L’actualité idéologique réserve parfois d’étranges surprises. Pas si étranges que cela, au fond.
Nation Presse Info, organe officieux du Front National, vient de publier, sous la plume d’un certain François Dereims, un bref papier à propos de la rencontre, la semaine dernière, à l’Élysée, de François Hollande et BHL, sur la Syrie.

Entre autres gracieusetés, ce dernier se voit taxer de « fou furieux qui se dit philosophe ». Mais l’intéressant est ailleurs.
L’illustration du papier n’est rien moins que la couverture d’un livre, « The Impostor », consacré à BHL, qui vient de paraître en Amérique et qui est la traduction du pamphlet croquignolet, Le B.A BA
de BHL, de Jade Lindgaard et Xavier de la Porte, publié en 2004. Ou, plus exactement, c’est un projet de couverture auquel l’éditeur, à la dernière minute, a renoncé, tant lui paraissait « douteux », caricaturalement « diabolique », le portrait de BHL qui l’illustrait.

Cette charge de deux journalistes, issus, l’un de France Culture et l’autre des Inrockuptibles, se voulait une critique « de gauche » d’un homme présenté, en tout et pour tout, comme un pur suppôt de la droite. De même, l’éditeur du livre, aux États-Unis, est une ex-figure du trostskysme britannique reconverti en alter-mondialiste,Tarek Ali.

Or voici, donc, la couverture de ce livre, avec la photo de BHL qui l’accompagne, servant à illustrer un flingage de l’auteur par un fan de Bachar El Assad dans un site à la gloire de Marine Le Pen !
Le site a-t-il choisi par inadvertance cette cover remisée aux oubliettes ? L’a-t-il fait de propos délibéré ? Et qu’en pensent Lindgaard et de la Porte dont les noms sont ainsi associés, en toutes lettres, au site lepéniste ? L’extrême-droite ne fait pas son marché idéologique au hasard, ni n’importe où. Des alliances finissent toujours, un jour ou l’autre, par s’établir avec l’autre extrême bord.
Des emprunts, des rapprochements, des ponts se font, et ils sont, aujourd’hui, de plus en plus nombreux. Au nom, mais pas seulement, d’un ennemi commun. Ici, BHL. Ailleurs, l’Amérique, le cosmopolitisme ou la mondialisation. Ailleurs encore, la haine de l’Europe et du multiculturalisme. Le rapprochement, en la circonstance, est navrant, mais il est incroyablement éloquent. Un pas de plus dans ce qu’il faut bien appeler la collusion rouge-brun de la canaille extrême ?

Un commentaire

  1. Cette rencontre fut la bienvenue a mon avis. IL FAUT LIMITER L IMPACT DE L IDEOLOGIE FRONTISTE QUI GAGNE DU TERRAIN DE JOUR EN JOUR; A bientot