L’incroyable feuilleton de l’UMP et ses rebondissements.
Cinq jours après le vote pour la présidence de l’UMP, le bras de fer continue entre les deux candidats à sa présidence, François Fillon et Jean-François Copé.

La crise semble insoluble…

En Direct : La crise au sein de l’UMP

12 heures. Peu après la prise de parole de Copé, Alain Juppé intervient à son tour pour préciser le rôle et le fonctionnement de sa médiation par rapport à celui de la commission des recours. «Je constate donc que Jean-François Copé et François Fillon se sont dit d’accord pour la médiation que j’ai proposée. Il n’en reste pas moins qu’il y a beaucoup de travail à faire pour faire fonctionner cette médiation : voici la façon dont je la conçois.» […] «Je demande à François Fillon et Jean-François Copé de me rencontrer avant dimanche soir pour voir si on peut se mettre d’accord. […] Je demande à François Fillon, Jean-François Copé et leurs lieutenants s’ils sont d’accord sur cette médiation, de s’abstenir d’attaques personnelles. On ne peut pas travailler en s’envoyant des noms d’oiseaux de part et d’autre.»

11h30. Au siège de l’UMP, Jean-François Copé prend la parole devant les militants pour dénoncer l’attitude de François Fillon. «Vous êtes déboussolés, indignés, choqués. Moi aussi. […] Je ne me suis pas engagé en politique pour des batailles de chiffonniers. Je me suis engagé pour des valeurs. Personne n’est au-dessus des règles, ce serait vous enlever à vous les militants le pouvoir de choisir. Je n’ai qu’une obsession, garantir l’unité de notre mouvement.

«François Fillon nous dit qu’il refuse de saisir la commission nationale des recours. Sa position nous conduisait à l’impasse. Pour en sortir j’ai moi-même saisi hier la commission des recours, dans un souci d’apaisement car je ne veux aucune suspicion sur le vote. J’ai accepté qu’Alain Juppé intervienne avec une commission ad hoc. […] Mais la commission des recours est la seule qui puisse juridiquement valider les résultats de l’élection.

«François Fillon avait accepté hier la proposition d’Alain Juppé. J’apprends ce matin qu’il fait à nouveau marche arrière. Pire, il a des mots extrêmement blessants et injurieux pour l’ensemble de notre famille politique.» Seul vaut «le verdict de la commission nationale des recours, sous le regard attentif et impartial de la médiation Juppé.»

11 heures. Dans la foulée des propos de François Fillon sur RTL, Jean-François Copé accuse : «C’est un gros retour en arrière». Le président de l’UMP dénonce des «termes inappropriés» et assure qu’il «ne comprend plus rien à ce qui se passe dans la tête de François Fillon», dont il dénonce les «allers et retours permanents». «Je crois que c’est quelqu’un qui n’accepte pas sa défaite.»

8h50. La députée-maire du VIIe arrondissement de Paris, Rachida Dati, soutien de Jean-François Copé, a fustigé François Fillon, assurant que «ceux d’en haut rédigent les statuts pour eux mais quand ça va pas, ils les contestent, c’est ce qui choque les militants». En conséquence, l’ex-garde des Sceaux appelle à s’en tenir aux statuts de l’UMP et à bien délimiter le rôle de la Commission Juppé. «Alain Juppé a été appelé à la rescousse, il va uniquement vérifier si le travail de la commission de recours se fait dans de bonnes conditions, c’est tout», a-t-elle assuré sur Europe 1. «Je pense qu’il y a eu quelques confusions» sur le rôle d’Alain Juppé pour régler le différend à la tête de l’UMP : «Il ne pourra que vérifier les conditions de travail de la Commission de recours, ni plus ni moins», insiste-t-elle.

Jeudi 22 novembre 2012

20 h 13. Patrice Gélard, le président de la Cocoe, estime qu’il n’est pas possible « de savoir qui va gagner » et affirme qu’il faut recompter dans « 4 ou 5 fédérations ».

