Mon Dieu, quel déferlement grotesque de folie. Mon ami Bernard-Henri Lévy part passer 24 heures à Tunis pour y rencontrer de vieux amis libyens et voilà la presse tunisienne qui part dans un délire absurde où BHL apparaît tantôt comme un diable surpuissant, tantôt comme un comploteur animé de noirs desseins contre le pays du jasmin, tantôt comme l’homme qui serait capable à lui tout seul de renverser la jeune démocratie tunisienne.
Peu importe qu’il ait été le premier intellectuel français à soutenir, dès le premier jour, la révolution tunisienne ! Peu importe qu’il ait appelé, à l’époque, à « hacker » les sites officiels de Ben Ali ! Peu importe que la lutte contre l’islamisme radical, le jihadisme, soit le grand combat de sa vie ! C’est tout un délire paranoïaque qui semble s’être emparé de la Toile tunisienne à partir de l’instant où il a, comme n’importe quel touriste, foulé le sol de Tunis.
Cela serait risible si la Tunisie n’était ce pays si important, si beau, et si en pointe dans la bataille pour la liberté dans le monde arabe. En tout cas, au risque de vous décevoir, chers amis tunisiens, je vous le révèle ici avant que Bernard-Henri Lévy, j’imagine, n’y revienne. Sa visite n’avait rien à voir avec la politique tunisienne. Il était là pour parler Libye, je répète: de Libye, avec quelques femmes et hommes dont certains apparaissent sur cette photo, prise en toute transparence, sans complot ni secret, au restaurant d’un hôtel des environs de Tunis qui s’appelle l’Hôtel Résidence.
A la gauche de Lévy, Fadil Lamine, président du Conseil de Dialogue National; Gilles Hertzog, le compagnon de tous les combats; Waheed Burshan, rencontré dans le Djebel Nefousa du temps de la révolution libyenne; et Nouri Cheriou, grande figure des Amazirs. De Tunisie, point n’est question.
Liliane Lazar
(Professeure à Hofstra University, Long Island)

5 Commentaires

  1. Je n’ai pas l’âme d’un Éric Besson. Ça tombe bien, je ne suis pas un homme politique. Mais au train où ça va, je me dis qu’il y a un moment où la question devra se poser d’évaluer le différentiel de compatibilité des positions du PS et des miennes, d’établir une comparaison avec mon seuil de tolérance pour l’UMP, de prendre mon courage à deux mains, et de trancher. Pour l’heure, l’Assemblée socialiste cède aux menaces crédibles d’une Troisième Intifada que nous qualifierons d’autorévélatrice quant à sa compulsion à la globalisation islamiste. C’est son choix. Le mien, pour l’instant, c’est de lui dire que dorénavant, il est interdit d’interdire toute organisation de type Ligue de défense juive sous peine d’en voir surgir une autre encore moins contrôlable. Et donc, c’est bien au chef de l’État que m’oblige de m’en prendre le chef de l’État. En cas d’adoption de la résolution pour la reconnaissance de l’État de Palestine et de renforcement de la légitimité du Hamas par la France, je l’enjoins vivement de se faire bien comprendre de nos concitoyens sur deux points précis :
    1. La reconnaissance de la Palestine ne saurait être qu’un encouragement à l’établissement d’un État de droit fondé sur une démocratie pluraliste et pérenne.
    2. L’attention portée au fait que les Palestiniens aient la possibilité de présider à leurs destinées sans être les marionnettes d’un quelconque empire, cette préoccupation légitime ne signifie pas que la France tourne le dos à l’État juif, au peuple juif, aux citoyens de tous pays liés par le sang ou par l’esprit à l’histoire hirsute des récepteurs de la Tora.

  2. Si la négociation ne se produit pas, en d’autres termes, si elle n’aboutit pas, M. Fabius doit prendre ses responsabilités et en tirer la conclusion non électoraliste que la Cisjordanie est, jusqu’à ce que défascisation des terres d’islam s’ensuive, un territoire reconquis par Israël dont la cession à un régime négationniste menacerait gravement les intérêts vitaux de sa population.

  3. La morne morgue de Mazen, en regard de ce que représentait pour le monde la fragilité psychopathique d’Arafat, n’est pas faite pour me rassurer. Je l’entends proférer calmement ses prophéties autoréalisatrices. Je n’ai pas besoin de procéder à des fouilles psychanalytiques pour inventorier les cyclades de son archipel négationniste. Abbas est à Arafat ce que Rohani est à Ahmadinejad. À Muddyland, personne n’est dupe, hormis tout le monde, à peu de chose près.

  4. Jérusalem doit être la capitale d’un seul État ou bien alors, ne plus être une capitale pour personne. Elle sera la ville trois fois sainte de la terre trois fois sainte dès que les hommes se seront hissés à son sommet — et certainement pas par décret — ou je crains fort que sa division ne signe l’arrêt de mort du petit potentiel de paix universel qui nous reste, en ce qu’elle opérerait là la scission définitive de l’humanité en deux royaumes terrestres, bassement conçus pour s’affronter l’un l’autre, jusqu’à ce que la victoire du plus fort des deux le persuade du caractère messianique de sa cause. Je commence à penser que nous vivons l’époque la plus con de l’Histoire.

  5. Abbas, c’est Ianoukovytch déguisé en Porochenko.

    P.-S. 1 : L’aide apportée aux démocrates des pays arabo-musulmans dans l’objectif qu’ils neutralisent le compacteur dans l’ombre duquel ils font leur vie, cette aide aux antifascistes des terres d’islam n’a pas lieu d’être pour ce qui concerne une démocratie déjà établie; or aux yeux du monde, l’Autorité palestinienne est un modèle de démocratie inversement à Israël, cette colonie de l’empire américain.

    P.-S. 2 : J’ai comme l’impression que nos frères palestiniens vont devoir faire preuve de patience, concept ô combien coranique, avant que nous ne cessions de verser des milliards à leur maîtresse SM.

    P.-S. 3 : De quoi la gauche palestiniste est-elle le nom?

    P.-S. 4 : La diplomatie européenne ne saurait être confiée à Kristin Enmark; le fantôme des Brigades rouges souhaite que nous l’ignorions, mais ce n’est pas pour un État palestinien qu’il faut plaider chez M. Mechaal. C’est pour un État juif.

    P.-S. 5 : À quoi bon retourner contre lui-même un rouleau compresseur?

    P.-S. 6 : Après la farce de Tunis, il était nécessaire de faire une mise au point, sauf que, selon la mécanique du Vrai Guignolet, celui qui met un point d’honneur (= cherche trop) à se justifier n’a pas la conscience tranquille.

    P.-S. 7 : Bien entendu, rien de ce que j’ai dit récemment n’est de nature à remettre en cause mon indéfectible soutien aux stratégies en cours.