La commission nationale des recours de l’UMP (la Conare) a proclamé lundi en fin d’après-midi la victoire de Jean-François Copé à l’élection pour la présidence de l’UMP, avec 952 voix d’avance sur François Fillon.

Alors que Copé a aussitôt appelé à choisir «le pardon plutôt que la division», le camp Fillon ne désarmait pas et continuait de son côté à dénoncer des irrégularités. Alain Juppé, dont la mission de conciliation avait échoué dimanche, estimait quant à lui que rien n’était réglé.

Les appels à revoter se multipliaient, notamment dans le sillage de la pétition lancée par Nathalie Kosciusko-Morizet. Selon l’AFP, c’est la solution que prévilégie également Nicolas Sarkozy, lequel a déjeuné lundi avec Fillon et a parlé au téléphone avec Copé.

En attendant, François Fillon crée un groupe parlementaire « Rassemblement-UMP », selon des élus fillonistes, et demande une nouvelle élection à l’UMP sous trois mois.

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10H. Les fillonistes se réunissent au Musée social (VIIe arrondissement) pour discuter de la réplique à donner au troisième discours de victoire de Jean-François Copé. Selon le député Lionel Tardy, qui twitte pendant la discussion, François Fillon demande de procéder à un nouveau scrutin dans les trois prochains mois sous l’égide d’une commission «totalement indépendante» et appelle à la création de son propre groupe parlementaire sous l’étiquette «Rassemblement UMP».

9h30. Jean-François Copé est arrivé mardi à l’Elysée vers 9h30 pour rencontrer le président François Hollande dans le cadre des consultations des principaux partis politique sur les travaux de la commission Jospin. Copé est accompagné des présidents des groupes de l’UMP à l’Assemblée nationale et du Sénat, Christian Jacob et Jean-Claude Gaudin.

9h20. Le président du MoDem François Bayrou estime sur RTL que la crise à l’UMP est un épisode qui profite essentiellement à l’extrême droite. «Aujourd’hui c’est affreux pour tout le monde. Je ne crois pas du tout que (la crise) profite aux mouvements démocratiques. Je pense que si elle profite à quelqu’un c’est à l’extrême droite», a dit l’ancien candidat à la présidentielle. «Vraiment c’est un épisode qui aura été négatif pour l’ensemble de la responsabilité politique en France, et cela veut dire aussi que toutes les règles qui organisent la démocratie française sont à revoir, franchement on ne peut pas continuer comme ça», a insisté François Bayrou, qui a le sentiment que l’UMP se dirige «vers un nouveau vote». «Le fait qu’Alain Juppé et un certain nombre de responsables très importants disent « pour assurer la transparence, il faut que l’on vote à nouveau », j’ai l’impression, vu de l’extérieur, que cette solution va s’imposer.».

8h30. Eric Ciotti, directeur de campagne de François Fillon, estime que Nicolas Sarkozy, «une fois de plus, montre la voie» en étant favorable à revoter pour la présidence de l’UMP. «Nous ne pouvons en sortir que par la voix des militants», estime-t-il sur France 2. «C’est la seule solution, autrement, on sera dans le soupçon, l’illégitimité». Eric Ciotti préconise «un vote global», puisqu’il y a eu «des problèmes partout dans cette élection. Jean-François Copé organisateur et candidat», cela signifiait «dès le départ un vice de forme». Il faut le faire «le plus vite possible», mais en prenant le temps «qu’un comité des sages l’organise de façon indépendante». Quant à un refus de second scrutin par le député-maire de Meaux, reconfirmé lundi comme président de l’UMP par la commission des recours, Ciotti glisse : «J’avais cru comprendre, pendant la campagne, qu’il se soumettrait à tous les choix et toutes les décisions du président de la République». «Il a fermé la porte à Alain Juppé», et «il semble fermer la porte à Nicolas Sarkozy : trop c’est trop».

8h15. La secrétaire générale de l’UMP Michèle Tabarot affirme que Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy n’ont «pas parlé de nouvelles élections» à l’UMP, contrairement à ce qu’ont affirmé lundi soir des sources issues des camps Copé et Fillon. «Je ne sais pas s’il a eu l’occasion de le dire réellement ou pas. Selon les entourages c’est très vague (…). Ils n’ont pas parlé de nouvelles élections (…), je ne le pense pas», a déclaré sur LCI la députée des Alpes-Maritimes, proche de Jean-François Copé. «Il faut à un moment donnné accepter une défaite, se mettre en ordre de marche. Pourquoi revoter ?», a-t-elle dit, relativisant la portée de la pétition lancée par Nathalie Kosciusko-Morizet appelant à un nouveau vote : «La pétition n’est pas signée par les militants, mais par tous les Français, et on peut voter plusieurs fois», a-t-elle souligné.

8 heures. Patrick Balkany, un proche de Nicolas Sarkozy, juge sur Europe 1 impossible «techniquement» de revoter pour la présidence de l’UMP. Alors que l’ex-chef de l’Etat a estimé lundi, durant son déjeuner avec François Fillon, qu’il serait préférable d’appeler les adhérents de l’UMP à voter une nouvelle fois pour sortir le parti de l’impasse, le député-maire de Levallois-Perret, favorable à Jean-François Copé, a jugé que ce n’était pas faisable. «Techniquement, il est impossible de revoter parce que cela veut dire six mois de campagne : appel à candidatures, demandes de parrainages, campagne. Pour arriver au même résultat !», a assuré l’élu UMP. Et si c’était la justice qui exigeait ce nouveau scrutin, «on revoterait dans trois ans… Il est prévu de toute manière que dans trois ans, on réélira un président», a-t-il objecté. «Il faut arrêter les chicayas» et «enterrer la hache de guerre», a préconisé l’élu des Hauts-de-Seine.