La destruction de la photographie intitulée « Piss Christ », lors d’une exposition à Avignon en avril 2011, a focalisé l’intérêt des médias sur son auteur, Andres Serrano, que l’on a qualifié alors volontiers de « provocateur ».

Qu’en est-il vraiment ? Dans quel contexte s’inscrit cette œuvre sulfureuse ? Quelle est la démarche de son auteur ?
Nous avons profité d’un passage à Paris de l’artiste new yorkais pour évoquer, en sa compagnie, l’ensemble de son travail.
Serrano parle de transgression, de religion, de peinture, de son goût pour l’inattendu… et nous nous laissons gagner, peu à peu, par une œuvre où la beauté est toujours inattendue, où l’attraction côtoie la répulsion, où l’humour (souvent potache) se mêle au tragique et où la représentation tend vers l’abstraction, à la frontière entre peinture et photographie.

Première partie : 13min38

Deuxième partie : 13min13

Troisième partie : 10min55

Quatrième partie : 18min27

Interview
Pierre-Henri Gibert

Rédaction en chef
Emilie Voisin

8 Commentaires

  1. Mon premier commentaire était ma réaction après approfondissement d’une œuvre dont je n’avais pas pris le temps, encore sous le choc, de côtoyer suffisamment l’auteur. Vous pouvez oublier tout cela, et ne tenir compte que de ce dont j’ai maintenant tenté de tenir compte.

