Après Hillary Clinton et William Hague, le chef diplomate français Alain Juppé s’est rendu ce lundi en Birmanie pour rencontrer les hauts responsables du nouveau régime et encourager la marche du pays vers un système démocratique.

Depuis la dissolution de la junte et le départ président-dictateur Thein Shwe le 30 mars 2011, le gouvernement civil – bien qu’essentiellement composé d’anciens militaires – a engagé de spectaculaires réformes. Autorisation des manifestations et des grèves, assouplissement de la censure de la presse et de l’accès internet, réinstauration d’un dialogue avec les groupes rebelles des minorités ethniques, et libération de prisonniers politiques : telles sont les mesures qui semblent témoigner de l’entrée de la Birmanie dans un processus de démocratisation.

L’ouverture du pays s’est notamment traduite par le retour de l’opposante Aung San Suu Kyi sur les devant de la scène politique birmane. Libérée le 13 novembre 2010, la secrétaire générale de Ligue nationale pour la démocratie (LND), prix Nobel de la paix en 1991, se présentera aux élections partielles d’avril. Elle n’exclut pas, par la suite, d’accepter un poste au gouvernement si l’opportunité se présente.

Malgré les récentes avancées du gouvernement birman, la femme politique préconise la vigilance : « Il y a toujours un danger théorique et peut-être pas si théorique d’un coup d’État militaire de la part de ceux qui n’approuvent pas le processus de démocratisation ». Elle reste également prudente quant à la perspective de l’assouplissement sanctions internationales à l’égard de la Birmanie : »Je souscris à l’idée que les sanctions doivent être levées étape par étape, en suivant de près les progrès en cours à l’intérieur du pays ».

La scène internationale continue, quant à elle, de réclamer la libération de tous les prisonniers politiques. Malgré les 3 amnisties successives opérées depuis octobre, un grand nombre d’entre eux sont aujourd’hui encore derrière les barreaux.