Adresse aux (vrais et faux) amis d’Israël

Ce qui m’arrive est singulier.

Dans la torpeur de l’été, la décision d’accueillir Tel-Aviv à Paris-Plage devint l’un des sujets plus commentés dans la presse et sur les réseaux sociaux. Tous les fanatiques désirant rayer Israël des cartes et des esprits, ceux qui s’affirment pro-palestiniens mais dont le seul militantisme est d’être anti-israélien s’étaient découverts un nouvel ennemi dans la ville de Paris et en la personne de « l’adjoint sioniste d’Anne Hidalgo ». Plusieurs jours durant l’indicateur de notifications de Twitter me cracha chaque matin le lot de messages écrits durant la nuit où je me voyais désigné comme « Crifard » et où il était réclamé ma démission du Conseil de Paris.

Le fait que l’on nous demandât de renoncer à une opération avec Tel-Aviv, ville séculaire et progressiste, au motif de « punir » le gouvernement israélien démontrait sans aucun doute possible que l’entreprise recherchée était une éradication de la réalité, de la complexité et de l’idée d’Israël.

Ces chaises longues et parasols siglés au nom de Tel-Aviv, nous les avons maintenus envers et contre tous pour des raisons qui tiennent à l’honneur et aux principes : la légitimité de l’existence d’Israël et le refus de céder à l’intimidation. Si Tel-Aviv sur Seine fut finalement un succès, ma surprise fut grande de ne recevoir alors quasiment aucun soutien de ceux qui font habituellement profession ou commerce de la défense d’Israël, qu’il s’agisse d’une partie de la droite parisienne ou de la frange la plus bruyante de la communauté juive.

Le 28 septembre 2015 se tint le Conseil de Paris de rentrée. Par vengeance, bêtise ou dépit, les silencieux de l’été décidèrent de s’octroyer une session de rattrapage. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle prenne la forme d’un attentat à l’encontre de la vérité et du bon sens.

De quoi s’agit-il ?

La droite parisienne décida de proposer un vœu (délibération non contraignante soumise au Conseil) demandant à la Ville de Paris de condamner le boycott d’Israël et ses principaux promoteurs regroupés sous l’étiquette BDS. Le vœu était de par sa propre rédaction inutile – et de ce fait irrecevable – puisqu’il mentionnait que le boycott était déjà condamné depuis de nombreuses années par la Maire de Paris. Deux jours plus tôt, la Ville avait encore publié un communiqué où elle rappelait son « opposition constante au boycott illégal d’Israël ».

Si j’ai appelé à voter contre ce vœu, c’est uniquement pour dénoncer une tentative de récupération politicienne consistant à demander à la ville de Paris de condamner ce qu’elle a toujours condamné, après avoir gardé le silence durant tout l’été. Mes propos filmés en séance attestent de ce que j’ai évidemment distingué la posture du fond ; et tout en condamnant la première, je n’ai pas manqué de rappeler mon opposition constante et radicale à toute forme de bannissement d’Israël.

Chacun restera libre de son appréciation et on pourra bien me reprocher d’avoir répondu à une manœuvre par une autre. Peu me chaut. La vérité mérite aussi quelques égards : j’ai beau être un fervent partisan de la paix entre Israéliens et Palestiniens, un promoteur de l’Etat Palestinien, j’ai combattu le boycott d’Israël durant toute ma vie et l’on ne trouvera pas un seul mot de ma part qui traduirait une autre opinion, y compris en tant qu’élu.

Ma seconde surprise, et non des moindres, fut de me trouver la cible d’une campagne en tous points similaires, utilisation de comptes anonymes Twitter comprise, à celle subie quelques semaines plus tôt à ceci près que l’adjectif « sioniste » me concernant fut substitué par celui de « traître ».

