C’était hier à Paris. Non pas dans un passé lointain que l’on croyait révolu, mais bien aujourd’hui en 2012, au cœur de la capitale des arts, dans un pays dont le fondement même repose sur la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, un pays qui des heures sombres de la seconde guerre mondiale, de ses errements et ses erreurs, a su tirer enseignements. Oui, eh bien, c’est sur ce beau territoire que l’on vit, hier soir, un petit aperçu du climat raciste et nauséabond auquel nous prépare Marine Le Pen, dans le cas que nous espérons improbable, où elle reporterait les futurs élections présidentielles.

Ainsi, alors qu’ils s’apprêtaient à rentrer chez eux après avoir dîné dans un restaurant du 16ème arrondissement, le député PS Arnaud Montebourg et sa compagne journaliste Andrey Pulvar ont été pris à partie par une escouade de jeunes xénophobes scandant dans leur direction des slogans (qui, bien entendu, n’ont rien mais alors rien à voir avec le FN et ne peuvent, en aucun cas, être imputés à la “rhétorique” frontiste), dont voici un petit florilège : “La France aux Français”, “Juden, Juden, Juden” (à savoir “juifs, en allemand), “Négresse” à l’adresse de Mme Pulvar, “Babouches” à l’intention de M. Montebourg, ou encore : “Jean-Marie nous a donné la permission de minuit pour chasser les youpins de Paris”, ou encore : “Le Pen président”.

twitteraudreyCes cerbères de l’enfer lepeniste ne s’en sont évidemment pas tenus là. Mme Pulvar, qui a immédiatement fait part de leur agression sur Twitter, ajoute : “Nous avons essuyé des jets de verres qui se sont brisés dans notre dos”. De la violence verbale à la violence physique, on voit bien que – dans l’esprit de ces militants d’extrême droite – la frontière est extrêmement ténue, voire rigoureusement inexistante.

On n’ose imaginer ce qu’il en aurait été si Marine Le Pen avait été présidente de la République ! Mme Le Pen qui, si elle s’est bien sûr “empressée” de condamner l’agression, refuse d’en porter la responsabilité. En réponse au député PS Jean-Marc Ayrault (président du groupe PS à l’Assemblée, pour qui cette affaire “prouve qu’il faut combattre sans relâche le FN qui tente d’avancer masqué, ce soir il montre son vrai visage”), Marine Le Pen a en effet beau jeu de rétorquer que “s’il suffisait d’aller agresser quelqu’un en criant ‘Le Pen président’ pour que je sois responsable, l’Etat de droit a reculé”.

L’Etat de droit recule lorsqu’il n’est plus possible à une personne, en vertu de ses origines, de marcher dans la rue sans être la cible de violences verbales ou physiques ; l’Etat de droit recule lorsqu’un parti dit “démocratique” multiplie des discours qui, in fine, incitent à la haine raciale, à l’homophobie, au sexisme et au rejet de l’autre ; l’Etat de droit recule lorsqu’au nom du débat démocratique des paroles fascisantes se donnent libre cours. Enfin l’Etat de droit recule lorsque nous nous taisons ou fermons les yeux sur ce genre d’”incidents”.
Inutile de vous dire que nous ne nous tairons pas.

4 Commentaires

  1. Vaincre Marine LePere … et vite !!!

    Eh non, ceci n’est pas une erreur.
    Tel devrait etre-etre son vrai nom, car cette femme est un imposteur.

    Elle represente a elle seule un veritable smogasbord d’ideologies infames, longtemps crues dechues.
    Au menu, un dangereux amalgame de nationalisme socialiste, subtilement agremente d’une sauce fascho aux effluves nauseabondes, accompagne de petites Viennoiseries brunes piquees au bal du FPO neonazi Autrichien et autres sucreries aux relents fortement Bracillach-niens …

    Elle est en fait une sorte de malevolent  » Dibbuk  » moderne, ambulant, au discours proselytique – tandem cauchemaresque de corporalite filiale possedee par l’ame du pere.

    La puanteur qui se degage de ses propos racistes et de sa perfide agenda antisemite, antidemocratique, antiliberte, anti-l’autre, etc … nous parvient jusqu’au Etats-Unis.

    Avec cette agression hier soir contre le depute PS Arnaud Montebourg et sa compagne la journaliste Audrey Pulvar – nous restons incredules aujoud’hui, ou que nous residions, quand au sort reserve en France a ceux qui osent critiquer Marine LePere ou la confronter carrement – comme a recemment eu le courage de faire Audrey Pulvar sur l’emission  » On N’est Pas Couches « .

    Le visage est CERTES celui de Marine – mais une fois les 500 signataires obtenus et le masque tombe – voyez donc comme Jean Marie y logeait derriere depuis toujours.

    Vaincre Marine LePere !!!
    Maintenant, tout de suite, chaque jour – a fortes doses de verite, de denonciations de ses propos ignobles, du  » demasquage  » de sa « pseudo-agenda » petrie de fourberies, de haine et du mepris de l’autre.

    La plaie LePeniste n’est autre qu’un revenant avatarique de feu Hitler, Mussolini et co.

    Aux Plumes les Citoyens !! … sans peur, sans moderation.
    May the Force be with you.

    Annette H. Sabbah
    L.A. 2/29/2012

  2. Le racisme frontal est une expérience qui malgré la bravoure qu’on lui oppose, demeure bien des années plus tard une blessure ouverte, un crève-cœur qui vous glace les sangs et vous expatrie de votre propre corps, méconnaissable à vous-même, nu et violé, irregardable, inconcevable, rendu sauvage sous le ricanement des hyènes étrangères à toute espèce de civilisation. Ce soir, j’embrasse très fort et au sens littéral du terme Audrey Pulvar et Arnaud Montebourg.

  3. Vous dénoncez d’entrée de jeu dans votre éditorial ,je vous cite: »des sympathisants du FN » de quel droit vous autorisez-vous à une telle accusation.Votre journal se nomme la « Règle du jeu » mais de toute évidence,cette règle du jeu vous fait défaut dans la réalité tant sur le plan démocratique qu’au niveau du pénal,ou il est stipulé de ne point accuser sans preuve,avez-vous des preuves flagrantes contre le FN…!