19 h 14. « Je constate que la proposition que j’ai formulée aujourd’hui a été acceptée par Jean-François Copé et François Fillon. Je m’en réjouis », a déclaré Alain Juppé dans un communiqué et des messages sur Twitter. « Je souhaite les rencontrer ensemble dès la fin de cette semaine pour arrêter les modalités de travail de la commission que je présiderai. » « Cette commission sera constituée de cinq membres : moi-même, un membre désigné par François Fillon, un membre désigné par Jean-François Copé ; je désignerai les deux autres membres en accord avec les deux parties. » Le maire de Bordeaux a rappelé que sa commission auditionnera la Cocoe et la commission des recours qui a été saisie par Jean-François Copé. Elle rendra son arbitrage dans une quinzaine de jours.

18 h 6. Jérôme Chartier, proche de François Fillon, a déclaré n’avoir « pas très bien compris ce qui a été dit lors de la conférence de presse du représentant de Jean-François Copé ». Jérôme Lavrilleux, proche de Jean-François Copé, a déclaré que ce dernier était prêt à accepter « le verdict » d’Alain Juppé après la vérification par la commission nationale des recours de l’UMP de l’élection du président du parti. « Le plus important, c’est que la commission Juppé soit bien la commission compétente, la commission qui décide, la commission qui entend, la commission qui prend toute la légitimité de vérification, de contrôle et de décision, s’agissant de cette élection. C’est que nous avons toujours souhaité, et voilà, c’est ce que nous avons bien compris s’agissant de l’acceptation de Jean-François Copé. Nous n’aimerions pas avoir compris autre chose », a déclaré Jérôme Chartier, député du Val-d’Oise, dans les couloirs de l’Assemblée. Interrogé sur la première réaction de Valérie Pécresse, très hostile aux propos de M. Lavrilleux, M. Chartier a répondu : « Le flottement, c’est qu’on n’a pas très bien compris ce qui a été dit lors de la conférence de presse du représentant de Jean-François Copé, qui était vraiment marquée par l’empreinte de l’émotion. »

17 h 30.
Éric Ciotti, mis en cause par Jérôme Lavrilleux, annonce sur Twitter qu’il va le poursuivre en justice.

16 h 51. Valérie Pécresse rajoute un peu de complexité à la situation passablement embrouillée. Elle refuse qu’Alain Juppé rende son arbitrage sur l’élection à l’UMP sur la base de travaux de la commission des recours du parti, car cela le réduirait au rôle de « censeur d’une décision d’une commission remplie de membres copéistes ». « La médiation Juppé, c’est rendre Alain Juppé juge des résultats de l’élection sur la base d’une commission totalement impartiale. Il faut la commission Juppé tout de suite et maintenant », a-t-elle dit dans les couloirs de l’Assemblée. Rappelons que le maire de Bordeaux a proposé de présider une instance collégiale chargée de recompter les voix.

Décryptage d’un filloniste au Point.fr : « La commission des recours de l’UMP est majoritairement composée de pro-Copé. Copé a juste accepté que Juppé soit observateur des travaux de la commission des recours, il a donc refusé la constitution d’une commission indépendante présidée par Alain Juppé. » Pour mémoire, la commission nationale des recours est composée de neuf membres, dont la majorité soutient Jean-François Copé. Et le responsable des affaires juridiques de l’UMP, David Biroste, neutre dans la guerre Copé-Fillon, n’est plus là pour veiller au grain. David Biroste, qui occupait aussi la fonction de secrétaire à la Cocoe et à la commission des conflits, a été viré par Copé en octobre. C’est pourquoi l’équipe de Fillon refuse que cette commission des recours soit saisie et réclame une commission indépendante présidée par Alain Juppé.

16 h 43. Cette scène de La chute, film d’Oliver Hirschbiegel, a été parodiée des dizaines, peut-être des centaines de fois. Aujourd’hui c’est le psychodrame à l’UMP qui inspire les internautes… Qui ont décidément pris le parti de rire de la guerre des nerfs qui se joue entre François Fillon et Jean-François Copé.

