D’équipe dont on n’attendait rien, la France est devenue, en l’espace de deux matchs seulement, la sélection sensation de ce début de Coupe du Monde.
Face à la Suisse, les Bleus ont continué d’étonner les observateurs. Grace à leur rigueur défensive et à leur efficacité offensive, les français se sont rendus le match facile. Les grincheux rétorqueront que la Suisse n’est pas l’Italie, le Brésil, l’Allemagne. Certes… Mais aujourd’hui plus qu’hier, inscrire cinq buts lors d’un match de Coupe du Monde constitue une performance. Selon l’expression consacrée « il n’y a plus de petites équipes »…
Le récit du match. Quelle fut hier la recette française pour dégoûter les adversaires suisses? L’efficacité!
Dix-septième minute de jeu. Les Bleus obtiennent un corner qui donne l’occasion aux « grands » de monter. Varane et Sakho, les deux centraux massifs, sont là. Benzema, en renard, rode dans la surface de réparation. Depuis le début de la compétition, l’avant-centre madrilène, qui dispute là son premier Mondial, a faim de but. Il est déterminé à prouver qu’il est un grand attaquant, que la disette qui l’empêcha des mois durant de marquer n’est plus qu’un vieux souvenir. C’est Valbuena, le Marseillais de poche, qui tire le corner. A la réception, Olivier Giroud, pivot d’Arsenal et chouchou de ses dames, place une tête puissante qui se loge près de la lucarne du gardien suisse. Benaglio ne peut rien. Les défenseurs suisses sont dépassés. Sur l’engagement qui suit, Benzema décale Matuidi qui place une frappe limpide en direction de la cage adverse. 2-0. La Suisse est sonnée. Le coq ne s’est pas fait plumer, ce sont plutôt les helvètes qui sombrent.
Avant la mi-temps, les Français corsent l’addition. Sur un corner adverse, Giroud, toujours lui, dégage le cuir vers Varane. En une passe bien sentie, l’espoir du football français amorce un contre dévastateur. Il repasse à Giroud qui progresse dans le camp suisse. Ce dernier centre en direction de Valbuena qui a bien suivi. Le marseillais tire du droit et fusille le portier helvétique à bout portant. Voilà un but qui veut dire des choses. Il exprime la puissance du collectif tricolore et la bonne ambiance régnant dans un effectif solidaire. Lorsque l’arbitre siffle la mi-temps, les français ont compris qu’ils ont fait le plus dur: les Suisses n’y sont plus.
Après la pause, Deschamps fait entrer Paul Pogba pour garder la main-mise sur le jeu. Soixante-septième minute de jeu, le joueur de la Juventus sert Benzema d’une passe travaillée. 4-0 puis 5-0 quelques minutes plus tard lorsque Benzema décale Sissoko en finesse. Le milieu trompe ensuite le gardien suisse d’une frappe instantanée, à ras de terre. Les français sont déchaînés.
Sursaut d’orgueil ou volonté de soigner leur différence de buts, les joueurs de la Nati se rebellent en fin de match. Dzemaili puis Xhaka réduisent le score. Mais le mal est fait. La France a survolé la rencontre. Au lendemain de la victoire, le quotidien L’Equipe titre « Vertigineux ». On croirait lire Vercingetorix. Sur la photo, en une, on voit Olivier Giroud sauter de joie en direction des remplaçants français. Six points, deux victoires. Tout va bien dans le meilleur des mondes…