Mardi 13 mars 2012, fin du bluff. Fin de cette comédie que le Front National nous ressert tous les cinq ans et qui consiste en un faux suspense en deux actes autour de la récolte des 500 signatures nécessaires à la validation de toutes candidatures aux présidentielles.

Premier acte? Médiatiser sa difficulté à recueillir les nécessaires et précieux parrainages. Clamer sur tous les toits que l’entreprise est compliquée et qu’elle pourrait très bien échouer. Le répéter à tue-tête. Laisser reposer. Puis, très vite, entendre bruisser l’inquiétude de quelques naïfs tombant dans le piège de ce que Nathalie Kosciusko-Morizet, ironique, appelle: « la plus vieille série de la vie politique française ».

Arrive alors le deuxième acte de cette fiction écrite à l’avance. Fort de l’appui médiatique de ceux qui alimentent une polémique n’ayant pas lieu d’être, s’insurger du pseudo système démocratique dans lequel nous vivons, un système démocratique ou une force représentant 20% des électeurs ne pourrait pas se présenter à la plus importante des élections nationales. C’est en substance ce que nous disait Florian Philippot, le directeur de campagne de Madame Le Pen, ce matin sur RTL : « […] c’est aussi une très bonne nouvelle pour la démocratie, parce qu’il était tout de même extraordinaire de penser un instant qu’un candidat qui représente près de 20 % des voix au premier tour ne soit pas dans la course ».

Cette comédie, nous l’avions dénoncée, très tôt, dans les colonnes de La Règle du jeu par l’intermédiaire d’un texte de Bernard-Henri Lévy par ce texte, « Ne pas être dupe du bluff des 500 signatures ». A ce moment-ci de la campagne, certains esprits narquois nous reprochaient « de lancer une folle campagne contre le Front National alors même que le parti d’extrême droite ne disposerait sûrement pas de ses 500 parrainages ». C’était ignorer la sempiternelle rengaine décrite plus haut. C’était aussi oublier que La Règle du Jeu s’est formée voilà vingt et un an sur cette opposition farouche aux idées défendues par la famille Le Pen et qu’elle fut et demeure un lieu de vigilance et d’observation des mutations de cet amas politique difforme rassemblant des tendances aussi dangereuses qu’antagonistes sous l’étiquette Front National.

À l’instar d’un Florian Philippot nous expliquant, en substance, que la campagne ne commence réellement que maintenant, nous n’avons pas attendu, à la Règle du Jeu, que le FN obtienne ses 500 signatures pour déconstruire son programme et mettre à bas son argumentaire.

Chaque jour, depuis maintenant plus d’un mois, le site Internet de La Règle du jeu met en ligne une idée, une idée pour contrer l’influence grandissante du Front National. De Caroline Fourest à Jack Lang, d’Elie Chouraqui aux conférences TEDx, ce sont 31 idées de personnalités et de lecteurs engagés contre les idées rétrogrades défendues par Marine Le Pen qui se sont succédées en Une du site Internet de la revue dirigée par Bernard-Henri Lévy.
Cette grande campagne de mobilisation n’est pas terminée. Elle se poursuivra jusqu’au premier tour de l’élection présidentielle, grâce à vos idées et grâce à la mobilisation de personnalités convaincue du danger que représente la candidature de Marine Le Pen pour notre démocratie.

Laurent-David Samama, directeur de la campagne « Chaque jour, une IDÉE pour faire baisser le Front National »

Pour nous écrire, une adresse : redaction@laregledujeu.org

Un commentaire

  1. Bonjour,

    Je suis parfaitement d’accord avec votre analyse. J’ajoute que 42000 élus peuvent donner leur parrainage au front national. 500 signatures représente un peu plus 1% de ces grands électeurs. Mais au delà de la démocratie dans laquelle se drape honteusement le front national, pour l’obtention de ce parrainage, il est en réalité rigoureusement impossible à aucune organisation de faire pression sur 41.000 personnes avec un taux de réussite de 99 %.

    Comme d’habitude, ce parti politique qui est à la fois une honte et un fléau pour notre démocratie utilise les mêmes stratégies pour se faire passer pour un martyr du système.

    Dans les années 80 alors que le front national ne constituait pas encore une menace, des voix se sont élevées pour l’interdire motif pris de son aspect antidémocratique et de ses idées xénophobes.

    A l’époque, au nom de la liberté d’opinion j »étais opposé à cette interdiction. Avec le recul, et face la menace que constitue cette organisation, je confesse avoir eu totalement tort.

    Bien à vous