    • Le Louis Jouvet d’Irving Penn est un chef-d’œuvre. Un chef-d’œuvre d’abord de la cause première de l’être mis au monde par Eugénie Jouvet. Un chef-d’œuvre ensuite de cet autosculpteur de génie. Un chef-d’œuvre enfin du catalyseur des instants successifs entraînés vers l’embouchure de cette instantanée. L’Autoportrait en jeune homme de Rembrandt est un chef-d’œuvre. Un chef-d’œuvre de Rembrandt. Et la peinture et la sculpture sont bannies des beaux-arts, ces arts, qualifiés de «beaux», dont l’avant-gardisme a tendance à reproduire vis-à-vis des peintres et sculpteurs contemporains le même académisme que les académies d’antan faisaient subir aux anciennes avant-gardes. Elles, qui ont non seulement une histoire mais sont du tout petit nombre d’élues à posséder une préhistoire. Deux ou trois décennies supplémentaires d’intimidation paralysante face à un XXe siècle ahurissant correspondront pour elles au sommeil de l’insomniaque, entre l’instant où le pouce et l’index ont lâché la cuiller à café et l’instant où celle-ci va tinter en cognant le carrelage.
      «Once that you’ve decided on a killing
      First you make a stone of your heart
      And if you find that your hands are still willing
      Then you can turn a murder into art»
      (The Police)
      Je conçois qu’au fond d’une multipliCité, chacun doive défendre son droit à entretenir sa propre relation avec la mort en soi, qui n’appartient qu’au soi. Je me souviens de ma rencontre avec un peintre londonien, alors, nous marchions vers le premier pub, et il évoque une exposition dont il revient, où ont été suspendus par la Tate les diplômés de la dernière cuvée. Le thème de cette année 2000 : Beauty and Horror… Il me décrit des photographies prises à Auschwitz, et un sourire jaune lui lacère la face face à ma gravité. J’admets que le fait que l’on sache que les cadavres de Serrano à l’instar des joujoux plastinés du docteur Gunther von Hagens ne sortent pas d’une conscience mais de quelque chose que l’on a appris à situer entre l’omniscience et l’ascience, leur confèrent une dimension supérieure à un certain point de sensation. À mon sens, cette qualité ramène ces œuvres à une dimension si inférieure aux autres créatures de l’homme qu’il eût été moins humiliant pour elles que leur auteur les éjecte lui-même de la sphère de l’art. Chez Villeglé, le titre ne complète pas l’œuvre au sens où il la compenserait. Il ne donne pas de la substance, il en soutire à une œuvre dissimulée dans un panneau d’affichage défilant sous le regard traînard du voyageur transporté par son propre moteur. Un paysage déchiré. Des affiches qui ont des créateurs. Des déchirures qui ont des auteurs. L’art malgré lui s’imprègne de la substance inconsciente de celui qui en produit l’acte, or un acte de nature compulsive habillé d’un quelconque degré d’esthétisme ne ferait rien de plus qu’un acte psychotique. Et c’est la différence notable entre Andres Serrano et Albert DeSalvo. L’un recherche le pouvoir par le don de mort, l’autre trouve un déjà mort qui le laisse impuissant devant sa vaine et presque pathétique tentative de le ranimer. Son immortalisation du corps avant que ce dernier n’ait entré toute la tête dans le couloir d’Anaxagore est entrée en résonance avec un stade du déni auquel quiconque survivra à un alter ego ne coupera. Sûrement cette sale notion de culture qui remontera toujours et nous serra la gorge car quand lui recherche la beauté dans la morgue, je la retrouve un antimètre en deçà. Nous connaissions le Testament de Dieu, il faudra dorénavant compter sur le testament de Nietzsche. Le surhomme que nous sommes jusqu’à ce que nous descendions de nous-même aura la fébrilité d’un animal coupé en deux dont la première partie cherche désespérément la seconde et ne la trouvant pas, se raccroche à tout ce qu’il a, tout ce qui lui reste, tous les restes qui le sont. En cela, l’œuvre d’Andres témoigne de la grande catastrophe de l’athéologie accoucheuse-vomisseuse du monde cronien que Zeus-Deus avait pourtant si galvaniquement forcé à se dévorer des pieds jusqu’à la tête. Son œuvre est le cri d’un Munch avec le son en plus. Il dit ce que ça fait, le métis, le multiculturel, d’avoir été arraché plusieurs fois à son monde des représentations. Il met le tueur de Dieu devant la vraie victime de son crime : la foi, et son homme, cabossé, harassé, vidé comme une boîte de soupe Campbell prête à se remplir avec tout, c’est-à-dire, n’importe quoi. Piss Christ. Dieu dans les déjections financières d’une industrie cléricale dévoyée, dixit. Dieu dans l’urine de la Vierge menstruée, dico. La mère du Fils, femme dont aucun sperme ne retient l’ovule. L’eSCAThOLOGIE ou De l’inconvénient d’être né mourant ou De l’espérance rétrospective de n’être pas né. De la vraie pisse nous dit l’artiste. En conclure, du vrai sang. Mais surtout, le savant mélange des deux. Le genre de chose requérant de la démiurgie à son œuvre.

    • P.-S. : N’oublions pas que la méthode choisie par Serrano pour dénoncer la profanation cléricale de Dieu fut une profanation de l’image de Dieu. Imaginons l’effet que causerait le fait de mener une femme place de la Bastille et de la rouer de coups dans l’objectif plus que louable d’alerter ses concitoyens sur la cause des femmes battues. Dire cela, me direz-vous, c’est payer son billet de retour de l’enfer à Bernard Gui. Sectionner le nerf de l’art. Pas forcément, mais c’est assurément lui rentrer dans le lard. Il importe avant tout que l’artiste ne perde pas conscience, qu’il puisse la tenir, sa science de l’Autre, la palper, qu’il en perçoive le moindre gémissement, et sans s’interdire de répondre aux attentes des plaignantes, que son âme s’attende à recevoir la visite d’autres âmes pressées de porter plainte contre elles. Et puis, que cette guerre sublime de l’âme contre l’esprit sache lever le pied à temps, que lancée sur l’égoroute elle n’aille pas dépasser le seul axe accessible à la voie de la sublimation. L’Institut Civitas a incité à l’autodafé. Sa troupette d’élite s’est dévoilée à travers un graffiti en forme de pénis gigantesque suggérant que c’est Dieu qui Se serait pissé dessus. Voilà ce qui arrive lorsque l’on s’interdit de comprendre ce qui nous arrive.