Le sionisme de certains consista alors à déformer mon image, salir ma famille, transformer mes propos, occulter mes actions et m’inventer des méfaits. Une pétition issue d’une organisation que nul ne connaît réclama avec fracas mon départ du CRIF. Une autre, que je connais bien pour lui avoir rendu service, a été jusqu’à me prêter le pouvoir d’avoir autorisé des actions de BDS dont je n’ai jamais entendu parler. La même organisation entreprit la diffusion de mon « réquisitoire  contre Israël » au Conseil de Paris qui heureusement ou malheureusement, démontre l’inverse de ce qu’ils affirment. L’ont-ils seulement visionné ?

J’ai vu une meute, prétendument juive, s’agiter avec mon nom au milieu des crocs sur tous les réseaux sociaux, au moment où la tradition réclame au contraire de partager ses repas sous le toit d’une cabane – souccah – pour symboliser l’unité et la diversité du Peuple juif. Les circonstances ont voulu que concomitamment la situation se dégradât en Israël avec l’assassinat de la famille Henkin sous les yeux de leurs enfants, suivi de plusieurs autres meurtres cruels. Ni les textes Saints, ni la tragédie en Israël ne détournèrent mes zélotes de leur entreprise de désinformation. Cela, je le confesse, excède ma capacité d’entendement.

Je peux citer cent noms de juifs d’extrême droite et cent noms de juifs d’extrême gauche. Les premiers ont la haine de tout ce qui n’est pas juif, les seconds de tout ce qui est juif en eux. Je n’en connais aucun parmi eux qui a vu s’élever avec tant d’énergie et de constance une entreprise haineuse à leur égard.

Je sais bien comme l’a joliment écrit Actualités Juives dans sa dernière livraison que « c’est tout ce que  j’incarne qui excite » et de préciser que je suis un « Juif, de gauche, adjoint de la Maire de Paris chargé des relations internationales et membre du Comité directeur du CRIF ». Mais tout de même. S’agissant de la lutte contre l’antisémitisme et l’antisionisme, j’ai davantage d’états de service que d’états d’âme à faire valoir: les tournées sur le sionisme dans les universités, la dénonciation du boycott universitaire, les procès contre Dieudonné et plus récemment Soral, la défense de Guilad Shalit, la mise en cause de BFMTV pour leur traitement de l’attentat contre Hypercacher et tant d’autres aventures que je ne veux pas relater ici.

En tout état de cause, il faut bien constater que l’entreprise de mes calomniateurs a connu en tous points une faillite remarquable.

D’abord, la politique de la Ville de Paris est inchangée à l’endroit du boycott illégal d’Israël qui demeure condamnable et condamné. Tout ceci n’aura donc été qu’une vaste agitation dépourvue de sens… En revanche d’avoir mis tant de fureur à tenter de démontrer l’inverse, des imbéciles ont offert au BDS une tribune qu’il n’espérait pas et une victoire d’attention qu’il n’attendait pas. C’est la première faillite et aussi la plus triste.

La seconde faillite est plus heureuse. L’attaque me concernant a été à ce point hideuse qu’elle a suscité des réactions indignées très au-delà du cercle de mes « camarades » ou même de mes amis. Mes contempteurs auraient voulu m’attacher un large courant de sympathies, qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. J’ai reçu alors tant de témoignages d’amitié et de solidarité de personnes juives ou non juives, illustres ou inconnues, engagées ou pas, que je ne saurai les restituer sans les trahir.

Aucune institution de la communauté juive n’a émis à mon endroit la moindre réprimande et les seuls qui ont pris la parole, l’ont fait pour me réitérer publiquement leur confiance. Je dois noter également que pas une personne ayant une position officielle ou un début d’autorité en Israël ne m’a mis en cause. A l’inverse, des personnages aussi illustres qu’Ygal Palmor, ancien porte-parole du ministère des affaires étrangères, ou Danny Shek, ancien ambassadeur d’Israël, ont justement dénoncé dans mes contempteurs, les idiots utiles de l’antisionisme qu’ils sont. Je souhaite tout de même à tous ceux qui seront confrontés dans leur vie à l’épreuve de l’injure, de trouver sur leur chemin un homme de la valeur de François Heilbronn. En s’exposant à la horde sans autre motif que la noblesse d’âme et de cœur, il m’a gratifié de mots que je m’efforcerai jusqu’à la fin de mes jours de mériter.

