Simon Leys, de son véritable nom Pierre Ryckmans, écrivain, critique littéraire, traducteur et sinologue belge, né le 28 septembre 1935, est décédé le 11 août 2014, à 79 ans, à Canberra, en Australie, où il enseignait la littérature chinoise.
Sa passion pour la Chine, occupant une place fondamentale dans son oeuvre, nait par hasard, en suivant une délégation de la jeunesse belge invitée sur place.

A Taïwan, alors appelée Formose, « la Chine libre » par opposition à « la Chine rouge » de Mao, il mène une thèse sur Shitao, un homme de lettres du XVIIe siècle, et rencontre son épouse, Hanfang, avec qui il aura quatre enfants.
Diplomate à Hong Kong, il a, très tôt, dans Les habits neufs du président Mao, paru en 1971, dénoncé la répression du régime communiste chinois et critiqué la Révolution culturelle, ce qui lui a valu de s’opposer aux intellectuels maoïstes de la revue Tel Quel.
Son oeuvre, considérable, a été récompensée par de multiples distinctions, notamment le prix Renaudot en 2001 pour Protée et autres essais.

Il était également élu depuis 1990 à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, succédant à Georges Simenon, et satrape au collège de ‘Pataphysique, depuis le 2 septembre 2012, aux côtés de Fernando Arrabal, Umberto Eco, Dominique Noguez, Dario Fo…
Parti temporairement en Australie, le Belge y avait finalement élu domicile, déclarant : « En Australie, on ne reçoit pas moins de bons livres. On a seulement plus de temps pour les lire. »

Thieri Foulc, Provéditeur-Éditeur Général du Collège de ’Pataphysique, rend hommage à l’écrivain :

Thieri Foulc, RHSM (11 août 2014 14:22:58) :  « …Simon Leys n’était pas un ami, seulement un écrivain qui nous intéressait énormément. Son état de santé était fragile, je le savais, et c’était la raison pour laquelle nous ne recevions pas beaucoup de nouvelles de lui depuis une correspondance après qu’il ait été fait Satrape (sur une suggestion d’Arrabal).
Vous verrez dans Correspondancier #21, pp. 123 + 125, un sommaire de ce que nous pouvons dire de lui. En plus de ses fameux essais, et de La Mort de Napoléon (une magnifique nouvelle dans laquelle Napoléon s’échappe de Sainte-Hélène et devient marchand de fruits), je recommande sa savante publication de Les Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère (un peintre chinois des années 1700). J’écrirai une nécrologie, une de plus… En Faustroll… »