  2. Je conçois qu’au fond d’une multipliCité, chacun doive défendre son droit à entretenir sa propre relation avec la mort en soi, qui n’appartient qu’au soi. J’admets que le fait que l’on sache que les cadavres de Serrano à l’instar des joujoux plastinés du docteur Gunther von Hagens ne sortent pas d’une conscience mais de quelque chose que l’on a appris à situer entre l’omniscience et l’ascience, leur confèrent une dimension supérieure à un certain point de sensation. À mon sens, cette qualité ramène ces œuvres à une dimension si inférieure aux autres créatures de l’homme qu’il eût été moins humiliant pour elles que leur auteur les éjecte lui-même de la sphère de l’art. Chez Villeglé, le titre ne complète pas l’œuvre au sens où il la compenserait. Il ne donne pas de la substance, il en soutire à une œuvre dissimulée dans un panneau d’affichage défilant sous le regard traînard du voyageur transporté par son propre moteur. Un paysage déchiré. Des affiches qui ont des créateurs. Des déchirures qui ont des auteurs. Avec Piss Christ, c’est autre chose. Dieu dans les déjections financières d’une industrie cléricale dévoyée, dixit. Dieu dans l’urine de la Vierge menstruée, dico. La mère du Fils, femme dont aucun sperme ne retient l’ovule. L’eSCAThOLOGIE ou De l’inconvénient d’être né mourant ou De l’espérance rétrospective de n’être pas né. De la vraie pisse nous dit l’artiste. En conclure, du vrai sang. Mais surtout, le savant mélange des deux. Le genre de chose requérant de la démiurgie à son œuvre. Le Louis Jouvet d’Irving Penn est un chef-d’œuvre. Un chef-d’œuvre d’abord de la cause première de l’être mis au monde par Eugénie Jouvet. Un chef-d’œuvre ensuite de cet autosculpteur de génie. Un chef-d’œuvre enfin du catalyseur des instants successifs entraînés vers l’embouchure de cette instantanée. L’Autoportrait en jeune homme de Rembrandt est un chef-d’œuvre. Un chef-d’œuvre de Rembrandt. Et la peinture et la sculpture sont bannies des beaux-arts. Elles, qui ont non seulement une histoire mais sont du tout petit nombre d’élues à posséder une préhistoire. Deux ou trois décennies supplémentaires d’intimidation paralysante face à un XXe siècle ahurissant correspondront pour elles au sommeil de l’insomniaque, entre l’instant où le pouce et l’index ont lâché la cuiller à café et l’instant où celle-ci va tinter en cognant le carrelage.
    P.-S. 1 : La virulence de ma réaction ne s’apparente en rien avec la violence du profanateur de la profanation de Serrano. Après Voltaire, je risquerais la mort pour préserver notre liberté d’expression, la sienne de me confronter à sa façon d’affronter la mort, la mienne de le confronter à ma façon d’affronter sa façon d’affronter la mort.
    P.-S. 2 : Par «beaux-arts» je n’entends pas l’école nationale éponyme mais les arts qualifiés de «beaux» dont l’avant-gardisme a tendance à reproduire vis-à-vis des peintres et sculpteurs contemporains le même académisme que les académies d’antan faisaient subir aux anciennes avant-gardes.
    P.-S. 3 : N’oublions pas que la méthode choisie par Serrano pour dénoncer la profanation cléricale de Dieu fut une profanation de l’image de Dieu. Imaginons l’effet que causerait le fait de mener une femme place de la Bastille et de la rouer de coups dans l’objectif plus que louable d’alerter ses concitoyens sur la cause des femmes battues. Dire cela, me direz-vous, c’est payer son billet de retour de l’enfer à Bernard Gui. Sectionner le nerf de l’art. Pas forcément, mais c’est assurément lui rentrer dans le lard. Il importe avant tout que l’artiste ne perde pas conscience, qu’il puisse la tenir, sa science de l’Autre, la palper, qu’il en perçoive le moindre gémissement, et sans s’interdire de répondre aux attentes des plaignantes, que son âme s’attende à recevoir la visite d’autres âmes pressées de porter plainte contre elles. Et puis, que cette guerre sublime de l’âme contre l’esprit sache lever le pied à temps, que lancée sur l’égoroute elle n’aille pas dépasser le seul axe accessible à la voie de la sublimation.
    P.-S. 4 : L’Institut Civitas a incité à l’autodafé. Sa troupette d’élite s’est dévoilée à travers un graffiti en forme de pénis gigantesque suggérant que c’est Dieu qui Se serait pissé dessus. Voilà ce qui arrive lorsque l’on s’interdit de comprendre ce qui nous arrive.

