Et il y avait, au cœur de cette manifestation très fortement symbolique, le gratin de l’establishment politico-militaire américain : l’amiral William H. McRaven, patron des « Opérations Spéciales » et, à ce titre, organisateur de l’opération qui aboutit à la liquidation de Ben Laden, des vétérans des guerres d’Irak et d’Afghanistan. Ainsi qu’une équipe de quatre jeunes soldats qui sauvèrent, par hélitreuillage, une unité de GI coincés, l’année dernière, dans la Vallée de la Mort, en Afghanistan.

Et comme dans toute cérémonie de ce genre, une brochette de lauréats de la très prestigieuse « Medal of Honor », une brassée de galonnés, un ambassadeur – Ryan Crocker, un habitué des points les plus chauds de la planète : Irak, Pakistan, Syrie, Liban… – des parents de militaires morts au combat ou encore, des spécialistes de l’Intelligence militaire. Avec, au beau milieu de ces héros officiels, un BHL invité au titre de son action en Libye et de la diplomatie « hors les murs », ou « non-conventionnelle », qu’il y a menée pendant presque un an.

Quand son tour est venu de prendre la parole, ce dernier a commencé, à l’unisson de l’ancienne Secrétaire d’État de Bill Clinton, Madeleine Albright, par prononcer un éloge vibrant de Christopher Stevens, l’ambassadeur-courage, assassiné, il y a quelques semaines, à Benghazi et qu’il a connu de près, sur le terrain. Puis, il a tenté d’expliquer, devant une assistance de diplomates, journalistes ou patrons de think tanks médusés, ce qui peut bien pousser un intellectuel célèbre à franchir un beau matin la frontière de la Libye en feu, à y partir à la recherche de représentants de la Résistance en formation, à appeler Nicolas Sarkozy pour lui proposer de lui ramener à Paris les représentants en question, à retourner et retourner encore en Libye – au point de devenir, à l’arrivée, le premier intellectuel à avoir déclenché, suivi et fait triompher une guerre de libération.

Et il a expliqué, enfin, comment, sans comparer l’incomparable, ce qui fut fait en Libye devrait être riche d’enseignements quant à ce qui devrait et pourrait être fait dans la Syrie d’aujourd’hui. Pour Lévy, une forme de consécration. Il était là parmi ses pairs et tenu, ce matin-là, comme un héros américain d’honneur! Pas moins.

Un commentaire

  1. Un article objectif, juste et mesuré, sur le discours de Monsieur Bernard-Henri Lévy, « rayonnant ». Existe-t-il une vidéo de cette conférence ? Cela apporterait encore plus de poids au témoignage de Renaud Revel.
    Cordialement.