En ce jour de jugement à Moscou, La Règle du jeu et l’association Russie-Libertés lancent un appel pour les Pussy Riot signé par Bernard-Henri Lévy, John Malkovich, Antoine de Caunes, Yann Moix, Frédéric Beigbeder, Philippe Starck, Marc Lambron…
Maria Alekhina, 24 ans, mère d’un petit garçon, Nadezhada Tolokonnikova, 23 ans, mère d’une petite fille et Ekaterina Samoussevitch, 29 ans sont en détention depuis le mois de mars en Russie. Leur crime ? Être membre du groupe punk féministe militant, Pussy Riot, sous l’étiquette duquel elles ont réalisé, le 21 février, une performance dans la Cathédrale du Christ Saint-Sauveur de Moscou.
Leur objectif déclaré, en déclamant « Vierge Marie, délivre-nous de Poutine », était d’attirer l’attention sur la collusion de plus en plus inquiétante entre le pouvoir politique de Vladimir Poutine et l’autorité spirituelle de l’Église orthodoxe, incarnée par le patriarche Kirill (ce dernier ayant appelé à voter pour le premier lors des élections de mars). Ce happening qui s’inscrit, faut-il le rappeler, dans une large tradition d’interventions d’artistes qui croisent art et politique, a été reprise juridiquement sous les chefs d’inculpation de « vandalisme aggravé, d’incitation à la haine religieuse et de sabotage des valeurs et du fondement spirituel du pays ».
A l’heure où viennent de se clôturer plusieurs jours de procès qui, selon de nombreux observateurs, étaient loin de préserver avec impartialité les droits de la défense (interrogatoires orientés, questions de la défense le plus souvent rejetées, privation de sommeil et de nourriture), à l’heure où ces femmes et, pour deux d’entre elles, ces mères, encourent jusqu’à 3 ans de camp d’emprisonnement, La Règle du jeu et l’association Russie-Libertés en appellent à une mobilisation la plus large possible pour soutenir ces activistes et féministes dans un combat pour leurs vies, leurs libertés et pour une Russie dégorgée de ces confusions néfastes entre le pouvoir spirituel et politique.
Parce qu’il est pour nous inconcevable que le nom de féminisme se transforme en gros mot, parce qu’il reste hallucinant, aujourd’hui, de voir que les notions de blasphème ou de valeurs spirituelles d’un pays puissent être des armes de guerre juridiques et politiques pour faire taire un vaste courant d’opinion et de pensée à travers le monde, parce qu’il est tout simplement inadmissible de priver de liberté des femmes pour avoir joué de symboles religieux sans violence aucune, nous demandons, nous qui signons cette pétition, la libération immédiate et sans condition de Maria Alekhina, de Nadejda Tolokonnikova et d’Ekaterina Samoussevitch.

Signataires :
Bernard-Henri Lévy, John Malkovich,  Yann Moix, Antoine de Caunes, Philippe Starck, Frédéric Beigbeder, Alexis Prokopiev (porte-parole de l’association Russie-Libertés), Laurent-David Samama, Sanseverino (chanteur), Zoia Svetova (journaliste), Free Pussy Riot France, Marc Lambron, Belkacem Bahlouli (rédacteur en chef de Mojo), Asma Guenifi (Présidente de Ni Putes Ni Soumises), Louis-Georges Tin (fondateur de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie), Gérard Bar-David (rock critic), Gilles Morel (comédien), Tatiana Moguilevskaia (traductrice), Jean-Sebastien Stehli (journaliste), Astrid Wendlandt.

5 Commentaires

  1. Je soutiens l’action des pussy riot et souhaite être signataire de l’appel lancé par la règle du jeu et Russie- libertés.

  2. Il en vas de la liberté tout court pour l’avenir de notre monde quel qu’il soit est ouest nord sud+++++