranien », on comprend en fait que les rédacteurs de la contre-pétition remettent sur la table cette méprisable affaire du second prénom du président Obama, Hussein. Une affaire que l’on retrouve d’ailleurs sur certains sites relayant « Raison Garder. »

Déplorable car Raison Garder reprend à son compte l’argumentation des adversaires d’Israël, d’un Rony Brauman, d’une Gisèle Halimi dont les rédacteurs imitent la dialectique en rabâchant un couplet tant de fois entendu sur le néo-colonialisme et le droit international, couplet qu’ils retournent contre leurs opposants. C’est un coup bas et l’on croit rêver en lisant cela !

Déplorable également lorsque on lit que l’Appel à la Raison « porte gravement préjudice à la population israélienne ». Si le débat interne n’est plus considéré comme une vertu, si c’est le point de vue de quelques tristes sires nourris du fantasme de l’Eurabia qui prévaut, alors c’est bien la mort de toute idée et de toute réflexion qui nous est annoncée. Voilà donc que la contre-petition « Raison Garder » revêt des atours inquiétants.

L’enlisement du processus de paix n’offre à Israël que l’unique horizon d’un état de guerre permanent depuis maintenant 62 ans. Et pourtant Israël travaille à la paix. Israël veut d’un Etat palestinien à ses côtés. Israël en a marre d’envoyer ponctuellement ses enfants au combat. On le sait depuis longtemps, la seule solution qui vaille est le positionnement porté par Patrick Klugman, celui qui consiste à se dire sioniste et pro-palestinien. Car autrement, comment penser qu’Israël, petit pays entouré par des voisins hostiles ait une quelconque chance de survie à long terme ? Vous le savez, nous le savons, dans leur immense majorité, les Juifs du monde entier et les Israéliens veulent la paix. D’ailleurs, « l’Appel à la Raison » comme « Raison Garder » s’accordent sur ce point, signe que du débat finit par jaillir une position commune. Plus que la polémique opposant aujourd’hui les Juifs de la Diaspora, je ne regrette finalement qu’une chose : le fait que le camp d’en face ne se mobilise pas à son tour pour réfléchir, s’opposer, puis affirmer les mêmes positions que nous !

Et puis « Raison Garder », ce titre, quelle erreur ! Raison Garder c’est tout bonnement l’inverse de ce que le judaïsme dans ce qu’il a de génial enseigne à l’humanité depuis des milliers d’années. Raison Garder, comme prudence, défiance et circonspection sont des valeurs qui étaient absentes de l’esprit de Theodore Herzl lorsqu’il a commencé à rêver son projet sioniste, alors que se déchaînait en Europe la folie antisémite. Raison Garder c’est l’antithèse de ce qu’Israël enseigne depuis 1948, ce pays qui s’est construit sur le courage, l’audace et le culot de ses habitants, en osant toujours !

Justement, si on ne tente rien, pressions internationales et accroissement démographique palestinien auront à terme raison du caractère juif d’Israël.

Ce jour-là, Trigano, Taguieff et Drai n’auront plus que leurs yeux pour pleurer…

14 Commentaires

  1. La première étape est celle du rassemblement des exilés en terre promise ; mais l’avènement du Messie sera précédé par les « douleurs d’enfantement » : Gog et Magog entraîneront l’humanité dans une succession de guerres jusqu’aux portes de Jerusalem.

    La puissance destructrice terrifiante des engins nucléaires provoquera l’effondrement de la civilisation matérialiste et technique. Ce n’est qu’après ce jugement que Jerusalem sera reconstruite pour devenir la ville sainte. Une glorieuse royauté sera érigée en Israel sous le sceptre du Messie de la maison de David.

    Il te rendra plus nombreux que tes pères. Cette allusion se rapporte à l’élargissement du territoire aux trois domaines Kini, Kinezi, Kadmoni ; ces trois domaines promis à Abraham correspondent à une partie des peuples d’Edom, Moab et Ammon ; ils recouvrent pratiquement toute la Transjordanie (KIDOUCHIN).

    Le Machiah se révèlera sur toute la planète, et les enfants d’Israel se regrouperont de partout où ils sont ; ce sera un temps de détresse pour Jacob dont l’issue est la délivrance. La venue du Messie trouvera Esav au sommet de sa puissance. Les enfants d’Ismael seront destinés à cette époque à se lever avec toutes les nations du monde pour marcher contre Jerusalem.

