Intrigué par les bruits colportés dans tout Londres, Basil Hallward vient un soir à la rencontre de son ami Dorian Gray. Ce dernier lui demande si ce que l’on rapporte sur son compte est vrai : serait-il réellement cet homme décadent, suffisant, indifférent à la réalité du monde ? S’en cacherait-il, renvoyant une fausse image de lui-même, alors qu’il ne chercherait en réalité qu’à étancher une soif inextinguible de plaisir et de transgression sexuelle et morale ? Oui, lui répond ce faux jeune-homme, dont l’image est restée inaltérée par l’épreuve du temps. Oui, il est tout cela, et même plus encore. La preuve ? Ce portrait que Basil réalisa de lui, transfigurant sa beauté apollonienne, pour ainsi dire idéalisée, renvoyant au monde les reflets d’une belle âme, porte en réalité les stigmates d’une vie infâme. Basil ayant cherché à sonder le coeur de son ami, découvre son portrait caché, que ce dernier accepte de lui dévoiler. De l’obscurité surgit un monstre, cet autre versant dionysiaque se cachant dans l’incarnation trop pure et trop parfaite de Dorian. La suite nous la connaissons. Incapable de continuer à porter seul la culpabilité trop grande de crimes inavoués, dont son portrait caché dans les soubassements de sa maison en est la mémoire, Dorian Gray décide de détruire cette image insupportable de lui-même, et ce faisant, commet ce que l’on est en droit de nommer un suicide. Ce suicide serait prétendument celui d’un autre Dorian Gray qui aurait, selon beaucoup de médias actuellement (et ses adversaires), été trop idéalisé, magnifié ; dans lequel une nation et des sympathisants de gauche essentiellement – mais pas seulement, loin s’en faut – auraient mis naïvement trop d’espoirs avant de réaliser qu’ils auraient été abusés. L’image carbonisée de Dominique Strauss-Kahn sortant d’un commissariat de police à Harlem après plus de 30 heures de garde à vue, le visage anéanti, menotté, mal rasé, décoiffé, entouré d’agents des forces de l’ordre habillés eux dignement de noir, et menant leur coupable idéal et désigné dans un fourgon blindé, correspondrait au portrait de Dorian Gray ravagé par des années de crimes qui auraient été tus, et enfin incarnés dans ce corps gisant face à son image déchirée. Ceux qui hier encore encensaient l’ancien patron du FMI et possible prochain Président de la République Française, dénoncent la prétendue candeur qui aurait été la leur face à un homme qui aurait été l’auteur d’un crime. Mais quel crime ? De quoi Dominique Strauss-Kahn est-il réellement coupable, et l’est-il réellement ? Pour l’instant, nous n’en savons strictement rien. En revanche, nous pouvons assister à une mise au tombeau, à la chute provoquée (d’une manière ou d’une autre), d’un homme que beaucoup craignaient et admiraient pour de multiples raisons. La droite en France s’est enfin réjouie sans le dire, de se voir débarrassée (sauf coup de théâtre extraordinaire) de son principale et plus dangereux adversaire, voyant 2012 se profiler et ne craignant plus désormais de voir son action et ses écarts personnels et politiques de ces dernières années ramenés sur le terrain de la morale par l’opposition.

