A Toulouse, Benjamin Cauchy, un cadre commercial de 38 ans, est la figure médiatique des gilets jaunes, enchaînant les interventions dans la presse. Selon les informations de France Télévision, ce représentant soit disant «apolitique» dénonçant le matraquage fiscal serait en réalité un ancien de l’UNI (un groupe étudiant marqué très à droite), ancien de l’UMP et aurait des liens avec la mouvance «ultra» et identitaire locale, comme l’UCODEL, l’Union Corporative pour le Défense et l’Entraide Languedocienne, connue dans le coin pour des manifestations ne laissant aucun doute quant à leurs véritables objectifs :

 

Dans le Vaucluse, l’un des gros porteurs de la mobilisation est un certain Christophe Chalençon, élu à la Chambre des métiers et de l’artisanat du Vaucluse. Si la question fiscale et celle de la pauvreté semble l’avoir envahie depuis quelques jours, de nombreuses traces numériques viennent témoigner d’autres combats passionnés, en particulier contre l’Islam, mais surtout contre «les Sarasins» :

 

Dans le Tarn et Garonne, l’un des principaux relais nationaux de l’appel à la grande manifestation de gilets jaunes de ce samedi 24 novembre à Paris est Franck Buhler. Qui est Franck Buhler ? Un ancien cadre du FN (RN), responsable de circonscription dans le Tarn-et-Garonne pour «Debout la France», grand admirateur de Renaud Camus, théoricien du «Grand remplacement». Sa page ? «Frank Buhler – Blog Politique – PatriosphèreInfos» (@PourNotrePatriePatriosphereInfo)

Le 18 novembre, plusieurs professionnels de l’information ont rapporté diverses agressions telle : «Ce soir je suis sur un des gros points de rassemblement en Normandie. Un millier de gilets jaunes environ. Et quelques dizaines d’excités qui nous traitent (ma JRI et moi) de salopes et de “youpins macronistes”» a raconté Stéphanie Roque, journaliste pour LCI.

Des médias associatifs ont également dénoncé des passages à l’acte violent, dont un photographe bénévole de Radio Hip brutalement agressé lors d’une manifestation à Besançon (Doubs) : «Mon collègue et moi étions présents à une mobilisation près d’une route départementale, qui se passait très bien dans l’ensemble», a témoigné auprès de France Info Emma Audrey, la consœur du journaliste agressé.

«Mais un petit groupe bizarre, qui l’avait déjà interpellé en insistant sur ses origines (laotiennes, ndlr) a commencé à tourner autour de mon collègue. D’un coup, ils ont commencé à l’insulter violemment, avec des injures racistes. Puis l’un d’eux lui a foncé dessus et lui a asséné deux coups d’une extrême violence au visage, qui lui ont cassé l’os zygomatique.»

Le reporter a déposé plainte.

A Cognac, le 18 novembre, les mots «Rentre chez toi», «Salope», «vous êtes en France», «retourne dans ton pays», «Macaque» sont parfaitement audibles dans une vidéo filmée, et hurlés à l’encontre d’une jeune femme noire à la hauteur d’un barrage, devant ses enfants à l’arrière du véhicule. Une enquête devrait être ouverte pour injures racistes par le procureur de la République d’Angoulême.

Beaucoup d’internautes ont témoigné de ces mêmes agressions sexistes et de ce même champ lexical, «salope» étant devenues ces jours-ci particulièrement redondant sur les routes :

 

Dans divers regroupements de gilets jaunes, les présences de plusieurs figures moins connues pour leur engagement contre la pauvreté que pour leurs condamnations en justice pour injure, provocation à la haine, à la violence raciale ou religieuse, ont été remarquées : Dieudonné, Hervé Ryssen, ou encore Alexandre Gabriac, ex-Front national, candidat sous l’étiquette du mouvement catholique intégriste Civitas aux élections législatives de 2017 dans la deuxième circonscription de l’Isère.

 

Ce dernier est d’ailleurs loin d’être le seul représentant de Civitas à s’investir dans le mouvement des gilets jaunes. Leur participation est active, officielle et revendiquée, au nom, notamment, du fameux «pays réel» contre le «pays légal», formule chère à Maurras, contre le «national-sionisme» et l’«immigrationnisme» :

 

A Charleville-Mézières, un profil sûrement aussi très «sensible» à l’augmentation des taxes de nos compatriotes retient l’attention : celui d’Arnaud Chavez, animateur de la page Facebook dédiée à l’organisation de la manifestation et fervent distributeur de tracts.

Ci-dessous, ce même gilet jaune profane fièrement la stèle locale en hommage aux victimes juives du nazisme.