    Le zohar nous apprend qu ‘à la fin des temps les ismaëlites livreront trois guerres contre les juifs, une sur mer, une sur terre et une proche de Jerusalem. Cet immense affrontement conduira finalement à l’anéantissement d’Ismael et de Rome .. . .C’est un jour de vengeance une année de représailles pour la cause de TSION.

  2. La montée mondiale de l’islam fondamentaliste apparaît de façon très claire dans les textes de ‘Hazal comme s’inscrivant dans le « programme » des évènements pré-messianiques : Yalkhout Chimoni (recueil de midrachim datant de plus d’un millénaire) parachat Lekh Lékha 14 : « Le messie ‘grandit’ sur Ichmaël ». C’est-à-dire qu’Ichmaël est le « véhicule » qui, malgré lui, prépare et approche la venue du Messie. Le Baal hatourim (14e siècle) fin parachat ‘Hayé Sara : « Quand Ichmaël tombera à la fin des temps, alors viendra le messie ».

  3. « …après les 4 royautés qui ont opprimé le peuple d’Israël (Babylone, Perse, Grèce, Rome, et par extension l’occident) viendra une 5e royauté avant la venue du messie : Ichmaël ». Le plus vieux midrach, Pirké de Rabbi Eliezer (1er siècle), chap. 32 affirme : « Pourquoi est-il appelé Ichmaël (nom qui signifie ‘D. écoutera’) ? Car à la fin des temps, D. écoutera la voix de la plainte du peuple d’Israël due aux souffrances que leur feront endurer les enfants d’Ichmaël. C’est pour cela qu’il fut nommé Ichmaël, pour nous informer que « Yichmaël vé-yaanem », que D. écoutera et nous répondra (tehilim 55).

  4. La laïcité de la direction de l’état d’Israël est un signe précurseur du messie, comme cela est écrit dans de nombreux textes, notamment du Gaon de Vilna (Even Chlema, chap. 11, voir commentaires) et dans le Zohar Béréchit page 25 : « Avant l’époque messianique, ce sera le Erev rav qui sera à la tête du peuple »

  5. Le midrach Yalkout Chimoni écrit il y a plus de 1500 ans : « A dit Rabbi Its’hak : L’année où le Machia’h se dévoile, les peuples de la terre sont en conflit. Le roi de Perse (Iran) est en conflit avec le roi d’Arabie (probablement le roi d’Arabie Saoudite qui par peur d’une hégémonie chiite iranienne au Moyen-Orient, demande l’aide des Etats-Unis). Le roi d’Arabie va prendre conseil chez Edom (l’occident- Les Etats-Unis). Revient le roi de Perse et détruit le monde entier. Tous les peuples de la terre font du bruit, sont terrorisés et tombent sur leur face. Ils sont pris de contractions comme une femme qui accouche. Israël fait du bruit, est terrorisé et dit : ‘Où aller, où venir, où aller, où venir ?‘ (en Israël nous sommes sous les tirs des missiles ; dans les autres pays occidentaux, la population autochtone orientale nous menace très sérieusement, alors où aller ?). Il leur dit : ‘Mes enfants, pourquoi avez-vous peur ? Tout ce que J’ai fait, Je ne l’ai fait que pour vous. N’ayez pas peur, le temps de votre rédemption est arrivé…’ ». (Source : Yalkout Chimoni sur Isaïe, chap. 499).

  6. Peut-être n’avez-vous pas bien compris de quoi il s’agit. Bernard-Henri Lévy, les 31 mai et 1er juin dernier à Tel Aviv, a admis qu’il n’existait pas de démocratie au Moyen-Orient hormis Israël, et a qualifié la pensée arabe du Moyen-Orient de “fasciste”.
    Il est très important que les Juifs qui vivent hors d’Israël, au lieu de crier au loup avec les loups, se renseignent sur les agissements et l’idéologie qui règnent dans les pays arabes qui entourent Israël.
    Le site http://www.palwatch.org est utile à cet égard, comme de nombreux autres, http://www.desinfos.com, etc.
    Cela vous permettrait, au lieu d’éprouver de la honte pour vos frères, de vous renseigner par-delà le blocus médiatique de l’Occident et de savoir quelles valeurs soutient, incarne Israël. Car ne vous y trompez pas : le monde, en s’attaquant à Israël, s’attaque aux valeurs éthiques et démocratiques pour soutenir les valeurs de mort, d’injustice, de crime qui règnent dans les pays arabes. Et comme vous le savez aussi, le monde héritera en retour des valeurs qu’il défend aujourd’hui.
    Quant à la pétition JCall, hormis le fait qu’elle se contredit de ligne en ligne, elle en appelle à l’interventionnisme américain puis européen sur Israël. Quiconque étudie un minimum l’histoire d’Israël ne pourra manquer de remarquer qu’Israël se défend beaucoup mieux seul que mal accompagné.
    Avis aux gardiens de l’éthique et aux défenseurs de la démocratie : informez-vous correctement, choisissez la vie contre la mort, la vérité contre la désinformation, et cessez de projeter sur les Israéliens vos problématiques identitaires négatives, cela vous fera du bien, et à nous aussi.