La troisième et dernière faillite est de loin la plus grave. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai souhaité prendre le temps d’écrire ces lignes. Les mots, les insultes et les menaces reçues ne changeront rien à ma vie. J’ai été dans cette affaire au mieux un prétexte. Simplement, je dois déplorer que rien de ce j’ai pu voir ou recevoir ne ressemble à la vie juive que je conçois et dans laquelle j’ai grandi.

Vingt ans après l’assassinat de Y. Rabin, la violence de la vie politique israélienne ne s’est pas totalement apaisée. Elle s’exporte maintenant sous différentes formes dans les différentes diasporas à commencer par la France. Ce n’est pas sans raison. Une part de cette violence vient précisément de certains francophones d’Israël qui voudraient imposer un agenda aux juifs de France qui n’est pas forcément le leur au terme d’une ligne univoque qui est aussi furieuse que confuse.

On ne cesse de célébrer la démocratie israélienne et on voudrait, à rebours d’une tradition millénaire, proscrire la moindre forme de débat à son sujet. On dénonce, souvent à juste titre, les ennemis du peuple juif, et on emploie à l’encontre des juifs, si ce n’est pas les mêmes arguments du moins les mêmes armes. Il arrive parfois que l’on rappelle les nombreuses persécutions dont nous avons fait l’objet sans un égard pour ceux qui aujourd’hui souffrent et sont persécutés, sans être juifs. Si l’alyah est un droit fondamental et merveilleux, il est tout aussi fondamental qu’elle reste une option librement consentie plutôt qu’une contrainte ou un diktat.

Je pourrai reprendre à propos de la communauté juive,  mot pour mot ce que j’écrivis voici deux ans, ici, à La Règle du jeu, s’agissant de l’infâme campagne faite à Christiane Taubira : « Les calomniateurs ne sont pas légion, c’est vrai ; ils sont loin d’être une majorité, c’est certain. Mais ils ont eu libre cours. La question n’est pas tant leur force que notre faiblesse ».

Le temps est venu pour tous ceux qui se reconnaissent sous le vocable de communauté juive, de défendre cette maison commune pour qu’elle reste ouverte sur l’extérieur et accueillante en son sein de la diversité des opinions qui la composent. Le temps est venu surtout, d’affirmer que l’on ne peut défendre Israël ou le judaïsme avec des préceptes ou des imprécations qui sont à ce point éloignées de l’éthique juive. Si les flétrissures reçues auront pu faire que cet appel soit entendu, au moins auront-elles eu quelques vertus.

Je suis né publiquement dans la communauté juive il y a vingt ans. Malgré les années, ma carrière professionnelle, l’établissement de mon foyer, mon engagement en politique, je ne m’en suis jamais détourné. La contribution que je livre ici prouve l’attachement indéfectible qui je nourris à son égard. A bien regarder l’ensemble comme le détail de mon parcours, j’ai bien conscience d’avoir commis des erreurs, y compris dans la période récente. Je suis perclus de doutes, plus que de certitudes mais je puis au moins affirmer ceci : s’agissant du judaïsme comme d’autres sujets, ma ligne est peut-être de gauche, au moins est-t-elle droite !

