1/ La chose est désormais entendue : le gouvernement socialiste a un véritable problème de communication. Cafouillages internes, mésentente entre des ministres qui rechignent à parler d’une seule voix et partenaires écologistes en rupture. Cela fait un an que ça dure et malheureusement les choses ne s’arrangent pas. Hollande Président dégringole dans l’opinion, 29% d’opinion positives selon le baromètre IFOP-JDD. A un tel niveau de désamour, ne faudrait-il pas inverser l’ordre des mots? S’agit-il toujours d’opinions positives ou bien de 71% d’opinion négatives? A vous de juger…

2/ Passons au symbole. Après le zèle des tenants de la manif pour tous, on a vu Najat Vallaud-Belkacem assister au premier mariage homosexuel célébré en France. Ici, a priori, rien d’incongru si l’on considère, comme le camp socialiste, que le mariage pour tous représente une avancée sociétale. Mais une nouvelle fois : cafouillage! La porte-parole du gouvernement nous explique qu’elle s’est rendue au fameux mariage à titre privé alors que celui-ci se tenait un jour de conseil des ministres. Il faudrait savoir. Soit on transforme l’union de Vincent et de Bruno en fait politique renforcé par la présence d’un membre de l’équipe gouvernementale, soit on remplit son devoir au Palais de l’Elysée, loin de ses petites amitiés privées. Un pas en avant, deux pas en arrière et l’impression de faire machine arrière quand «ça chauffait trop». Voilà qui a été trop souvent la mauvaise habitude socialiste lorsqu’il fut question de légiférer sur le «Mariage pour tous».

3/ Tous ces cafouillages donnent logiquement l’impression qu’il n’y a pas de maître à bord du vaisseau tricolore. Et pourtant, c’est historiquement lorsqu’il semble le plus faible, le plus inoffensif, qu’Hollande, moqué en capitaine de pédalo, a su se distinguer. Dans un édito habile, Laurent Joffrin du Nouvel Observateur rappelle ainsi le fait suivant : «Ses adversaires diront qu’à la force tranquille de Mitterrand succède une tranquillité faible. Mais ils savent aussi, au fond d’eux-mêmes, qu’il faut se méfier des apparences. Pour l’avoir trop jugé sur la mine, ils ne l’ont pas vu venir, avant la primaire socialiste et après, lui qui est parti de nulle part pour arriver au sommet, lui qui a fait mordre la poussière à tous ceux qui le regardaient de trop haut pour mesurer son talent.»

4 / Finalement, qui est vraiment François Hollande? Est-il ce talentueux calculateur qui attend la fin de partie pour livrer son œuvre? Ou bien un éternel passif incapable de trancher dans un monde en perpétuelle évolution? L’opinion s’interroge. Le Président garde, lui, son sang-froid. Pas d’esclandre, pas de signe de remaniement alors qu’on annonce pourtant et depuis plusieurs mois le grand chambardement aussi inévitable qu’imminent. Chaque mois, les chiffres du chômage et les conclusions descendues de Bruxelles inquiètent, pourtant ce gouvernement socialiste-là donne l’impression d’un plan parfaitement maitrisé. Apparence ou réalité?

5/ Au cours de sa dernière conférence de presse, on a demandé au Président de la République si il était un social-démocrate convaincu. En vieux routard de la politique politicienne, François Hollande a esquivé la catégorisation. Pirouette et blague pour détendre l’atmosphère. Ce fut réussi. Problème : si le Président peut se payer le luxe de ne pas savoir où se ranger, le peuple votant a, lui, besoin de savoir à qui il a à faire. C’est aux cotés de ses partenaires allemands et italiens que notre Président a livré une réponse. Contraint et forcé par l’extérieur, Hollande a pris le chemin de la social-démocratie. Un choix de la raison qui le rapproche du Centre alors même que le climat politique s’extrémise : tandis que la Gauche se rougit, l’UMP n’en finit plus d’imploser. La Droite jadis bien organisée envisage aujourd’hui les pires alliances. Sur le ring, plus que jamais, Marine et Jean-Luc brulent d’en découdre…

4 Commentaires

  1. Je me rappelle ce camarade gaulliste, un original… Nous sommes en 1981. Lui, n’a pas vécu l’événement intrusif de la gauche dans sa république tel un avènement. Il nous confie son impression de la cérémonie d’investiture où, voyant pénétrer dans la salle des fêtes du palais le grand chancelier de la Légion d’honneur, suivi d’un valet, puis d’un ou deux gardes républicains, il réalise que le valet qu’il vient d’apercevoir, «c’était Mitterrand!»
