Jeudi dernier 7 juillet, les ambassadeurs de France et des Etats-Unis en Syrie, respectivement Eric Chevallier et Robert Ford, prenaient une initiative audacieuse et inédite : ils se rendaient à Hama, ville où les manifestations contre le maître de Damas sont de semaine en semaine plus massives, à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation. Notre association France Syrie Démocratie avait aussitôt salué, dans une lettre au représentant diplomatique français, leur présence dans cette ville car elle envoyait, disions-nous, «un message fort au régime de Bachar Al Assad», message qui avait certainement contribué «à renforcer la détermination des manifestants de ce vendredi». Indéniablement, en effet, cette visite a constitué une protection contre le déchaînement des forces de répression.

La population de la ville ne s’y était pas trompée : des centaines de personnes avaient accueilli les deux diplomates en répandant des roses sur leur voiture.

Le régime ne s’y est pas trompé non plus d’ailleurs, qui a déclenché en représailles de violentes attaques «spontanées» contre les locaux diplomatiques français et américain.

Et maintenant ? Alors que les troupes des frères Assad poursuivent leur sinistre besogne, pourquoi d’autres diplomates ne réitéreraient-ils pas l’opération ? Les pays membres de l’Union européenne, de l’Union africaine ou de la Ligue arabe s’honoreraient en demandant à leur représentant en Syrie d’aller passer 48h dès ce jeudi à Deraa, Homs, Alep ou dans la banlieue de Damas. Il y a suffisamment de pays étrangers représentés en Syrie pour assurer une présence d’ambassadeurs dans chacune des villes où la population syrienne manifeste chaque vendredi. Puisque la Russie et la Chine continuent de bloquer toute résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant le sanguinaire régime de Bachar, que la solidarité de la communauté internationale avec le mouvement démocratique syrien s’exprime en actes sur le terrain ! On verrait bien à Hama, désormais capitale de la contestation anti-Assad, une solide délégation diplomatique. Par exemple les ambassadeurs du Qatar, d’Allemagne et du Gabon. Mais si ce sont d’autres qui viennent sur place, les manifestants les accueilleront avec tout autant de reconnaissance.