  7. Bonjour , Rolandus. Je trouve votre attitude envers les juifs du monde entier très injuste. Vous leur avez demandé leur soutien, total , pendant plus d’un demi siècle et, ils vous l’ont accordé. Vous avez exige qu’ils considèrent au tréfonds d’eux même que juif = israélien et ils l’ont admis. Vous leur avez répété qu’un Etat israélien fort est le garant de leur sécurité où qu’ils soient , ils ne l’ont jamais remis en cause. Mais aujourd’hui nombreux constatent que la politique d’Israël n’est même plus représentative de toute la population d’Israël. Au sein même de la population juive d’Israël le discours est dissonant et que plusieurs voix se contredisent concernant les voies possibles de salut ou de paix. Pourquoi un juif d’Israël aurait-il le droit de remettre en cause votre vision mais qu’un juif de Paris ou de New-York ne serait qu’un traître en puissance ou un intellectuel débranché des réalités s’il prônait une autre option que les vôtres. Maintenant, je vous renvoie le message , venez vivre aux états-unis pour ressentir ce qu’un juif peut souffrir de voire Israël se comporter de la sorte , de ressentir la gêne de la confusion dans la tête de tous que Juif = Israélien. Une partie du nouveau discours de la population juive du monde entier repose également sur cet état de fait : faut-il se dissocier, même superficiellement pour éviter l’anathème. Chaque acte d’arrogance ( ou perçu comme tel ) rejaillit immédiatement sur tous ceux qui vous soutiennent. En France la parti communiste est mort à cause d’un seul soutien déplacé à une union soviétique en proie à des dérives totalitaires. En soutenant aveuglement le Parti communiste soviétique, Georges Marchais avait discrédité tout son propre parti. Aujourd’hui , c’est plutôt à Israël de se mettre dans la peau de tous les juifs de l’extérieur, et de les aider à ne pas paraître incapables de raison et de clairvoyance. Le pire, c’est que vu de l’extérieur, de nombreuses actions sont basées sur des agendas électoraux ou encore des actions de communications internes à Israël. D’où un désarroi encore plus grand car les dirigeants actuels ne font pas preuve d’abnégation.

  8. Lorsque dans son commentaire Dayan rappelle  » Pourtant, Arafat a refusé. Pourquoi ? Car il voulait le retour des cinq millions de réfugiés palestiniens en Israël ce qui est impossible à accepter pour Israël. » y croit-il franchement ? Je suis marocain , et tous les marocains du Monde pourraient revenir, de droit, au Maroc , s’ils le voulaient ! Pourquoi ne reviennent-ils pas ? Tout simplement parce qu’ils ont souvent une vie meilleur là où ils sont. De même , tous les juifs du monde pourraient faire leur ayla et s’installer en Israel , pourquoi ne le font-ils pas ? Ils en ont pourtant le droit ! Avoir le droit de revenir est une option de droit qui peut être débattue… De là à croire que c’est une réalité… D’ailleurs , tant mieux qu’ils aient envie de revenir car pour Israel, ce serait un marché captif de touriste récurrents. En effet , certes ils reviendraient , mais pour quelques jours.
    Nous nous battons tous les jours pour que les enfants de nos marocains à l’étranger reviennent même en touristes au Maroc et pourtant nombreux ne le font que tant qu’ils sont sous la tutelle de leurs parents. De grâce , Israël a bien d’autres soucis à gérer que celui du retour des cinq millions de Palestiniens à l’extérieur.

