Merci aux autorités turques. Merci à François Hollande. Et quelle joie de voir notre ami, mon ami, Didier François, enfin libre, le visage heureux, le regard clair, son sourire de toujours, sa voix juvénile que j’espérais de toute mon âme pouvoir réentendre un jour, son pas assuré dans le hall où le filme la télévision turque aux côtés de ses camarades Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, son énergie apparemment indomptée. Je sais, ou crois savoir, ce qu’il a fallu de tact et de patience, d’opiniâtreté et de diplomatie pour en arriver à la fin du calvaire pour les quatre journalistes. Je sais, ou crois savoir, les pièges qu’il a fallu déjouer, les chantages auxquels il a fallu résister, le ballet des fausses bonnes nouvelles, les amis et alliés de l’ombre. Je suis heureux pour sa femme. Heureux pour tous les siens. Heureux pour tous ceux qui, le Président de la République française en tête, ont œuvré pour que ce moment advienne. Heureux pour la liberté de la presse dont il est, avec ses quatre camarades, et après tant de leurs confrères, l’un des héros. Heureux pour lui.

Un commentaire

  1. Commentant le retour des otages de Syrie, Alain Marsaud, député UMP de la 10e circonscription des Français établis hors de France, ironise sur le paradoxe selon lequel la pression exercée par le Front al-Nosra sur un pays acquis à sa cause n’avait aucun sens, la France s’étant engagée à dégager Assad. Il va jusqu’à prononcer le mot «alliés» concernant une organisation terroriste patentée, apparentée Al-Qaïda. Dans le même temps, Poutine taxe tout opposant à Poutine de terrorisme, et justifie la mise en place d’un plan de surveillance orwellien des Jeunesses Poutiniennes. Ce naufrage linguistique n’est pas sans rappeler les noms d’oiseaux nazis épinglés dans le dos de la droite par une gauche flemmarde. Cette avalanche de lapsus n’est pas sans rappeler les noms de batraciens staliniens bombés dans le torse de la gauche par une droite rigolarde. Le printemps arabe est mort partout où il n’a pas accordé d’importance au fait d’appeler un chien un chien. Si le printemps français triomphe un jour, ce sera d’avoir insidieusement institué ce genre de confusion des genres. La vie d’un homme demeure chose sacrée dès l’instant que l’indépendance de son esprit est traitée comme l’esprit totémique ou l’Esprit-Saint avaient pu inciter à s’incliner devant leur poétique tous ceux qui projetaient dans l’insistance de l’être à être leurs propres existences. Didier François, Édouard Elias, Nicolas Hénin ou Pierre Torres sont existants du fait même qu’ils n’ont jamais cessé d’être ces insistants. Ils ne doivent pas se sentir doublement otages, et de la connerie de l’islam radical et du radicalisme de la connerie globalisée. Le citoyen du monde ne deviendra pas une denrée de la Contre-Histoire mal digérée. Il se battra pour que s’opère et se perpétue son indépendance. Coûte que coûte.