Jafar Panahi

Réalisateur

Cinéaste iranien très influent de la nouvelle vague iranienne, ses films illustrent l’absence de libertés et l’importance des inégalités au sein de la société iranienne contemporaine, et leur caractère dissident leur vaut une censure imposée par la République islamique d’Iran, alors même qu’ils sont primés à l’étranger. Il est emprisonné en 2009, après avoir participé aux manifestations suite à la réélection controversée d’Ahmadinejad, puis à nouveau en 2010, et condamné à six ans de prison ainsi qu’à vingt ans d’interdiction de réaliser des films ou de quitter le pays. Il continue à tourner avec des moyens détournés (téléphone portable, skype, caméra dissimulée dans un paquet de mouchoirs...) et réussit à réaliser Ceci n’est pas un film, qui met en scène sa situation, et qu’il fait parvenir au festival de Cannes par le biais d’une clef usb cachée dans un gâteau. Il est lauréat du prix Sakharov, décerné par le Parlement européen, en 2012, mais ne peut le recevoir en personne, étant toujours sous le coup de l’interdiction de quitter l’Iran. La Règle du jeu a lancé, dès sa condamnation, une campagne de soutien au réalisateur, qui réunit de nombreux acteurs français de la sphère publique, de Frédéric Mitterrand, qui a lu une lettre du réalisateur au festival de Cannes, à Bertrand Delanoë. Appelé à siéger au jury de Cannes comme à Berlin et à Venise, Jafar Panahi ne peut s’y rendre mais des hommages lui sont systématiquement rendus dans tous ces festivals, et une chaise vide symbolise son absence. Il filme, toujours dans le plus grand secret, Taxi Téhéran, primé par l’Ours d’or à Berlin en 2015.

 

 

Films majeurs :

Le cercle, 2000

Sang et or, 2003

Hors jeu, 2006

Ceci n’est pas un film, 2011