19 Commentaires

  1. Une gauche occidentale qui se sentirait moins proche du Likoud que du Fatah serait une gauche pétainiste.

  2. La vraie question qui se pose aujourd’hui est peut-on être Juif et Français aujourd’hui.
    Le reportage d’envoyé spécial hier est inquiétant, toutes cette violence envers notre communauté. Valls a beau être de notre côté…

  3. Perso, je suis parvenu a la conclusion que la quasi totalite de nos correligionnaires (je suis juif) sont d’une betise insigne ou petris d’une haine feroce. Sur la centaine de juifs (amis/famille) qui m entoure, je crois bien qu’il n’en est aucun pour tenir un propos nuance concernant israel, voire qui eprouve de la compassion pour les habitants de gaza/cisjordanie non juifs. C’est dramatique. Pour eux, tout se rapporte a israel, d ailleurs tout comme, et c est toute l ironie, pour la quasi totalite de la masse « antisioniste » pour qui israel represente le diable et est a l origine de tous les problemes du monde. La haine de soi? Non. La haine des siens? La question pourrait ne pas tarder a se poser.

  4. Face à l’hypoTroisième guerre mondiale, droite et gauche ne sont plus des options. Cantonnons-les aux grands, moyens et petits chantiers qui relèvent de leurs domaines de compétence. À titre d’exemple, l’antilibéralisme tout comme l’ultralibéralisme pro-iraniens ne se situent ni à la gauche de la gauche ni à la droite de la droite mais s’inscrivent en droite ligne avec le fascisme caméléon. L’esprit de résistance du 11 janvier, si j’en retiens un germe de paix, sera en état d’identifier le véritable ennemi comme l’allié imprévu. Tout le reste est stratégie, litt. « confiance » (hominien moderne). J’en profite pour réitérer, d’où je parle, mon soutien plein et entier à Patrick Klugman et, par voie de conséquence, à Anne Hidalgo, auxquels je confie la tâche périlleuse de faire traverser, dans la sphère de la realpolitik, la roche de mes pensées volcaniques. Inutile de préciser que l’éruption permanente n’est pas un phénomène terrestre, que l’extinction du volcan ne signifie pas que son cœur se soit refroidi, mais avant toute chose, qu’un esprit humain n’est volcanique que par analogie, et donc, a la possibilité d’être et un volcan et beaucoup d’autres choses en même temps.

  5. Les Palestiniens n’ont plus que le boycott comme arme, une arme non violente !

  6. Je suppose que ces derniers mois ont été une épreuve pour vous et votre famille.
    Vous répondez ici avec courage et dignité.
    Bravo et bonne continuation dans vos différentes activités

  7. La polémique sur Tel Aviv Plage à Paris ne me semble pas infondée. Cela dit, on ne peut que déplorer les attaques dont vous avez été la cible sur internet. Continuons le débat dans le respect !

  8. Bravo Patrick,
    Tu me redonnes espoir avec ton message, je te soutiens entièrement. Les gens oublient souvent que le judaïsme est prône avant tout des valeurs humanistes. Celle que tu expose ici, un grand respect.

  9. Effectivement, vous avez été la victime d’attaques haineuses de certains juifs de France. Nous avons été quelques uns mais trop peu à vous défendre. Merci pour votre lettre meme si elle arrive un peu tard

