Comme l’a écrit Elie Wiesel, « tolérer le négationnisme, c’est tuer une seconde fois les victimes ». Aussi convient-il de saluer le vote de l’Assemblée nationale du 22 décembre 2011, qui s’est prononcée en faveur de la transposition de la décision-cadre de l’Europe contre le racisme, la discrimination et le négationnisme.

Contrairement aux lieux communs qui ont circulé à la faveur de la discussion publique autour de ce texte, ce dernier ne constitue pas une loi mémorielle, l’Histoire ayant déjà été écrite par les historiens. Ce document relève du droit. En donnant suite à cette directive européenne, les députés ont accordé aux garants de la mémoire des victimes de « tous les génocides reconnus par la loi » (Shoah, génocide des Arméniens), la possibilité juridique de les défendre contre les formes les plus « outrancières » du déni.

Est notamment visé le négationnisme d’État dont les autorités turques successives organisent la promotion jusque sur le territoire de la République française. Ainsi les élus sont-ils restés dans leur fonction qui consiste à préserver la dignité humaine, première phase du préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme, et à légiférer pour prévenir tout risque de trouble à l’ordre public.

Pour qu’enfin ce texte prenne force de loi, nous encourageons le président de la République, le gouvernement ainsi que les principaux partis, de gauche comme de droite, qui ont soutenu l’adoption de cette loi à confirmer leur geste en permettant sa ratification par le Sénat dans la législature actuelle.

Appel à manifester avec les Arméniens de France, aujourd’hui, lundi 23 janvier, à 14h devant le Sénat.