  9. Que prône l’appel de JCALL, la poursuite du désengagement sans contre-parties, pas de reconnaissance d’Israel par les palestiniens ?
    Cela n’a t-il pas été tenté, lors d’Oslo, le Liban, Gaza ? Le résultat a été des milliers de morts dans divers attentats suicide et autres, un harcèlement des populations civiles israéliennes au nord et à proximité de la bande de Gaza, enlèvements tueries, roquettes, à partir des zones évacuées.
    Ne vous est t-il pas venu à l’esprit que c’est en démantelant les réseaux terroristes et en étant présent sur place, que ce carnage s’est arrété en 2004 ? Que répondez-vous à cela ?
    Vous parlez de menaces démographiques, mais ne vous rendez pas compte qu’un pouvoir autonome palestinien, terroriste nécessairement (il n’y a qu’à regarder leur télé Hamas et Fatah compris, leurs livres scolaires, leurs discours politiques, ils ne parlent pas de Salam mais de Hudna), qui lancerait des roquettes sur Tel-Aviv Netanya, l’aéroport de Ben Gourion, aurait la liberté de recréer les cellules terroristes, et de reproduire les carnages qui se sont déroulés à plus vaste échelle, serait aussi une menace démographique ? Il n’y a pas que les naissances d’arabes qui menacent une majorité juive, mais la mortalité des juifs, et leur émigration possible dans un pays qui deviendrait invivable !
    Pour ce qui est de la menace démographique c’est un pur slogan. En quoi l’existence d’un état palestinien changerait la donne démographique dans les frontières de 1967, sachant que dans tous les cas de figure la Judée Samarie ne seraient pas annexées à Israel ? Avez-vous une réponse à donner ?
    Si vous tenez tant à la judéité d’Israel, il ne vous ait jamais venu à l’esprit que ce pays ne doit sa majorité juive que grâce aux juifs qui y vivent pas ceux qui coulent une vie paisible en Europe, abreuvée des informations de l’AFP et de leur petit écran du JT ?
    Ne vous ait t-il pas venu à l’esprit que de façon plus générale seuls les citoyens de cette terre ont le droit de décider leur avenir. Que cet état devienne juif ou arabe, en quoi cela vous concerne t-il ? Que diriez-vous si des étrangers demandaient à faire pression sur la France pour évacuer la courneuve, et certaines zones à majorité arabe pour préserver la majorité francaise de souche en France ?
    Car le problème peut se poser en France un jour !
    Les signataires de JCALL, sont déconnectés de la réalité, préférant adresser à l’europe traditionnellement antisémite (jusqu’en 1945, l’antisémitisme c’est brusquement arrété depuis), et hostile à Israel, plutôt qu’aller discuter avec les premiers concernés, les Israéliens eux-mêmes, le billet d’avion serait t-il trop cher, ou êtes vous convaincus à ce point d’être tellement plus intelligents et informés que les Israéliens, que la discussion avec eux ne serait inutile ?
    Que répondez-vous à cela ? Que répondez-vous aux arguments de la contre-pétition, à savoir que vous pronez un état Israélien démocratique, et dans le même temps vous demandez aux nations d’imposer aux citoyens de ce pays, vos choix à vous qui ne vivez pas là bas ! Vos choix ? En fait la pensée unique européenne et leurs slogans que vous reprenez à votre compte.

  10. Bonjour,

    Merci pour votre message mais,
    je ne vois pas en quoi, pour le moment, le sionisme et la cause palestinienne, encore une fois, telle quelle, s’accorde.
    Ensuite, même si j’espère voir en la personne des palestiniens des partenaires, ce sont tout de même eux pour le moment, ceux d’en face, qui devraient se « mobiliser », à son tour « réfléchir », « s’opposer » puis « affirmer ».
    Dès lors, et avec nos désaccords, nous ajusterons notre position, qui sera commune.

    Enfin, je ne suis pas certain, que T. Herzl ait forcément la candeur d’une certaine critique facile d’Israël.

    Bien à vous,
    Alex M.

  11. « Et pourtant Israël travaille à la paix. Israël veut d’un Etat palestinien à ses côtés. »

    On croit réver!
    Vous oubliez le blocage de Gaza, la poursuite de la colonisation en Cisjor… Pardon, Yehouda vé Shomron!
    Vous etes d’une mauvaise foi effarante. Je vous conseille la lecture des lettres hebdomadaires d’uri Avnery, disponible sur le site du Gush Shalom.

    J’ai signé l’appel de Jcall, mais quand je vois qu’il est soutenu par des aveugles de votre espèce, je me demande si j’ai bien fait.

  12. Si nous sommes d’accord sur l’essentiel du conflit israélo-palestinien, un désaccord subsiste entre votre vision et la mienne. En effet, Israël ne pourra survivre, à terme, dans un pays où il y a déjà 20% d’arabes israéliens sur les 7 millions d’habitants israéliens et encore 3 millions de palestiniens en territoires occupés.

    Cependant, Signer « l’appel à la raison » ne permettra pas la paix en Israël. Elle permet seulement aux antisionistes d’affirmer, encore plus haut et fort qu’ils ne le faisaient auparavant, que l’Etat juif est responsable de la situation actuelle puisque « mêmes les juifs » finissent par remettre en cause la politique de l’Etat d’Israël.