  10. Cher Maître, ceux qui ont appeler à boycotter Tel Aviv à Paris Plage ou en demander le retrait à la mairie sont les mêmes qui ont méprisé Mahmoud Abbas, président de la Palestine (un titre bien honorifique) invité récemment à l’Hôtel de Ville avec quatre anciens ambassadeurs d’Israël pour y recevoir la médaille Grand Vermeil de la Ville de Paris de la main d’Anne Hidalgo et en votre présence.
    Ce sont des initiatives culturelles fortes, courageuses, que vous avez développé dans un esprit d’apaisement et de tolérance face aux différents clivages communautaires pour que le dialogue entre ces deux peuples, entre des villes ouvertes au monde et au progrès, telles Tel Aviv et Paris, puisse prendre le dessus sur la violence et la haine tribale.
    Ceux qui ont scandé des mots de rejet et de haine contre cette initiative n’ont jamais opéré pour la paix entre Israéliens et Palestiniens et au fond ne l’ont jamais souhaité, le conflit leur suffisant amplement de prétexte pour stigmatiser un seul, l’Etat démocratique d’Israël.
    Ce n’est pas la critique constructive qui est ici en cause, mais le défaitisme nihiliste qui s’impose par réaction.
    Comment expliquer différemment la contre-manifestation engagée à cette occasion pour soutenir une Gaza plage sur la rive opposée ?
    Une telle manœuvre prend les pauvres gens de Gaza en otage afin de légitimer le vrai pouvoir à Gaza : les terroristes du Hamas.
    Gaza plage n’est autre que la propagande du nihilisme meurtrier qui y règne là bas. Les Palestiniens ne sont pas utiles de leur vivant mais comme martyres, sacrifiés pour la survie du fascisme des Frères Musulmans à Gaza.
    Et il va de même pour la création d’un Etat palestinien, démocratique et vivant en paix. C’est évidemment sans intérêt pour le Hamas et ses Frères proches et lointains comme le montrent leurs agissements meurtriers.

  11. J’ai été, moi aussi, très étonnée par le silence des associations juives lors de la débile polémique sur Tel-Aviv Plages.
    Je me suis dit à ce moment-là que si les associations ne prenaient pas la défense de cette initiative c’est sans doute parce que Tel-Aviv est une ville de gauche et que la mairie de Paris est, également, une ville de gauche.
    Il faut dire ce qui est : c’est juste absurde, incompréhensible, voire impardonnable de laisser enfler les appels au boycott sans réagir uniquement parce que c’est la gauche progressiste d’Israël qui a été mise en valeur par Paris-Plages. Voilà pourquoi ils ont par la suite essayé de faire croire qu’ils luttaient contre le boycott à travers une demande absurde à l’une des mairies les plus irréprochables sur ce point en France.
    Bravo à Patrick Klugman pour son courage.

  12. La non adhérence du peuple juif aux nations est tellement criante, en être inconscient c’est être intellectuellement malade.

    Soyez humbles messieurs, et retenez le mouvement de vos plumes, car la conscience des dizaines de millions de juifs tués sur ce continent HURLE, ne l’entendez vous pas? elle HURLE!!!

    Moins on connaît plus on critique, plus on connaît moins on parle.

  13. Cher Monsieur,
    Vous avez tout mon soutien et toute ma sympathie.
    Je suis horrifié par les propos de certains juifs qui ont une idée dévoyée du sionisme et de la religion.
    Cela dit, comme j’ai une petite tribune, je suis très déçu par certaines actions de la Mairie de Paris. Par exemple,
    L’affaire des agendas distribués dans les écoles. Erreur d’impression, c’est un peu gros, non ?
    Mais bon vous êtes un type bien, c’est ce qui compte.

  14. rarement lu quelque chose d´aussi pathétique. L´apologie du colonialisme peut-elle être de gauche ?
    Si oui c´est celle de Guy Mollet, Mitterrand et Valls, bref la gauche de la droite. La gauche des assassins

    • Votre commentaire illustre parfaitement les propos du texte.
      Ah… La meute des commentateurs anonymes ou sous pseudo…
      Quelle tristesse!!!

    • Monsieur « Jac », déjà identifiez-vous, ce sera plus agréable pour tout le monde…