    Pourtant, qui contesterait que François Mitterrand fût entré, puis rentré plusieurs fois dans l’Histoire avant qu’il ne connût enfin ce que c’était que d’être le successeur de son dominateur. Qu’avait-il donc pour nous séduire, ce vieux briguant (avec un t). D’abord, il avait avec lui le corps qu’il chapeautait, l’idéalisme périclitant, le redressement d’un 68 ayant basculé par dépit dans l’horizontalité du 69, le prolétariat croyant… pour quelques heures encore… à la démocratie représentative. Tout cela, il faut être un petit peu habile si l’on veut le bien posséder. En cela, celui dont on oublie parfois qu’il n’était qu’un homme nous a bien eus pour avoir su lester d’imaginaire nos tendances profondes. Il fut un père pour nous qui n’avions plus de pères, — on n’est jamais plus en manque que de ce qu’on a eu le courage de quitter. — Mais 68 était une adolescente révoltée, une fugueuse terrorisée. Son substitut du père arrivait enfin. Et la gamine ne cachait pas sa joie. Elle s’appelait Roger Hanin. Elle s’appelait France Gall. Elle s’appelait Harlem Désir. Elle s’appelait Yves Mourousi, car la droite, elle aussi, pour même qu’elle fût économiquement amorale, n’allait pas bouder son plaisir en ces temps de relâchement des mœurs. Le Sérillon du Panthéon s’était sans états d’âme bombardé à la tête de France 3, propaganda oblige. Cette vieille branche de Rousselet canalisait le Canal jeune. Le conseiller du Prince était le conseiller du Fou. L’existence d’une séparation des pouvoirs avait été si peu assurée sous la gouvernance précédente qu’on voulait à présent la tâter du pied, quitte à trébucher. Et merde, ça marchait! Dieu affectionne la culture hors-ciel. On lui avait donc fignolé en enfer un fan club de rock stars. Et les enfants du rock avaient assimilé le fait qu’il y avait bien un seul Dieu au-dessus de leurs dieux. Un Dieu fait homme, un Dieu de gauche du point de vue de celui qui s’assied à Sa droite, un Dieu des humbles et c’est ce qui impressionnait les seigneurs à paillettes, cette présence, l’idée de cette présence, le mystère de cette idée. Nous avions tous un pote qui connaissait la nana d’un mec qui l’avait croisé avec une bande de copains sur un quai de Seine, là où il avait interrompu sa balade quotidienne pour taper la causette avec eux pendant une demi-heure, avant de continuer son chemin vers l’Élysée. Mitterrand savait nouer des amitiés symboliques. Il nous donnait de la manne à visualiser. On était au courant de ses conversations avec Wiesel, vecteur de culminances et de transnationalité. On en imaginait la teneur. On s’en réchauffait. On y carburait. Ce n’était pas seulement de la naïveté. Il y avait une aptitude à voir loin, à souffrir loin, à aimer loin, à détester loin. Aimer vraiment, c’est savoir détester vraiment. Sous Mitterrand, Le Pen était l’exutoire des mal réconciliés et non l’exécutoire d’un réformisme omnipartite. Il était un énergumène du passé, pas un prolégomène au no future. En ce temps-là, quelques uns d’entre nous croyaient à la possibilité d’une Internationale réconciliée avec son propre principe, bien décidée à repartir sur les bases débiaisées d’une psychochirurgie réparatrice à vous démoder d’un coup le Boucher de Lyon de retour sur le lieu de ses crimes. En ce temps-là, le principal était encore à faire, mais quelque chose démarrait en ce sens. Le changement était tangible et laissait entrevoir des heures passionnantes. La France était un chantier. Une nation à reconstruire dont nous étions les architectes-ouvriers.