16 h 13. Le directeur de cabinet de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux, annonce que le président proclamé de l’UMP accepte l’offre de médiation d’Alain Juppé. Twitter s’amuse du ton tragique et des arguments du directeur de cabinet de Jean-François Copé. « Conformément à nos statuts, il faudra laisser travailler la commission nationale des recours », saisie jeudi par Jean-François Copé, et « nous acceptons l’échelon supérieur constitué par M. Alain Juppé. Nous avons confiance dans l’ensemble des personnes qui seront amenées à regarder les résultats, nous espérons que la sagesse va s’imposer, que tout le monde dira à l’avance qu’il est prêt à reconnaître le résultat qui sortira de cette décision ».

16 h 4. Comme si l’histoire n’était pas assez ironique, la Fondation Chirac a remis aujourd’hui le prix pour… la prévention des conflits. Ce n’est évidemment ni Jean-François Copé ni François Fillon qui l’ont reçu, mais le père Francisco « Pacho » de Roux, jésuite colombien engagé dans la lutte contre la corruption.

15 h 57. « Quand on pense qu’on a des raisons de contester une élection, on dépose un recours. On ne prend pas la presse à témoin », prévient Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé. « Pourquoi François Fillon refuse-t-il de déposer un recours ? » s’interroge-t-il, avant d’égrainer une liste de plusieurs bureaux de vote litigieux. Il a notamment brandi la photographie d’un procès-verbal réalisé à Nice « sous contrôle d’huissiers » et validé « par les représentants des deux candidats » qui montre la présence de « 128 enveloppes de trop par rapport au nombre de votants ». « C’est le signe manifeste d’un bourrage d’urne massif », a accusé Jérôme Lavrilleux. « Comment accepter les leçons de M. Éric Ciotti, dont le propre bureau de vote (…) est entaché d’irrégularités grossières ? » De même, « l’ensemble des opérations électorales en Nouvelle-Calédonie sont contraires aux règles de la Cocoe » et « ne peuvent en aucun cas être prises en compte dans le résultat », a-t-il affirmé en dénonçant « la mise en place d’un système de vote parallèle illicite sur place ». « Nous regrettons d’avoir été contraints à ce déballage, nous nous excusons auprès des militants », a-t-il ajouté.
15 h 53. L’heure limite (20 heures) posée par Alain Juppé pour obtenir une réponse des deux camps amuse beaucoup certains internautes. Une page internet « Ultimatum Juppé » a ainsi vu le jour, affichant un compteur s’égrainant implacablement.

15 h 47. « L’honneur du parti est en jeu », réagit Valérie Pécresse. « L’honneur du scrutin ne peut pas être établi par une commission à la main de Jean-François Copé », poursuit la députée des Yvelines en appelant aux « figures » de l’UMP. Valérie Pécresse évoque un « imbroglio insoutenable ». « Une direction collégiale serait une voie qu’il faudrait explorer », estime l’ancienne ministre.

15 h 23. « Désastreux, ridicule. » Au cours d’une conférence de presse organisée à Bordeaux, Alain Juppé n’a pas de mots assez forts pour dénoncer l’imbroglio en cours à l’UMP. « Nous allons tout droit vers un éclatement de l’UMP si cette mascarade continue », prévient le cofondateur du parti il y a quasiment dix ans jour pour jour. « C’est une question de jours, l’UMP est moribonde » poursuit-il, d’un ton sec.

Alain Juppé, qui propose de jouer un rôle de médiateur dans la crise, salue la réponse positive de François Fillon, mais explique que la contre-proposition qui lui a été faite par Jean-François Copé – et qui n’a pas été rendue publique – ne lui satisfait pas. « Ma proposition est simple : c’est oui, ou c’est non. Et j’attends une réponse avant 20 heures », martèle l’ancien chef de la diplomatie de Nicolas Sarkozy, visiblement agacé par la situation.

