Si le monde a depuis longtemps détourné ses caméras des visages des Pussy Riot, la justice russe continue, impassible, à broyer les trois jeunes rebelles qui ne doivent pas devenir des exemples. C’est ainsi que nous avons appris dans la soirée du mardi 22 mai que Maria Alekhina avait entamé une grève de la faim après avoir été empêchée par la justice russe d’assister à l’audience au sujet de sa demande de libération anticipée. Réagissant à cette énième embuche certainement destinée à l’affaiblir physiquement et psychologiquement, la jeune fille, citée par ses proches, a déclaré : « J’interdis à mes avocats de participer aux débats jusqu’à ce qu’on m’amène au tribunal pour assister à l’audience ». Rappelons que la Pussy Riot purge une peine de deux ans de camp pour une « prière punk » contre Vladimir Poutine. La performance chantée remonte au mois de février 2012 et avait eu lieu à l’intérieur d’une cathédrale moscovite. Nous l’avions largement commenté ici même, à La Règle du Jeu (Solidarité et soutien aux Pussy Riot et Inédit : La vidéo du happening des Pussy Riot).

Selon des informations du journal anglais, The Guardian : « La court de justice de Berezniki, une petite ville située dans l’Oural où se trouve la colonie pénitenciere de Maria Alekhina, a dénié à l’activiste le droit d’assister à son audience prévue mercredi. La jeune fille est apparue via vidéoconférence et fut sommée de répondre aux questions qui lui étaient posées par voie de fax, la procédure nécessitant de fréquentes pauses dans les débats ». Aujourd’hui, le moral de Maria Alekhina semble au plus bas. Dans une lettre récemment adressée à Radio Svoboda, la jeune russe écrivait comme dans un mauvais présage : « Bientôt je comparaitrai devant une cour de justice qui décidera, bien évidemment, qu’il est impossible de laisser une personne aussi dangereuse que moi évoluer en société. C’est aussi prévisible que lassant »…