    Hollande n’a pas eu son Stalag, grand bien lui fasse! Les petits carreaux rouge et blanc, ce n’est pas vraiment son style, merci pour lui! À quoi put ressembler la Résistance de ce faux mou? Ne riez pas. Après le choc de 2002, Hollande résiste à l’effondrement d’un parti dont on oublie toujours de rappeler qu’il fut miné par son fondateur, legs machiavélique digne du grand stratège craignant qu’un impétrant de son propre camp ne se fît trop vite un nom en Mitterrandie. Au moment du pacte de Marrakech, qui est le premier à inverser la course du roc de strauss-kahnite? Ressortons les images. Où se trouve le petit protégé d’Attali à l’heure où la jeune Mutti fait, puis défait le mur? Peu importe, c’est, n’importe comment, de la putain de grande Histoire. Vécue par un petit parmi les petits, un acteur parmi les acteurs, un ébranleur du sol à vous déboulonner les vieilles statues et non moins vieux statuts d’Europe. L’actuel couple franco-allemand est un rescapé du naufrage communiste. Une libérale née de l’Union des républiques socialistes soviétiques et un social issu du monde libre, il y a matière à réfléchir davantage qu’à fléchir, il y a de quoi repenser le pansé idéologique sans redouter d’avoir à lui lécher les croûtes. Hollande a dépersonnalisé la fonction présidentielle. Il l’a fait par attachement à ce qui pouvait être sauvé de son idéal. La nostalgie Boutih le regagnera forcément, et son Ayrault en sortira galvanisé. Pour cela, il se méfiera comme de la peste de sa propension au repli. Car la tanière du loup blessé ne transforme pas le loup en agneau si elle donne des idées rouges aux charognards attirés hors de leur planque. Et j’en viens à mon petit un. Éviter d’associer l’isolement à la souffrance. Le héros romantique ne suscite plus de l’empathie à l’amorce de la redescente. Lorsqu’on se voit déjà au fond du gouffre, on s’y voit parmi d’innombrables indistinctifs. Petit deux. Éviter de feindre l’absence de souffrance. Le peuple impuissant ne voudrait pas qu’on lui retire sa dernière parcelle de pouvoir transitif, celle de punir le responsable externe de ses échecs internes. Petit trois. Hollande doit à présent montrer à ses ennemis qu’il se tient prêt à riposter dans le déséquilibre des forces dont il jouit. On lui a fait mal, non, non, on a osé lui faire mal. Et ceux qui ont eu l’imp(r)udence de lui agacer les orteils vont s’en mordre les doigts. Le premier qui dorénavant se risquera à le gifler recevra un coup de massue. Que la masse en soit convaincue au point où elle se placera en dérapant du côté du plus fort, puissance massive de ce puissant défenseur des droits, à commencer par les siens propres. Petit trois bis. Ne plus hésiter à fendre le ventre de l’air. À cet effet, soigner l’image de la pénétration. Nous voulons de la présidence en 3D. Du manteau invisible, de la peau de peau. Le manteau ne prend jamais le dessus sur ce qu’il a dessous sauf à devoir s’accrocher à un porte-manteau. L’homme qui se dégotta pour soutien de campagne le compagnon de Saint-Laurent ne devrait pas mettre longtemps à régler notre mire. Pour ce qui est du physique, tout atout est potentiellement retournable. Découpez une lamelle de notre ancien cerveau, formez un ruban hermétique et faites entrer dans son arène ceux qui auront l’audace de s’y mesurer, le cou de taureau fascine indubitablement. Le problème, c’est que sous certains angles, il disparaît, laissant accroire que la tête a été posée entre deux épaules rembourrées comme sur un plateau. Inutile de faire ce cadeau à l’épouse déchaînée d’Hérode. Redresser le col en forme de minerve aura pour double effet de rendre forme à la nuque et d’insuffler à l’épine dorsale un salutaire défouraillement. Petit quatre. Propulser à l’avant-scène l’Attali de François le Vif. Le temps est largement venu de répandre l’odeur des coulisses du pouvoir, le fantasme est puissant. Et puis, vous savez bien ce que l’on dit de ça… que ça ne s’invente pas. Je lève donc le voile sur la vérité plus imaginative que ne l’est la fiction, et me penche sur les affinités électives entre un Président français et un écrivain israélien, lequel dépositaire du cosmopolitisme diasporique organisera, au bout de quelques mois, une rencontre au sommum entre son grand