« Le processus électoral s’est bien déroulé », estime-t-il toutefois, jugeant que « tout s’est déréglé dans la nuit de dimanche à lundi ». Le maire de Bordeaux appelle à bien « distinguer » les deux problèmes : celui de la comptabilisation des voix et celui des éventuelles fraudes. Alain Juppé, qui ne mâche décidément pas ses mots, n’hésite pas à qualifier la Cocoe d' »incompétente ». « Je ne suis pas optimiste », prévient Alain Juppé, ajoutant: « Un éventuel recours en justice serait une arme nucléaire absolument désastreuse. »

14 h 15. Dans un communiqué publié juste après l’annonce du maire de Bordeaux, François Fillon « salue l’initiative d’Alain Juppé ». Fillon dit avoir « confiance en son indépendance et son expérience ». « Cette initiative constitue la meilleure solution pour sortir l’UMP de l’impasse », ajoute le député de Paris.

14 h 4. La Cocoe reconnaît que l’ajout de voix manquantes inverserait « vraisemblablement » les résultats de l’élection. L’instance demande à la commission de recours de l’UMP de statuer.

13 h 53. Alain Juppé sort de son silence. Appelé par les deux parties à jouer un rôle dans la résolution de la crise, il propose de présider une instance collégiale pour réexaminer les résultats. L’ex-Premier ministre fait savoir que sa proposition tient jusqu’à jeudi 20 heures. « Au-delà, je n’ai pas l’intention de me laisser instrumentaliser dans les confrontations délétères », souligne le maire de Bordeaux dans un communiqué.

12 h 42. La motion du l’UMP intitulée la Boîte à idées a appelé militants et sympathisants de l’UMP à manifester ce jeudi à 19 heures devant le siège du parti pour que les chefs en guerre trouvent « une solution ».

12 h 12. Coup de théâtre. Alors qu’il refusait jusque-là toute tractation, Jean-François Copé annonce qu’il va saisir « lui-même » ce jeudi la commission nationale des recours de l’UMP, qui, à l’issue de ses travaux, « prendra la décision de modifier ou non les résultats » proclamés » lundi. Il propose à Alain Juppé d’être « observateur » des travaux de la commission.

11 h 56. Le député UMP de l’Eure et ancien candidat à la présidence de l’UMP, Bruno Le Maire, presse Jean-François Copé et François Fillon de se rencontrer « dans les 24 heures ». « C’est leur responsabilité à tous les deux », souligne-t-il.

11 h 6.
Ne manquant pas l’occasion de profiter du désordre à l’UMP, Jean-Louis Borloo déclare : « La véritable force d’alternance, la véritable opposition, sereine, tranquille, tolérante et ouverte, c’est l’UDI. » Borloo assure avoir enregistré « plus de 1 200 adhésions cette nuit ».

10 h 52.
Jean-François Copé annonce avoir téléphoné à François Fillon pour lui proposer une rencontre, ce que l’ex-Premier ministre a accepté à la seule condition qu’Alain Juppé soit présent.

10 h 40.
C’est François Fillon qui ouvre le bal jeudi matin. Au lendemain de l’annonce, sur TF1, de son retrait à la course à la présidence de l’UMP – à la condition qu’Alain Juppé sorte le parti de la crise -, l’ancien Premier ministre demande la publication des « résultats complets, fédération par fédération », ce qui fera apparaître, selon lui, qu’il l’a emporté sur Jean-François Copé lors du vote dimanche pour la présidence à l’UMP (lire notre article).

Un commentaire

  1. Il s’agit là d’une bombe sur la démocratie, J.F. Coppé a volé, a violé la démocratie pour ses propres
    ambitions mesquines.
    Il ne s’agit pas du « pain au chocolat », que ce ridicule personnage a sorti de son ridicule chapeau,
    mais d’un crime contre la démocratie, nous vouslons d’autres élections, point final…..