  3. Je suis malgré tout surpris de la controverse suscitée par le « piss Christ » d’Andres Serrano auprès de la communauté chrétienne.C’est déjà omettre au départ qu’Andres Serrano est un artiste Chrétien,et que tout son travail tend à révéler l’intériorité et la gràce qui se dissimule dans la condition humaine par de-là le voile de la chair,ou comment capturer la sacralité dans les limites de la matière et dans ce qui est aux yeux des hommes vil et corrompu.Le « piss Christ » c’est la solitude du Christ sur la croix,inondé par l’urine du pêché du monde.Dans le « piss Christ »,l’urine humilie Jésus,mais la posture de son visage éclairée par cette lumière blanche révèle le pardon.C’est là que se cache la beauté ambiguë de cette photo,car elle porte en elle les réminiscences du Golgotha,où le pêché du monde fut porté dans la solitude d’un abysse cosmique.solitude illustrée par la noirceur des espaces infinis (C’est presque du Blaise Pascal cette phrase xD)qui sont en arrière-plan de cette croix pleine de dignité au milieu du chaos,du rejet,et de l’humiliation.Car Andres Serrano, en vrai chrétien, a comprit que la beauté se niche dans la pureté bafouée.Le sacré apparait lorsque l’homme dans sa nudité,n’est plus que fluide,merde,pisse,cadavre,se retrouvant ainsi à la merci du jugement divin,et Serrano transfigure ces thématiques-là en y décelant la beauté.En réalité il a une approche de l’art qui est Christique,car il désire voir la beauté là où on ne veut pas la voir.A l’image du Christ il élève ce qui est abaissé,et il abaisse ce qui est élevé.

    Si donc Serrano réussit à révèler la beauté de la fange,combien plus le Christ a réussit à révéler la beauté de nos âmes.

    P.S : Par ailleurs,je comprend parfaitement qu’il désire être reconnu par l’église en tant qu’artiste chrétien de son temps.

  4. «Once that you’ve decided on a killing
    First you make a stone of your heart
    And if you find that your hands are still willing
    Then you can turn a murder into art (The Police)»