Depuis ces derniers jours l’affaire DSK, telle qu’elle est formellement désignée, hypnotise les médias et les esprits, allant même (chose intéressante) jusqu’à faire oublier la réalité quotidienne de la plupart des français, mais aussi ce que beaucoup pensaient et pensent toujours de l’action menée par l’actuelle majorité, souvent désapprouvée, comme si les soucis de nos concitoyens, leurs inquiétudes quant à leur avenir auraient été happés par l’appel d’air provoqué par l’ouverture de la porte de cette chambre 2806 de l’hôtel Sofitel de New-York où, pour reprendre le jour même de la plainte de la victime présumée les propos ignominieux de M. Bernard Debré, l’on dénonçait avec un délice absolument obscène et d’une rare grossièreté, un homme de gauche « s’étant vautré dans le sexe, comme il s’était déjà vautré dans le bling-bling ». Sans doute M. Debré en sait-il long sur la question, et savait-il déjà beaucoup de choses dont lui comme les moins dignes de ses confrères  peuvent désormais se délecter dans la pénombre où ils attendent – et qui leur convient, se préparant à nous injecter durant la campagne présidentielle à venir (et dont on peut déjà présupposer du niveau et de la brutalité fauve qui sera la sienne) des doses massives de moraline, après avoir du supporter durant bientôt 10 ans les frasques et la politique d’un ancien ministre de l’Intérieur passé à la plus haute fonction de l’État qui n’a jamais hésité à faire étalage de sa vie privée savamment mise en scène dans les médias et dans la presse, et dont la conquête du pouvoir s’est faite au prix, trop douloureux, d’une récupération mercantile à peine déguisée des grandes lignes populistes du Front National : création d’un ministère de l’Identité Nationale et de l’Immigration ; incarcération d’hommes et de femmes sans-papiers, ceci pouvant aller jusqu’à l’internement de mères de famille et d’enfants, parfois des nourrissons de quelques mois, dans des centres de rétentions ; stigmatisation des ethnies (se rappelle-t-on encore du sort infligé aux Roms en France après un arrêté préfectoral insupportable, et de la condamnation consécutive de la cours européenne de justice à l’encontre de la France, qui fut une honte bien plus grande encore ?) ; stigmatisation des classes sociales les plus défavorisées et dénonciation il y a quelques jours encore par un secrétaire d’État du « cancer » que ces français qui touchent le RSA représentent pour la société ; oubliées les plaintes pour propos à teneur raciste d’un ministre du gouvernement ; oubliés les faux débats et les manipulations d’opinion à travers l’organisation bidon de débats abscons et odieux ne visant qu’à diviser un peu plus une nation qui devrait faire de son multiculturalisme une force et une fierté à l’heure de la mondialisation ; oubliés les scandales politico-financiers à la française du type de Clearstream, Karachi, ou encore de l’affaire Bettencourt ( Madame Bettencourt, ayant gracieusement reçu un chèque de 30 millions d’euros de la part du trésor public, a le privilège de ne pas rentrer dans les paramètres oncologiques de M. Wauquiez ) ; oubliés les écarts de conduites et les propos condamnables de l’ancienne ministre des Affaires étrangères lors de l’éveil du Printemps arabe ; oubliés Eric Woerth et les multiples remaniements ministériels qui sont devenus les aveux d’autant d’erreurs de casting de la part de l’actuel Président de la République. L’on s’apprête à faire de DSK un magnifique épouvantail, un miel au goût amer avec lequel l’on tentera de récupérer le plus de voix possible, non parce qu’il y a là un projet et un bilan à défendre, non parce que l’avenir de la France et des français est en jeu, mais parce que semblable à une parodie de tragédie des rois de Shakespeare, l’avidité suscitée par le pouvoir justifie ces éclats de sang, ces distorsions rhétoriques, ce mépris à l’égard du degré de conscience et de la capacité de discernement des français face à eux-mêmes, à leur Histoire et à leurs espoirs.

