En cette période de fêtes, ce n’est pas la liesse pour tout le monde. La commission des Finances de l’Assemblée Nationale a rétabli samedi soir la TVA à 7% sur les livres imprimés. Cette hausse, qui sera effective en avril 2012, fait trembler tout un secteur déjà fragilisé.

La décision de la commission des Finances va sans aucun doute provoquer une hécatombe dans les métiers du livre. Les libraires traversent déjà une rude période avec l’essor des ventes en ligne, le succès des grandes enseignes culturelles, l’avènement de l’e-book, et ne voient plus comment ils vont s’en sortir. Les librairies indépendantes, souvent louées par nos politiques comme éléments culturels indispensables, peinent à rester attractive dans notre société de l’immédiateté. L’augmentation du prix des livres est un handicap de plus que leur offre le gouvernement en cette fin d’année.

Les petites maisons d’édition sont elles aussi mises en danger. Elles qui trimaient déjà pour exister face aux géants du secteur reçoivent plutôt mal ce cadeau empoisonné.

Après le Syndicat national de l’édition et la Société française du livre, la Société des gens de lettres a, à son tour, condamné cette mesure : « Les auteurs sont doublement concernés par ce relèvement du taux réduit de TVA qui s’appliquera, en effet, à la fois sur l’assiette de rémunération des auteurs (le prix de vente du livre) et sur le montant de cette rémunération (assujettie depuis 1991 à la TVA), sans compter qu’en tant que citoyens et consommateurs, ils participeront, comme tous les Français, à l’effort collectif demandé.   »

Cette hausse de la TVA est pour le moins étonnante lorsqu’on sait le peu de poids que pèse le marché du livre dans l’économie française. Alors que les hausses de TVA prévues sur moult produits devraient permettre à l’État d’empocher 1,8 milliards d’euros, l’industrie du livre ne lui rapportera quant à elle que la modique somme de 60 millions d’euros.

Si l’on peut s’interroger sur le bien fondé de cette mesure, à une époque où le marché du livre est déjà en crise, il ne faut pas – à coup sûr – en chercher la cause du côté de la démocratisation du livre et de l’accès à la culture. Si la hausse de la TVA ne sonne pas la mort du livre, elle signe la fin de nombreux libraires et éditeurs, garants par leurs diversités et richesses de la bonne santé de notre culture.

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