Opéra de Kiev, 21h30, la représentation d’Hôtel Europe vient de se terminer…
La scène se passe le 21 février dernier, sur la scène de l’Opéra de Kiev. Bernard-Henri Lévy vient de terminer l’étonnante performance de sa pièce, Hôtel Europe. La salle est debout. Elle applaudit. Soudain, un homme se dresse au milieu de l’orchestre, quitte sa place et, entouré de ses gardes du corps, se dirige vers la scène et rejoint l’auteur-acteur d’un soir. Cet homme c’est Petro Porochenko, président de l’Ukraine.
Lui et Bernard-Henri Lévy se connaissent depuis le début de la révolution.
Ils se sont connus sur le Maïdan, en février 2014, l’un ayant pris la parole juste après l’autre, sur la même tribune.
Puis, le 7 mars 2014, Bernard-Henri Lévy a organisé la visite à Paris de Porochenko, en compagnie de son concurrent d’alors, Vitali Klitschko : il les a emmenés à l’Elysée ; il leur a fait rencontrer les gens qui font l’Opinion en France ; puis ils ont pris la parole, tous les trois, lors d’une soirée folle au Cinéma Le Saint-Germain.
Pendant la campagne électorale en Ukraine, il est celui qui a poussé pour que le Président Hollande, qui avait invité Poutine en Normandie, aux cérémonies anniversaire du Débarquement allié, invite aussi Porochenko : n’est-ce pas ce que celui-ci, Porochenko, a voulu dire quand, dans un Communiqué officiel daté du 6 août 2014, il a remercié l’écrivain français pour son « implication » dans la « mise en œuvre » du « Format Normand » ?
Ensuite, Bernard-Henri Lévy a milité, en liaison, toujours, avec son ami Porochenko, contre la livraison par la France des Mistral vendus par Sarkozy à Poutine.
Je rappelle tout cela pour dire dans quel contexte se situe cette dernière rencontre et sur quel terrain d’amitié vraie elle prend racine.
Quand Petro Porochenko monte sur la scène de l’Opéra, c’est un ami qui donne l’accolade à un ami ; et c’est le Président de l’Ukraine qui adresse un bel hommage à l’un des plus ardents soutiens de son pays.