Plusieurs appels à l’insurrection ont été diffusés par moult canaux douteux, peu habitués à relayer les revendications des plus précaires de notre pays : Eric Fiorile, bien connu des réseaux confusionnistes et conspirationnistes, qui avait déjà fomenté deux « coups d’état » bidons en 2015 et en 2016, s’est fendu d’une vidéo, au nom du crépusculaire CNT (Conseil National de Transition), visionnée des dizaines de milliers de fois, appelant en vrac au soulèvement national : les anciens bérets verts et rouges, les anciens de la légion, les chasseurs, les militaires à en découdre et à des « opérations de force » au nom de la patrie, contre les “mercenaires étrangers” que le président Macron aurait importés…

Le 17 novembre, un conseiller municipal de Bourg-en-Bresse, Raphael Duret, et son compagnon subissaient des coups, une voiture saccagée et des insultes homophobes. Dans la matinée, alors qu’ils circulaient dans leur véhicule pour aller faire des courses, les deux hommes se sont engagés sur un rond-point bloqué par des manifestants : « Et là, tout d’un coup, ça été une tornade sur la voiture », a raconte Raphael Duret au journal régional La Voix de l’Ain . « J’ai entendu certains manifestants dire, ‘Je le reconnais, c’est un pédé’.

 

Le 20 novembre, plusieurs vidéos circulent d’abord parmi certains gilets jaunes, très fiers de leur « exploit », puis par la presse dans lesquelles se reconstituent une scène immonde : auprès d’un barrage dans la Somme, six migrants cachés dans la cuve d’un camion-citerne sont découverts par de « braves » gilets jaunes et livrés à la gendarmerie sous des flots d’insultes et railleries :

« Quelle bande d’enculés, et tout ça, ça va encore être sur nos impôts. Ils sont en France ces sales bâtards. » L’auteur de ces propos « courageux » poursuit : « Ah ouais, t’as le sourire, enculé (…) On a été bons les gars, mieux que la douane. » Une manifestante du peuple à ses côtés semble se délecter pour « ce gros coup de filet ». Les « braves gens » sont travis.

 

Non, il ne s’agit pas ici de mépris, de déni, ou de leçon. Il s’agit de faits. Et de rappeler très simplement qu’il n’appartient à aucun mouvement, aussi populaire soit-il, de décider arbitrairement qui appartiendrait au peuple ou qui en serait exclu, ou de rompre le principe d’égalité, de fraternité et de liberté républicaine, socles de notre société à peu près civilisée. Les VRP habituels de la haine sont à l’oeuvre parmi les gilets, costumés comme il se doit, mais de plus en plus nombreux au fil des jours, la bave au lèvre, ivres de revanche, avides de leur grand soir fantasmé, à essaimer leur funeste partition dans le mouvement.

Il suffit de lire et d’écouter ce qu’ils sèment en embuscade.

Encore faut-il vouloir encore entendre tous ces airs de déjà vu….[1]


[1]

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu´on enchaîne?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c´est l´alarme, etc., et

8 Commentaires

  1. Les 4 commentaires sont d’une bétise affligeante!!

    Le texte ne dit pas que les gilets jaunes ne sont pas tous d’affreux beauf homophobes et racistes.
    Mais pour un mouvement qui se dit apolitique, c’est quand même très inquiétant de voir le profil de certains de leurs leaders.
    On comprend les menaces de mort proférées contre les leaders modérés.

    A noter que Christophe Chalençon demande à mettre un général, un homme à poigne, à la tête de la France. Et qu’il n’a pas été désavoué par les gj

  2. Si tout cela est vrai, pourquoi la TV et la justice n’en fait pas état, pourquoi sont ils invités sur toutes les antennes, qui sont leurs complices médiatiques? Pour être aussi documenté, comment avez vous fait pour dénicher ces informations????? Tout le monde peut se poser des questions, la France est un ramassis de voleurs et de bons à rien, qui cherchent la notoriété à chaque coin de rue. Le show bizz et la politique, doublés par la presse, à scandale ou pas, se délectent et s’autocongratulent de telles situations, la vérité coûte cher, donc pas à la portée de tout le monde. Pas étonnant que la violence remplace le mécontentement, et tout ce que l’on lit pousse encore plus à la révolte, et si l’on est pas sourd, c’est encore pire.

  3. vous savez que la quenelle et l’expression physique de « j’te la fou dans le cul jusque la » , arrêtez avec la haine que subirait en permanence le pauvre peuple juif ça commence à faire du réchauffé et sortir la shoah à toutes les sauces vous faites justement honte à ces pauvres gens qui sont morts dans ces camps de l’horreur.

    • Au moins votre réflexe est clair: vous refusez qu’on attaque l’antisémitisme – mais bien sûr vous n’êtes pas antisémite ? Et j’imagine que vous n’êtes pas homophobe non plus ? La bêtise dans toute sa splendeur… C’est tellement bon la violence, l’insulte, la haine, ne pas réfléchir… Bonne journée alors !

  4. Ce texte est d’un malhonnêteté intellectuelle infâme. On prend trois quatre types d’extrême droite, deux photos de quenelles et hop, les gilets jaunes sont des fascistes. Honte à vous !