    Vous pourrez me dire, bien entendu, que vous ne visez pas la politique de l’Etat d’Israël depuis 62 ans mais la politique actuel de l’Etat d’Israël gouverné par le Likoud. Mais, soyons franc, quitte à reprendre à mon compte des arguments de l’ennemi, qui ne sont pas toujours nécessairement faux; la politique de colonisation ne date pas d’hier mais de 1967, soit 43 ans. Ainsi, remettre en cause cette politique consiste à remettre en cause la politique israélienne depuis la guerre des six jours.

    Cependant, il faut dissocier le sionisme de la colonisation, alors que les détracteurs d’Israël prennent plaisir à mélanger les deux concepts, volontairement ou non d’ailleurs.

    En bref, condamner la politique d’israélienne d’aujourd’hui consiste à condamner la politique d’Israël depuis 1967 et de ce fait, mettre intégralement la responsabilité de la guerre sur Israël.
    Or ce n’est pas le cas. Si je suis contre la colonisation, il est quand même important de se souvenir qu’Israël a mainte fois proposé la paix à ses voisins et que ceci ont toujours refusé celles-ci en demandant davantage, paradoxalement à la réalité des forces en présence.

    En effet, Israël est bien plus puissant que le Hamas ou que l’OLP, pourtant ce sont bien eux les plus capricieux. Si Israël a rendu Gaza en 2005, non pas pour des raisons sécuritaires ou économiques comme certains veulent le faire croire, mais bien pour stopper le cercle vicieux sans fin de terrorisme et de colonisation. Mais, au contraire, c’est justement le désengagement de Gaza qui a provoqué davantage de terrorisme : l’élection du Hamas à Gaza un an plus tard, puis plusieurs centaines de roquettes par an lancées depuis Gaza vers Israël.

    Par ailleurs, Ehud Barak a proposé en 2000 à Camp David de rendre plus de 98% de la superficie de la Cisjordanie aux palestiniens avec le démantèlement de 70% des colonies et de l’échange de territoires en Israël contre les colonies entre à la ligne verte et la barrière de sécurité. Il a même proposé Jérusalem Est comme capitale de la Palestine. Pourtant, Arafat a refusé. Pourquoi ? Car il voulait le retour des cinq millions de réfugiés palestiniens en Israël ce qui est impossible à accepter pour Israël. Ainsi, Israël aurait du renoncer aux colonies puis renoncer, de facto, à l’Etat d’Israël puisque les juifs seraient rapidement devenus minoritaire au sein même de l’Etat d’Israël.

    Si les israéliens sont prêts à des concessions (80% d’après plusieurs sondages seraient prêt à rendre les colonies de Cisjordanie, 50% à rendre Jérusalem Est hors mur des lamentations, et 70% seraient prêt à accepter le retour des réfugiés palestiniens en Cisjordanie ou à Gaza) ils ne sont pas prêt à signer leur mort au nom de la paix. Qui le voudrait d’ailleurs ?

    Les israéliens ne croient donc pas à la perspective d’une paix puisque l’ensemble des dirigeants palestiniens modérés (Arafat, Abbas) ou extrémistes (Hamas, Djihad islamique) veulent la disparition de l’Etat d’Israël. Si les derniers ont choisi comme arme, la guerre, pour arriver à leur fin, les premiers ont choisi la paix. Mais ne vous y trompez pas : ils veulent tous la même chose : les territoires du Jourdain à la méditerranée. Ainsi, les israéliens, dans leur écrasante majorité, ont choisi le pragmatisme : continuer la colonisation quitte à provoquer les palestiniens pour qu’ils acceptent la reconnaissance de l’Etat d’Israël comme Etat juif et démocratique. La méthode parait peut être brutale voir extrême mais qui peut croire, à moins d’être naïf, que renoncer à la colonisation permettra la paix ?

    A mon sens, la colonisation n’est pas la cause de la guerre mais, au contraire, sa conséquence inéluctable. Renverser le problème ne réglera pas le conflit qui dure depuis 60 ans.

    Certains diront qu’il faut faire pression sur le « fort » et que le « faible » acceptera. Mais cette vision très marxiste est aussi très naïve, encore une fois… puisque le fort n’est pas nécessairement le mauvais et le faible n’est pas nécessairement le juste.

    Au contraire, pour régler ce conflit, il faudra que chacun soit prêt à faire de concessions. Or, pour l’instant, si mes souvenirs sont bons, je ne vois pas ce que les palestiniens ont acceptés.