En 1839, alors qu’il est au sommet de son art, Balzac publie un roman intitulé Les Secrets de la princesse de Cadignan – un portrait de femme dont la profondeur et la modernité traversent le temps en restituant, avec une remarquable acuité, la « condition féminine » telle qu’elle se comprenait à cette époque.

Artiste dans l’art d’être femme, notait Proust à propos de sa duchesse de Guermantes. On pourrait en dire autant de Diane de Cadignan, dont Proust d’ailleurs s’est directement inspiré.

Le charme de la princesse agit comme une drogue dont le mystère questionne ses contemporains.

Elle incarne tout à la fois la noblesse, la beauté, l’élégance, associées à la grande aristocratie française, mais paradoxalement aussi la liberté, l’intelligence, l’audace d’une femme véritablement moderne, l’une des premières de son espèce.

Ce roman est devenu un film, réalisé par Arielle Dombasle, et qui sortira en salle le 13 septembre prochain. 

« L’amour de l’amour, c’est comme un acte de foi », précise Arielle Dombasle. 

Un principe qui conditionne tous les films qu’elle a réalisés, mais plus spécialement celui-là. 

J’ai voulu organiser une rencontre entre Arielle Dombasle et Anne-Marie Baron, la présidente de la Société des amis de Balzac, dans le cadre du musée qui lui est dédié rue Raynouard à Paris, dans une maison où il a réellement vécu et qui reste imprégnée par sa présence. 

Docteur ès lettre, spécialiste de Balzac, auteur d’un grand nombre d’ouvrages et d’articles sur son œuvre, notamment sur les rapports entre La Comédie humaine et la littérature mystique, Anne-Marie Baron est également une remarquable critique de cinéma. Son essai consacré aux Romans français du XIXe siècle à l’écran. Problèmes de l’adaptation, la désignait à mes yeux comme l’interlocutrice idéale pour s’entretenir avec Arielle Dombasle sur ce qu’a été l’aventure de la conception, et de la réalisation des Secrets de la princesse de Cadignan. Et elle y a volontiers consenti, à notre joie.

« J’avais envie, comme dit Gérard de Nerval, de parler avec vous de Balzac, parce que ça fait du bien », explique Anne-Marie Baron.

C’est ainsi que débute un entretien dont nous avons tiré un petit film, Vojta Janyska et moi.

Réalisé spécialement pour la Société des amis de Balzac afin d’être diffusé sur son site en ligne, nous avons le plaisir de le diffuser parallèlement sur le site de La Règle du jeu, grâce à la générosité d’Anne-Marie Baron.

La Société des amis d’Honoré de Balzac

La Société des Amis d’Honoré de Balzac a pour vocation de rassembler les lecteurs de Balzac dans le monde, de faire connaître sa vie et son œuvre, de contribuer à son rayonnement, d’aider à la sauvegarde et à l’animation de la Maison de Balzac. 

La société cherche en particulier à élargir son horizon aux médias tels qu’Internet, à nouer ou consolider des relations avec les autres associations d’amis d’écrivains et d’artistes, tant en France qu’à l’étranger, et à encourager les recherches sur des domaines tels que le cinéma, la télévision ou la bande dessinée.

Elle organise une manifestation le troisième samedi de chaque mois à 16 heures à la Maison de Balzac ou ailleurs – une manifestation également accessible à distance par téléconférence interactive. 

Elle publie une revue trimestrielle intitulée Le Courrier balzacien. Son site internet, riche en documents, interviews et conférences enregistrées, est consultable à l’adresse lesamisdebalzac.org.

A propos de Anne-Marie Baron

Anne-Marie Baron a publié une quinzaine d’essais sur Balzac ou sur le cinéma, notamment Balzac cinéaste chez Méridiens-Klincksieck (1990), Balzac ou l’auguste mensonge chez Nathan (1998), Balzac et la Bible chez Honoré Champion (2007), Balzac occulte à L’Âge d’homme (2012), et tout récemment, en 2022, Balzac spiritualiste d’aujourd’hui. Au-delà du Bien et du Mal, paru chez Honoré Champion.

Consultante pour le Conseil de l’Europe sur la représentation cinématographique de la Shoah, elle a en outre publié La Shoah à l’écran. Crime contre l’humanité et représentation en 2005 aux éditions du Conseil de l’Europe, ainsi qu’une remarquable étude consultable en ligne : « La Shoah et les genres cinématographiques. Défense et illustration de la fiction » dans la Revue d’Histoire de la Shoah.

Auteur d’un très grand nombre d’articles savants et d’innombrables critiques de films, elle a notamment dirigé deux numéros de la revue CinémAction La Bible à l’écran (2016) et Balzac à l’écran (2019). 

Elle intervient comme critique de cinéma sur RCJ (Radio de la Communauté juive), dans le magazine L’Arche et la revue L’École des lettres.

Et elle dirige la revue, Le Courrier balzacien.


Les Secrets de la princesse de Cadignan
De Arielle Dombasle
Par Jacques Fieschi
Avec Arielle Dombasle, Julie Depardieu, Cédric Kahn
13 septembre 2023 en salle / 1h 28min