PARIS — Manuel Valls, qui avait été le premier candidat à la primaire PS pour la présidentielle, a réactivé mardi sa candidature, après la mise hors jeu de Dominique Strauss-Kahn, en assurant que cette fois, il y allait « pour gagner » et non « pas pour témoigner ».
« DSK mis à l’écart (…), j’ai décidé, oui, de reprendre ma marche en avant, d’être candidat à l’élection présidentielle à travers la primaire qui doit mobiliser tous les Français », a déclaré le député-maire d’Evry (Essonne), sur le plateau du 20H00 de TF1.
En juin 2009, il avait choisi les colonnes du Journal du Dimanche pour annoncer sa candidature. « Si on ne me prouve pas qu’un autre socialiste peut mieux que moi porter le renouvellement – et pour l’instant je ne vois pas – je porterai ces idées moi-même », lançait-il alors crânement.
Cet élu de la banlieue sud, qui fut un des soutiens de Ségolène Royal dans la course à l’Elysée en 2007 et à la direction du PS, au congrès de Reims, se faisait fort de rénover la maison PS du sol au plafond.
A force de déclarations iconoclastes pour son parti – lors de la dernière en janvier dernier, il appelait à « déverrouiller les 35 heures », il s’est forgé une image de solitaire, incarnant l’aile droite du PS.
Dépeint comme un jeune loup ambitieux, Manuel Valls n’a cure de ce que pensent ses amis politiques et croit en son destin. Il prônait alors le saut générationnel.
Mais à mesure que Dominique Strauss-Kahn s’est installé dans la position du favori dans les sondages pour porter les couleurs du PS en 2012, il s’est mis peu à peu dans le sillage du directeur général du FMI.
Avant l’arrestation de DSK, il répétait depuis plusieurs mois qu’il renoncerait à concourir si ce dernier se présentait, et sans cesse demandait aux autres prétendants de réfléchir au sens de leur candidature.
« Je suis convaincu que je suis capable de mobiliser de nombreux concitoyens en leur parlant de recherche, d’innovation, de culture, en leur disant que la sécurité est une priorité », a-t-il dit sur TF1.
La sécurité, c’est son credo. Il lui a d’ailleurs consacré son dernier ouvrage.
« Je mènerai campagne, pas pour témoigner, mais pour gagner », a-t-il assuré, ajoutant vouloir « être le candidat de l’énergie, du changement ».
« Quand on convoque le peuple, quand on demande aux Français de venir choisir à travers les primaires, notre candidat, tout est possible et ce +tout est possible+, je veux l’incarner », a lancé l’élu de 48 ans, qui a eu pour mentor Michel Rocard, puis Lionel Jospin.
Pour lui, « on a besoin de visages nouveaux, on a besoin de propositions nouvelles, on a besoin d’acteurs nouveaux dans la vie politique ». Et « ceux qui sont là depuis des années, ceux qui ont été ministres, comment peuvent-ils apporter des solutions nouvelles aux problèmes que se posent les Français? », a-t-il asséné.
Alors qu’au PS, certains doutent qu’il puisse rassembler les parrainages nécessaires pour sa candidature, Manuel Valls a répliqué, dans une interview à paraître mercredi dans Libération, que ce n’était « pas un problème ».
« On dit que j’aurai du mal à avoir des signatures. Détrompez-vous, mon parcours suscite de l’intérêt et de l’enthousiasme chez beaucoup d’élus et de sympathisants de gauche », a-t-il affirmé.
Face aux nouveaux favoris, François Hollande, candidat déclaré, et la première secrétaire Martine Aubry, qui pourrait se lancer aussi, il fait valoir « qu’aujourd’hui personne n’est en capacité de représenter à lui tout seul l’équation politique incarnée par DSK », et donc que la voie est libre pour lui.

Un commentaire

  1. Je suis parfaitement conscient que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire et n’ai aucune assurance d’en pouvoir dire aucune. Vous laissant le soin d’en décider, je me permets d’espérer que ce qui a de l’importance pour moi pourrait s’il ne peut être entendu par plusieurs, l’être du moins de quelques uns. La portion antisémite de la gauche française que l’ouvrage de référence de B. H. Lévy a dénudée sur la place publique, s’est arrangée en quelques années pour se glisser à rebours dans sa robe d’Inquisiteur comme un papillon de nuit allant se lover à reculons dans son cocon. Cette France n’est pas majoritaire, loin s’en faut, mais le parti socialiste devra apprendre à la penser, je dirais même, à savoir comment elle pense afin d’être en mesure de lui expliquer dans sa propre langue les raisons pour lesquelles elle doit changer de route. Le danger consisterait à faire l’inverse, et tout en continuant de parler le socialiste, de ramener vers soi quelques brebis, très loin d’être égarées, par quelques agissements qui auraient des chances de les mettre en appétit. Je tiens en grand respect Manuel Valls et pour cette raison même, je souhaite que sa main de velours ne cesse jamais d’inculquer sa gestuelle à son gant de fer.