ami et l’Alexandre Jardin palestinien, dynamiteur de la mémoire familiale oèlepéenne en connexion directe avec ce qui, valant pour tous les hommes, décide du juste et de l’injuste, et comme de juste, se désolidarise, enfin! avec chaque crime de sang rehaussé d’héroïsme et restaure à son peuple un niveau de conscience, rapiécé pied à pied. Les négociations israélo-palestiniennes méritent bien un accord final; s’il se fondait sur la fausseté, pas d’accord. C’est comme pour la demande de gestes sur l’ouvrez-les-guillemets-colonisation-fermez-les-guillemets. Elle n’est recevable que dès l’instant qu’elle s’accompagne d’une demande parallèle de reconnaissance non seulement officielle, mais institutionnelle, de l’État d’Israël par les leaders des deux côtés de la Palestine future, à moins que l’on perdure dans la duplicité. Petit cinq. Un président de la République ne doit pas concéder une once de pouvoir à ses ministres. Aussi, le Président Hollande ne tardera pas à rendre hommage aux élans humanistes qui auront su manifester leur soutien à sa garde rabaissée, outragée en partie à sa place, place de celui qui la voulue à cette place. En aucun cas il ne laissera penser que ce combat n’est pas le sien, qu’il (ce combat) n’est pas de son niveau, qu’il (lui-même) n’est pas à son niveau. Ne nous méprenons pas, que justice ait été rendue à la Justice n’est pas chose à remettre en cause. Ensuite, nul n’est censé dépasser celui qui est à la tête de tous. Le noble combat de l’homme contre l’ignoble ne doit pas transformer le sujet en objet. L’objet de notre vigilance, c’est l’unité du genre humain face à la racialisation d’une diversité subgénomique échappant à toute forme de reductio ad generatum. Taubira est désormais une flèche et moins que jamais une cible. Un fer de lance dans la main de Hollande. Qui tient son pouvoir de celui qui le détient. L’abolitionniste bénissait Mitterrand de lui avoir offert de porter, en son nom, une loi emblématique. Le renforcement de la stature de Christiane Taubira, utilisé comme il se doit, est à même de réaliser la défragmentation du gouvernement.

  2. Je me rappelle ce camarade gaulliste, un original… Nous sommes en 1981. Lui, n’a pas vécu l’événement intrusif de la gauche dans sa république tel un avènement. Il nous confie son impression de la cérémonie d’investiture où, voyant pénétrer dans la salle des fêtes du palais le grand chancelier de la Légion d’honneur, suivi d’un valet, puis d’un ou deux gardes républicains, il réalise que le valet qu’il vient d’apercevoir, «c’était Mitterrand!»
    Pourtant, qui contesterait que François Mitterrand fût entré, puis rentré plusieurs fois dans l’Histoire avant qu’il ne connût enfin ce que c’était que d’être le successeur de son dominateur. Qu’avait-il donc pour nous séduire, ce vieux briguant (avec un t). D’abord, il avait avec lui le corps qu’il chapeautait, l’idéalisme périclitant, le redressement d’un 68 ayant basculé par dépit dans l’horizontalité du 69, le prolétariat croyant… pour quelques heures encore… à la démocratie représentative. Tout cela, il faut être un petit peu habile si l’on veut le bien posséder. En cela, celui dont on oublie parfois qu’il n’était qu’un homme nous a bien eus pour avoir su lester d’imaginaire nos tendances profondes. Il fut un père pour nous qui n’avions plus de pères, — on n’est jamais plus en manque que de ce qu’on a eu le courage de quitter. — Mais 68 était une adolescente révoltée, une fugueuse terrorisée. Son substitut du père arrivait enfin. Et la gamine ne cachait pas sa joie. Elle s’appelait Roger Hanin. Elle s’appelait France Gall. Elle s’appelait Harlem Désir. Elle s’appelait Yves Mourousi, car la droite, elle aussi, pour même qu’elle fût économiquement amorale, n’allait pas bouder son plaisir en ces temps de relâchement des mœurs. Le Sérillon du Panthéon s’était sans états d’âme bombardé à la tête de France 3, propaganda oblige. Cette vieille branche de Rousselet canalisait le Canal jeune. Le conseiller du Prince était le conseiller du Fou. L’existence d’une séparation des pouvoirs avait été si peu assurée sous la gouvernance précédente qu’on voulait à présent la tâter du pied, quitte à trébucher. Et merde, ça marchait! Dieu affectionne la culture hors-ciel. On lui