      Pourquoi, toujours tout ramener à la colonisation, c’est bizarre cette obsession de l’extrême gauche, je n’arrive pas à comprendre. Car aussi dramatique qu’elle soit, elle fut une partie de l’histoire et on ne peut refaire l’histoire mais plutôt avancer. Donc, quel rapport avec la colonisation et « Tel-Avi / Seine »?? Ah oui, les territoires occupés??? Mais vous êtes vous posé la question sur le fait que peut-être M. Klugman est CONTRE la politique expansionniste de l’état d’Israël telle qu’elle est mise en place par le gouvernement d’extrême-droite (mais démocratiquement élu) qui gouverne Israël. Bien sûr que non, car ce qui vous aveugle surtout c’est votre haine pour cet état, quel que soit son gouvernement, et donc, probablement, votre haine des juifs que vous cachez sous le nom de lutte contre le sionisme. Du coup, plutôt que de discuter, vous préférez hurler « aux assassins » sans regarder du tout, jamais, de l’autre côté, qui lui, est si angélique (c’est vrai, ils sont sympas les mecs du Hamas, surtout quand on est une femme)…. Car vous étouffe cette étrange culpabilité de la colonisation qui a peut-être été le fait de vos grand-parents et dont vous vous sentez obligé d’expier les fautes… Moi, perso, je vous conseille plutôt le dialogue que la haine, je vous assure, vous en sortirez plus beau, grandi et pour sûr sans ulcère à l’estomac!!!

      Et tout mon soutien à M. KLUGMAN dans sa difficile lutte contre ceux qui hurlent et qui font un peu penser aux torturés des tableaux de J. Bosch tant leur haine les rend laids!!!!

  15. Monsieur Klugman,
    Je tenais ici à saluer votre combat contre le boycott.
    C’est un combat sérieux qui ne doit pas être récupéré par la frange d’extrême droite juive.
    Une cause juste ne peut être salie par des propos qui la décrédibilisent.

  16. Le lynchage sur internet est l’apanage de l’extrême droite.
    Leur seule arme virtuelle. Mais qui devient trop puissante.
    Est-ce qu’un élu ne peut essayer de mettre en place un mécanisme de protection.
    Est-ce que en tant qu’adjoint d’Hidalgo, Monsieur Klugman ne pourrait pas essayer de réglementer les sites hébergés par « .Paris », comme c’est le cas des Etats-Unis pour les sites « .com »?

  17. Beau plaidoyer non seulement pro domo mais aussi pour la démocratie juive si souvent malmenée par les ultras. A ce sujet, « frange la plus bruyante de la communauté juive » est encore bien gentil. Ceci dit, si je peux me permettre deux petites notes critiques dans ce que j’espère un débat posé et respectueux, je ne pense pas que les « juifs d’extrême gauche (…) ont la haine de (…) tout ce qui est juif en eux ». D’abord je récuse entièrement l’expression « extrême gauche » qui ne vise en fin de compte qu’à rapprocher la gauche authentique voire traditionnelle ou « historique » (pas la sociale-démocratie du PS) de l’extrême droite. Derrière « extrême gauche » on entend déjà des poncifs comme « les extrêmes se rejoignent ». Se dire marxiste, aujourd’hui, ce n’est pas prôner un « extrémisme ». Par ailleurs, ayant moi aussi, à mon modeste niveau, maille à partir avec certains représentants de la communauté juive où je vis (Vienne, Autriche), je suis souvent accusé de « haine de soi ». Je constate, non sans un peu de désolation, que l’on retrouve ici l’accusation pour les Juifs de gauche (les « extrémistes » de « l’extrême gauche ») de « haine de (…) tout ce qui est juif en eux ». Non, on peut critiquer la colonisation de la Cisjordanie sans haïr ce qui est juif en nous. Condamner les punitions collectives (maisons des membres de la famille de terroristes présumés détruites) ou encore les détentions administratives sans procès (qui pourraient émouvoir un avocat comme toi) , sans se haïr. On peut s’indigner de certaines déclarations du président du CRIF, sans haïr ce qui est juif en nous… et on peut même aller jusqu’à ne pas soutenir le commerce avec les entreprises israéliennes installées en Cisjordanie – comme l’Union européenne l’a recommandé – sans pour autant se haïr, ni soutenir le BDS (qui prône un boycott illégal d’Israël comme c’est encore justement rappelé).
    Enfin, à propos des « juifs de France », je préfère la majuscule à « Juif » car il s’agit pour moi d’un peuple, fut il socialement et historiquement construit, au gré des migrations et conversions.