Ceux qui s’attablaient hier au Fouquet’s pour célébrer leur victoire sont probablement trop heureux de ce qui se joue actuellement de l’autre côté de l’Atlantique, car si Dominique Strauss-Kahn, qui à cette heure est toujours présumé innocent, devait se voir inculpé des chefs d’accusation graves qui lui sont reprochés, ils verraient leur pire adversaire à gauche définitivement éradiqué, et ce avec une violence psychologique inouïe, puisque Dominique Strauss-Kahn incarnait dans l’imaginaire des gens une alternance idéale, dans laquelle le pragmatisme et l’espoir se réconciliaient : faut-il rappeler qu’au-delà des compétences, du talent et du charisme avéré de DSK, le soutien que l’Elysée avait apporté à la candidature du français au FMI en 2007, permettait aussi d’éloigner ce dangereux challenger de son pays jusqu’à la fin 2012, et donc de s’épargner sa candidature pour les prochaines présidentielles ? Faut-il aussi rappeler la violence avec laquelle la droite avait accueillie ses interventions plutôt retenues, lors de son passage en France en février dernier ? DSK faisait peur à la droite et sa possible élimination politique est un soulagement pour ceux qui l’attaquaient ouvertement. Les propos ramenés par Arnaud Leparmentier dans le quotidien Le Monde du 17 mai dernier, selon lesquels Nicolas Sarkozy aurait déclaré en coulisse que la gauche aurait perdu la bataille morale de 2012 nous montre bien sur quel terrain nous sommes en fait en train d’évoluer. La déflagration psychologique qui fut celle de la majorité des français, comme le choc dont la plus part des médias hexagonaux ont été le miroir et les relais, deviennent progressivement, nous le constatons bien, incrédules face à cette tragédie humaine et voient désormais en Dominique Strauss-Kahn une brute, un tartuffe qui aurait trompé son monde. Je ne crois fondamentalement pas à cette heure ni en l’une, ni en l’autre. Ceux qui hier encore célébraient et vantaient les mérites de l’ancien Directeur général du FMI qui avait réussi à imposer un plan de relance plus souple et plus solidaire à l’égard des économies grecque, irlandaise ou portugaise, réussissant à convaincre avec une force de conviction inaltérable une Chancelière allemande incrédule, là où ses autres partenaires européens ne parvenaient qu’à prononcer du bout des lèvres leur désaccord, qui hier encore semblait inatteignable, a été aujourd’hui trainé au milieu de la foule, son existence et son action ramenée au registre du fait divers, et son honneur bafoué : c’est ce qu’impliquaient avec une férocité accablante les premières images de son arrestation : les traits tirés, affligé, brisé. A-t-il été l’orfèvre de sa propre chute ? Seul l’avenir nous le dira, et si dans celle-ci cet homme a compromis l’honneur et l’intégrité d’une femme en lui faisant violence, il devra rendre des comptes. Mais ne nous méprenons pas, avant même que la vérité soit connue, nous sentons bien un renversement de tendance : éditorialistes, journalistes, commentateurs de tout bord, de mains incertaines, commencent à dessiner les traits d’un monstre sur le visage de l’homme qui était hier leur héros, celui d’une social-démocratie en cours de reconstruction, semblant répondre aux espoirs de tous ceux qui sont exaspérés par une pratique du pouvoir brutal et triviale. Le grand économiste, grand esprit créatif d’un point de vue économique et politique, jouissant d’une popularité rarement égalée, d’une notoriété mondiale, dans lequel une majorité des français et de la gauche voyaient un potentiel futur président de la République capable de ramener leur pays sur le devant de la scène internationale, capable d’entreprendre de façon plus solidaire et plus solide les réformes dont le pays a besoin, capable aussi de réinstaurer l’unité largement émoussé d’une nation perdant lentement confiance en elle, a été assassiné.