avait donc fignolé en enfer un fan club de rock stars. Et les enfants du rock avaient assimilé le fait qu’il y avait bien un seul Dieu au-dessus de leurs dieux. Un Dieu fait homme, un Dieu de gauche du point de vue de celui qui s’assied à Sa droite, un Dieu des humbles et c’est ce qui impressionnait les seigneurs à paillettes, cette présence, l’idée de cette présence, le mystère de cette idée. Nous avions tous un pote qui connaissait la nana d’un mec qui l’avait croisé avec une bande de copains sur un quai de Seine, là où il avait interrompu sa balade quotidienne pour taper la causette avec eux pendant une demi-heure, avant de continuer son chemin vers l’Élysée. Mitterrand savait nouer des amitiés symboliques. Il nous donnait de la manne à visualiser. On était au courant de ses conversations avec Wiesel, vecteur de culminances et de transnationalité. On en imaginait la teneur. On s’en réchauffait. On y carburait. Ce n’était pas seulement de la naïveté. Il y avait une aptitude à voir loin, à souffrir loin, à aimer loin, à détester loin. Aimer vraiment, c’est savoir détester vraiment. Sous Mitterrand, Le Pen était l’exutoire des mal réconciliés et non l’exécutoire d’un réformisme omnipartite. Il était un énergumène du passé, pas un prolégomène au no future. En ce temps-là, quelques uns d’entre nous croyaient à la possibilité d’une Internationale réconciliée avec son propre principe, bien décidée à repartir sur les bases débiaisées d’une psychochirurgie réparatrice à vous démoder d’un coup le Boucher de Lyon de retour sur le lieu de ses crimes. En ce temps-là, le principal était encore à faire, mais quelque chose démarrait en ce sens. Le changement était tangible et laissait entrevoir des heures passionnantes. La France était un chantier. Une nation à reconstruire dont nous étions les architectes-ouvriers.
    Hollande n’a pas eu son Stalag, grand bien lui fasse! Les petits carreaux rouge et blanc, ce n’est pas vraiment son style, merci pour lui! À quoi put ressembler la Résistance de ce faux mou? Ne riez pas. Après le choc de 2002, Hollande résiste à l’effondrement d’un parti dont on oublie toujours de rappeler qu’il fut miné par son fondateur, legs machiavélique digne du grand stratège craignant qu’un impétrant de son propre camp ne se fît trop vite un nom en Mitterrandie. Au moment du pacte de Marrakech, qui est le premier à inverser la course du roc de strauss-kahnite? Ressortons les images. Où se trouve le petit protégé d’Attali à l’heure où la jeune Mutti fait, puis défait le mur? Peu importe, c’est, n’importe comment, de la putain de grande Histoire. Vécue par un petit parmi les petits, un acteur parmi les acteurs, un ébranleur du sol à vous déboulonner les vieilles statues et non moins vieux statuts d’Europe. L’actuel couple franco-allemand est un rescapé du naufrage communiste. Une libérale née de l’Union des républiques socialistes soviétiques et un social issu du monde libre, il y a matière à réfléchir davantage qu’à fléchir, il y a de quoi repenser le pansé idéologique sans redouter d’avoir à lui lécher les croûtes. Hollande a dépersonnalisé la fonction présidentielle. Il l’a fait par attachement à ce qui pouvait être sauvé de son idéal. La nostalgie Boutih le regagnera forcément, et son Ayrault en sortira galvanisé. Pour cela, il se méfiera comme de la peste de sa propension au repli. Car la tanière du loup blessé ne transforme pas le loup en agneau si elle donne des idées rouges aux charognards attirés hors de leur planque. Et j’en viens à mon petit un. Éviter d’associer l’isolement à la souffrance. Le héros romantique ne suscite plus de l’empathie à l’amorce de la redescente. Lorsqu’on se voit déjà au fond du gouffre, on s’y voit parmi d’innombrables indistinctifs. Petit deux. Éviter de feindre l’absence de souffrance. Le peuple impuissant ne voudrait pas qu’on lui retire sa dernière parcelle de pouvoir transitif, celle de punir le responsable externe de ses échecs internes. Petit trois. Hollande doit à présent montrer à ses ennemis qu’il se tient prêt à riposter dans le déséquilibre des forces dont il jouit. On lui a fait mal, non, non, on a osé lui faire mal. Et ceux qui ont eu l’imp(r)udence de lui agacer les orteils vont s’en mordre les doigts. Le premier qui