Cher Pascal Bacqué, Ta fidélité à ton éditeur, à l’homme et au chrétien que fut Dimitrijevic t’honore. Nous n’oublions pas l’éditeur qu’il fut quarante ans durant, des grands auteurs russes victimes de la censure d’Etat, à commencer par Vie et destin, le chef d’oeuvre de Vassili Grossman, puis des dissidents soviétiques. Mais nous n’oublions pas davantage ce qui nous apparut comme une trahison de lui-même: son soutien aux fascisme Grand serbe durant la guerre en Bosnie; et tels ou tels livres malodorants qu’il publia alors, en trouble militant d’une cause détestable, le nationalisme ethnique. Ce passeur de lumière en littérature se mua, par un étrange tête-à-queue avec lui-même, en compagnon de route d’une idéologie mortifère dont les grands auteurs qu’il aimait et publiait, livre après récit, avaient été dans leur chair puis dans leurs oeuvres la vibrante, douloureuse antithèse. La mort n’efface pas tout. Amicalement, Gilles Hertzog