    Je conçois qu’au fond d’une multipliCité, chacun doive défendre son droit à entretenir sa propre relation avec la mort en soi, qui n’appartient qu’au soi. Je me souviens de ma rencontre avec un peintre londonien, alors, nous marchions vers le premier pub, et il évoque une exposition dont il revient, où ont été suspendus par la Tate les diplômés de la dernière cuvée. Le thème de cette année 2000 : Beauty and Horror… Il me décrit des photographies prises à Auschwitz, et un sourire jaune lui lacère la face face à ma gravité. J’admets que le fait que l’on sache que les cadavres de Serrano à l’instar des joujoux plastinés du docteur Gunther von Hagens ne sortent pas d’une conscience mais de quelque chose que l’on a appris à situer entre l’omniscience et l’ascience, leur confèrent une dimension supérieure à un certain point de sensation. À mon sens, cette qualité ramène ces œuvres à une dimension si inférieure aux autres créatures de l’homme qu’il eût été moins humiliant pour elles que leur auteur les éjecte lui-même de la sphère de l’art. Chez Villeglé, le titre ne complète pas l’œuvre au sens où il la compenserait. Il ne donne pas de la substance, il en soutire à une œuvre dissimulée dans un panneau d’affichage défilant sous le regard traînard du voyageur transporté par son propre moteur. Un paysage déchiré. Des affiches qui ont des créateurs. Des déchirures qui ont des auteurs. L’art malgré lui s’imprègne de la substance inconsciente de celui qui en produit l’acte, or un acte de nature compulsive habillé d’un quelconque degré d’esthétisme ne fera jamais rien de plus qu’un acte psychotique. Il y a cependant une différence notable entre Andres Serrano et Albert DeSalvo. L’un recherche le pouvoir par le don de mort, l’autre trouve un déjà mort qui le laisse impuissant devant sa vaine et presque pathétique tentative de le ranimer. Son immortalisation du corps avant que ce dernier n’ait entré toute la tête dans le couloir d’Anaxagore est entrée en résonance avec un stade du déni auquel quiconque survivra à un alter ego ne coupera. Sûrement cette sale notion de culture qui remontera toujours et nous serra la gorge car quand lui recherche la beauté dans la morgue, je la retrouve un antimètre en deçà.
    Avec Piss Christ, rien de la sorte. Dieu dans les déjections financières d’une industrie cléricale dévoyée, dixit. Dieu dans l’urine de la Vierge menstruée, dico. La mère du Fils, femme dont aucun sperme ne retient l’ovule. L’eSCAThOLOGIE ou De l’inconvénient d’être né mourant ou De l’espérance rétrospective de l’être pas né. De la vraie pisse nous dit l’artiste. En conclure, du vrai sang. Mais surtout, le savant mélange des deux. Le genre de chose requérant de la démiurgie à son œuvre. Le Louis Jouvet d’Irving Penn est un chef-d’œuvre. Un chef-d’œuvre d’abord de la cause première de l’être mis au monde par Eugénie Jouvet. Un chef-d’œuvre ensuite de cet autosculpteur de génie. Un chef-d’œuvre enfin du catalyseur des instants successifs entraînés vers l’embouchure de cette instantanée. L’Autoportrait en jeune homme de Rembrandt est un chef-d’œuvre. Un chef-d’œuvre de Rembrandt. Et la peinture et la sculpture sont bannies des beaux-arts. Elles, qui ont non seulement une histoire mais sont du tout petit nombre d’élues à posséder une préhistoire. Deux ou trois décennies supplémentaires d’intimidation paralysante face à un XXe siècle ahurissant correspondront pour elles au sommeil de l’insomniaque, entre l’instant où le pouce et l’index ont lâché la cuiller à café et l’instant où celle-ci va tinter en cognant le carrelage.

    • P.-S. 1 : La virulence de ma réaction ne s’apparente en rien avec la violence du profanateur de la profanation de Serrano. Après Voltaire je risquerais la mort pour préserver notre liberté d’expression, la sienne de me confronter à sa façon d’affronter la mort, la mienne de le confronter à ma façon d’affronter sa façon d’affronter la mort.
      P.-S. 2 : Par « beaux-arts » je n’entends pas l’école nationale éponyme mais les arts qualifiés de « beaux » dont l’avant-gardisme a tendance à reproduire vis-à-vis des peintres et sculpteurs contemporains le même académisme que les académies d’antan faisaient subir aux anciennes avant-gardes.

  5. Si ce monsieur s’était attaqué au judaïsme d’une façon aussi indigne que celle avec laquelle il s’en est pris au christianisme, en auriez-vous parlé avec autant de bienveillance?