Il ne faut pas s’étonner des réactions parfaitement humaines (qui jamais en rien ne viennent contredire l’autre tragédie possible d’une victime présumée) de personnalités politiques telles que Manuel Valls s’emportant face aux raccourcis effectués par certains dans les médias ramenant le destin d’un parti au lynchage public d’un homme, à une heure où la vérité n’est pas encore connue et ou l’accusé après quatre nuits dans la prison de Rykers Island, et continuant de subir aux États-Unis et dans une partie de l’Europe une curée médiatique sans précédent, maintient être non coupable des faits dont on l’accuse. Il est hypocrite de reprocher à ceux qui sont les amis et compagnons  de route de longue date de cet homme de le soutenir, d’espérer ne pas le voir coupable et responsable d’une affaire aussi sordide, plutôt que de se joindre à ceux, toujours plus nombreux, à lui tourner le dos, voire même à le piétiner. Les médias français s’interrogent aujourd’hui sur leurs propres pratiques en comparaison avec celles d’une presse anglo-saxonne qui n’hésite pas  pénétrer de façon intrusive dans la vie privée des gens publics, à instrumentaliser la rumeur qu’ils élèvent au rang d’information par intérêt commercial, à vilipender la marginalité et les parts d’ombres qui appartiennent à tout être humain de fait, jouant d’une fausse morale puritaine, puant la dénonciation et l’inquisition. Il fut un temps aux États-Unis, comme ailleurs, où certains trouvaient normal qu’un homosexuel décède des suites du Sida : à cela, certains se contentaient de dire, Ils l’ont bien cherché, non ? Sous-entendu, ce sont des malades, des pervers, et ils n’ont que ce qu’ils méritent. Ce même raccourci immonde, permet de dire d’un homme, dont la vie privée ne regarde que lui-même, et ayant reconnu aimer les femmes peut-être jusqu’à l’excès, qu’il est de toute évidence un violeur, c’est-à-dire un criminel. Oscar Wilde était au yeux de certains de ses contemporains britanniques un ignoble sodomite, et son homosexualité affichée et colportée dans la presse ne reflétait que la rancœur et la haine profonde accumulée à l’égard de cet irlandais, à leurs yeux un dandy décadent, qui était l’un des esprits les plus brillants de l’époque victorienne, auteur du « Portrait de Dorian Gray », parabole sur le degré de corruption intellectuelle d’une société préférant les apparences et les circonstances d’une réalité, à la vérité elle-même, préférant fuir leur propre image : celle que l’on transfert sur d’autres susceptibles de porter plus facilement leur haine du présent. Je soutiens absolument et préfère, et de loin, ceux qui comme Robert Badinter, Bernard-Henri Lévy, Jack Lang, Pierre Moscovici, Manuel Valls ou Martine Aubry, préfèrent ne pas hurler avec les loups, défendant, dans le doute et dans l’espoir, même si l’avenir devait leur délivrer un terrible secret, celui qui est un ami, un frère, un compagnon de route, parce que la loyauté – trop rare dans le monde politique et médiatique – n’a pas de prix.

14 Commentaires

  1. Mais… et si c’était vrai ? Vous avez raison il est présumé innocent et pas présumé coupable, pensez-vous qu’avec la débauche de moyens dont dispose le couple Strauss-Kahn, si à la fin il est déclaré « Non coupable », c’est une bonne justice qui aura été rendue aux yeux de l’opinion publique ? Jusqu’où Anne Sinclair va-t-elle aller pour défendre l’homme de sa vie ? Qu’a-t-elle pensé aujourd’hui, elle, femme de gauche qui a toujours défendu le droit des femmes de voir ces femmes de chambres huer son mari à leur arrivée au tribunal ? D’entendre l’avocat Brafman dire qu’il n’y pas eu viol, mais laisser supposer que c’était (peut-être) un rapport « consenti » (ce qui laisse la porte ouverte à des preuves ADN absolues, qui ne pourraient pas être balayées d’un revers de manches) laisse un vrai sentiment d’impunité au cas où… qui est dérangeant !

  2. Vous avez cent fois raisons Selim.

    Et croyez moi, le plus insupportable fut la vision d’un DSK décoiffé à la sortie du commissariat.

  3. C’est grave de croire que la démocratie et l’avenir d’un pays comme la France(qui en a vu d’autres ,tout au long de son histoire)tenir à la zigounette d’un homme…..les systèmes politiques qui ne tiennent qu’à la capacité d’un homme quelque-qu’il soit s’appelent tout simplement  »dictature ».

  4. Ah ! cette satanée complaisance !

    Même si la flagornerie, l’amitié et l’amour rendent aveugle.

    ______

    Vous avez dit suicide ?

