Le Parc des expositions de Villepinte a servi hier de scène à un show – car il n’y a guère d’autres mots – du président sortant Nicolas Sarkozy. Ce dernier, visiblement, voulait faire oublier un début de campagne poussif aux allures de pétard mouillé. Or, outre la grandiloquence du discours, il n’est pas sûr que ce meeting redore le blason du Président de la République.

Passons sur sa sempiternelle ritournelle “travailler plus pour gagner plus” (slogan des plus creux quand on considère avec un tant soit peu de sérieux la réalité socio-économique du pays) ; passons sur l’affirmation – qui prêterait à sourire si la situation n’était si grave – selon laquelle la crise de la dette souveraine serait d’ores et déjà derrière nous ; passons enfin sur les piques obligatoires lancées contre la politique du parti socialiste. Ce que l’on retiendra surtout ce sont bien entendu ces deux ultimatums lancés à l’Union Européenne sur la préférence commerciale (ratissons à gauche) d’une part et l’immigration (ratissons à droite) d’autre part.

Difficile, une fois de plus, de suivre le candidat Sarkozy qui à force de manger à tous les râteliers risque bel et bien de perdre le peu de crédibilité qui lui reste. Sans doute, se voulait-il rassurant et rassembleur, mais à quel prix ! En menaçant Bruxelles de suspendre sa participation à l’Europe de Schengen si les contrôles d’immigration massive à ses frontières n’étaient pas renforcés d’ici un an ? Et d’en appeler à un gouvernement politique de Schengen et un contrôle drastique des flux migratoires, alors que – comme l’on s’en souvient – la France vient de reconnaître l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans cet espace et que la gouvernance de Schengen elle-même est en cours de révision depuis la crise franco-italienne qui a suivi la révolution tunisienne l’année dernière. Soit beaucoup d’air remué pour rien.

Rassurant et rassembleur en sommant l’Union Européenne d’adopter dans l’année des mesures visant à protéger ses entreprises, une version européenne du “Buy American Act” (loi américaine par laquelle les marchandises destinées à répondre à des marchés publics doivent être fabriqués – sauf dérogation – aux Etats-Unis) ? Mais qui croira une seconde ce discours protectionniste au vu du passif de son gouvernement en la matière ?!

En bref plus que de la propagande électoraliste d’un chef d’état tentant de renouveler son mandat, ne serions-nous pas en droit d’attendre de celui-ci une réflexion sérieuse et profonde sur les enjeux économiques et sociaux auxquels la France est confrontée ?

Un commentaire

  1. Discours décevant.
    Il ne sera pas président de la république. Aucune passion.
    J’y étais pour voir s’il passionnait encore les foules.
    Et la vérité, c’est que, loin de ce qu’ont pu véhiculer les médias, la foule était apathique.
    Et c’est des cars à perdre de vue (financés par l’UMP) qui ont permis au président sortant de remplir les lieux.
    Du remplissage mais dénué de réel engagement.
    Un rdv de troisième âge. Bien loin de la passion suscitée par le premier meeting de François Hollande.