dorénavant se risquera à le gifler recevra un coup de massue. Que la masse en soit convaincue au point où elle se placera en dérapant du côté du plus fort, puissance massive de ce puissant défenseur des droits, à commencer par les siens propres. Petit trois bis. Ne plus hésiter à fendre le ventre de l’air. À cet effet, soigner l’image de la pénétration. Nous voulons de la présidence en 3D. Du manteau invisible, de la peau de peau. Le manteau ne prend jamais le dessus sur ce qu’il a dessous sauf à devoir s’accrocher à un porte-manteau. L’homme qui se dégotta pour soutien de campagne le compagnon de Saint-Laurent ne devrait pas mettre longtemps à régler notre mire. Pour ce qui est du physique, tout atout est potentiellement retournable. Découpez une lamelle de notre ancien cerveau, formez un ruban hermétique et faites entrer dans son arène ceux qui auront l’audace de s’y mesurer, le cou de taureau fascine indubitablement. Le problème, c’est que sous certains angles, il disparaît, laissant accroire que la tête a été posée entre deux épaules rembourrées comme sur un plateau. Inutile de faire ce cadeau à l’épouse déchaînée d’Hérode. Redresser le col en forme de minerve aura pour double effet de rendre forme à la nuque et d’insuffler à l’épine dorsale un salutaire défouraillement. Petit quatre. Propulser à l’avant-scène l’Attali de François le Vif. Le temps est largement venu de répandre l’odeur des coulisses du pouvoir, le fantasme est puissant. Et puis, vous savez bien ce que l’on dit de ça… que ça ne s’invente pas. Je lève donc le voile sur la vérité plus imaginative que ne l’est la fiction, et me penche sur les affinités électives entre un Président français et un écrivain israélien, lequel dépositaire du cosmopolitisme diasporique organisera, au bout de quelques mois, une rencontre au sommum entre son grand ami et l’Alexandre Jardin palestinien, dynamiteur de la mémoire familiale oèlepéenne en connexion directe avec ce qui, valant pour tous les hommes, décide du juste et de l’injuste, et comme de juste, se désolidarise, enfin! avec chaque crime de sang rehaussé d’héroïsme et restaure à son peuple un niveau de conscience, rapiécé pied à pied. Les négociations israélo-palestiniennes méritent bien un accord final; s’il se fondait sur la fausseté, pas d’accord. C’est comme pour la demande de gestes sur l’ouvrez-les-guillemets-colonisation-fermez-les-guillemets. Elle n’est recevable que dès l’instant qu’elle s’accompagne d’une demande parallèle de reconnaissance non seulement officielle, mais institutionnelle, de l’État d’Israël par les leaders des deux côtés de la Palestine future, à moins que l’on perdure dans la duplicité. Petit cinq. Un président de la République ne doit pas concéder une once de pouvoir à ses ministres. Aussi, le Président Hollande ne tardera pas à rendre hommage aux élans humanistes qui auront su manifester leur soutien à sa garde rabaissée, outragée en partie à sa place, place de celui qui la voulue à cette place. En aucun cas il ne laissera penser que ce combat n’est pas le sien, qu’il (ce combat) n’est pas de son niveau, qu’il (lui-même) n’est pas à son niveau. Ne nous méprenons pas, que justice ait été rendue à la Justice n’est pas chose à remettre en cause. Ensuite, nul n’est censé dépasser celui qui est à la tête de tous. Le noble combat de l’homme contre l’ignoble ne doit pas transformer le sujet en objet. L’objet de notre vigilance, c’est l’unité du genre humain face à la racialisation d’une diversité subgénomique échappant à toute forme de reductio ad generatum. Taubira est désormais une flèche et moins que jamais une cible. Un fer de lance dans la main de Hollande. Qui tient son pouvoir de celui qui le détient. L’abolitionniste bénissait Mitterrand de lui avoir offert de porter, en son nom, une loi emblématique. Le renforcement de la stature de Christiane Taubira, utilisé comme il se doit, est à même de réaliser la défragmentation du gouvernement.

  3. Il faudrait neanmoins arreter d encenser l incompetence flagrante du President socialiste en la maquillant en cafouillage de communication

    La bien pensance de gauche voudrait travestir une triste realite celle de la vacuite d un pouvoir sans ligne directrice desuet et totalement depasse par les enjeux