    L’on pourrait aisément, et tout aussi bien, mentionner a contrario, l’expression d’un désir de toute puissance qui ne se reconnaît aucunes bornes !

    Sade en lieu et place de Wilde !

    car… tous doivent se soumettre lorsque l’Autre, corvéable à merci et femme de préférence – journalistes, subordonnées, employées à 7 dollars de l’heure dans les services -, n’est qu’une proie ou bien un instrument : les uns… chair à produire, les autres… chair à faire jouir.

    ***

    Quant aux proches de DSK, ils n’avaient qu’un dévoir : se taire publiquement (leur soutien privé, à l’abri des médias n’aurait alors concerné qu’eux) et refuser les invitations d’un service public irresponsable et veule (France 2 les 16 et 19 mai – il ne manquait alors plus que les membres de la famille Strauss-Kahn !)

    Ah ! Ces DSK de l’audiovisuel ! Incapables de se retenir : ils ne savant pas refuser une invitation radio ou télé !

  5. Jolie comparaison avec Dorian Gray/Oscar Wilde: mettre en parallèle des accusations de relations homosexuelles (consenties) à l’époque victorienne avec des accusations de viol (relation sexuelle non consentie) de nos jours (eh oui forcer quelqu’un à lui faire une fellation c’est un viol).

    Cette affaire peut profiter à Sarkozy dites vous. Oui et? Je ne veux pas que Sarkozy soit réélu, mais cela doit-il se faire en « passant l’éponge » sur une affaire de viol? (présumé oui, mais dont les premières conclusions ont fait dire au grand jury qu’il devrait y avoir un procès).

    « Il fut un temps aux États-Unis, comme ailleurs, où certains trouvaient normal qu’un homosexuel décède des suites du Sida : à cela, certains se contentaient de dire, Ils l’ont bien cherché, non ? »
    J’espère qu’il sera un temps où, en France, certains trouveront normal qu’un homme accusé de viol par une femme soit traduit en justice: à cela, certains se contenteront de dire, « Il l’a bien cherché, non? »

    A l’auteur de cet article: vous faites pitié.

    • Si je comprends bien votre commentaire, Marion,DSK est dors et déjà coupable et donc il convient de le condamner dès à présent? J’ai lu l’article que j’ai beaucoup aimé, parce qu’il resitue le débat sur une réalité française de ces quatre dernières années et sur les enjeux de la campagne présidentielle à venir, tout en précisant que si DSK devait être coupable, il devrait être condamné. Je suis moi-même une femme, et je suis profondément outrée et choquée jusque dans ma chair par ce que le viol représente, mais ayez jusqu’ici au moins la décence de reconnaitre que l’ex directeur du FMI (que vous paraissez détester royalement par ailleurs), est encore innocent jusqu’à preuve du contraire, et que tout cela est arrivé dans des circonstances choquantes pour toute la France et le français. La comparaison avec Wilde, et je pense bien savoir lire à votre différence, fait référence aux amalgames choquant effectués par l’opinion publique dans ce type d’affaire jetée dans les médias, et votre attitude, votre ton et vos propos témoignent de cet capacité d’amalgame absurde et idiote. Vous jugez et condamnez avant de savoir la vérité. Cet article ne disculpe pas DSK, mais met en exergue une réalité médiatique choquante. Par vos commentaires et votre agressivité gratuite, vous montrez bien que vous faites partie de cette « meute » agressive et haineuse, qui se range d’office du côté de l’opinion dominante, sans capacité d’analyse.

  6. La loyauté, la fidélité…oui c’est chose rare. La présomption d’innocence, bien sûr. La vie privée, évidemment. Mais votre article, très long, occulte une femme, qui elle aussi, a droit à la présomption de culpabilité ! Il ne s’agit pas de vie privé, il s’agit d’un crime.
    Et malheureusement les faits sont têtus. Enfin, oubliez les médias, présenté comme l’éternel coupable des maux de notre temps !
    Bien à vous.

  7. C’est un très grand et très beau texte ,écrit de main de maître /// cet après-midi,lors de la clôture du G8,à une question supposée (non posée) il fut répondu,à peu près ceci :pourquoi la France serait-elle éclaboussée ?M. Stauss-kahn n’est pas la France.

  8. Enfin le commentaire d’un intellectuel qui ne condamne pas les réflexes d’amitié ou de confiance pour un homme qui pour le moment est toujours et a priori présumé innocent. C’est presque surprenant tellement ça paraît risqué. Déjà que « ceux qui savent » ont massacré médiatiquement les amis politiques de DSK qui ont osé s’exprimer ainsi… Faut des convictions pour s’exprimer ainsi. Attention à ne pas vous faire écharper par la critique journaliste et politique. C’est que le couperet tombe souvent ces derniers jours. Toute une cargaison de Fouquier-Tinvilles. Des bien-pensants qui savaient et qui ne se feront plus prendre. Attention aussi au délit de « violeur en devenir » qu’on est en train de nous préparer. Le délit de « sale gueule » ne suffisait plus. Alors voilà… Il semblerait que la présomption d’innocence ne soit pas applicable à DSK. Dites cela, et vous voilà taxé de sexiste. Certains pourraient même vous accuser de connivence. Car pour ces contempteurs, si vous dites cela, c’est que vous appartenez au camp des « salauds ». Une réaction émotive initiale faite de précaution et d’espoir pour un ami (ou pour un homme politique jugé respectable) est immédiatement dénaturée. Car que faites-vous donc de la victime? Ceux-là même qui reprochent leur doutes aux amis ou sympathisants de DSK clament sur tous les médias la souffrance qu’ils éprouvent pour la victime présumée d’accord, mais surtout victime. Ceux-là sont les gardiens auto-proclamés de la protection rapprochée des femmes harcelées, violées ou violentées. Et vous, vous êtes juste du côté des puissants, des riches, des usurpateurs et des violeurs. Vous aurez beau dire qu’il est hors de question de bafouer les droits de la victime présumée qui le respect et à la présomption de véracité (comme je l’ai entendu) qui est un principe évidemment tout aussi juste et évident. Les juges médiatiques sont juste en avance sur la fin de l’enquête et la fin du procès. Il n’avait pas besoin de taper sur DSK et ses soutiens pour rappeler qu’il est intolérable de harceler sexuellement et qu’il est criminel de violer ou violenter une femme. Merci Selim RAUER pour votre bon sens et votre prudence. Dans ce climat de médias déguisés en médiums, ça fait beaucoup de bien. Si DSK est innocent, alors cette femme n’a pas été violée. On ne va pas s’en vouloir d’espérer que DSK ne soit pas coupable. Il sera grand temps de désoler de s’être trompé. Le cas échéant, c’est bien la victime que l’on plaindra et à qui l’on souhaitera réparation à tout point de vue. Et l’on n’aura pas besoin de forcer notre talent pour que cette émotion soit sincère. En revanche, si DSK est lavé de tout soupçon, j’espère que certains seront forcés de rengorger certains propos diffamants et faire pénitence en place publico-médiatique.

  9. … »parabole sur le degré de corruption intellectuelle d’une société préférant les apparences et les circonstances d’une réalité, à la vérité elle-même, préférant fuir leur propre image : celle que l’on transfert sur d’autres susceptibles de porter plus facilement leur haine du présent. »
    Oui en effet, et on ne peut que vous citer, tellement votre analyse est intelligente. Merci pour cette démonstration. Je partage votre « déposition » tout en espérant que nous sommes les nombreux à témoigner en ce sens.

  10. Votre article est un peu long mais ce qui est dit est important, essentiel même. Merci.

  11. Je suis tout à fait d’accord avec vous, ici au Brésil, très loin de tout ça et pourtant très proche et très touchée je soutiens DSK car comme vous je préfère – et je cite: et de loin, ceux qui comme Robert Badinter, Bernard-Henri Lévy, Jack Lang, Pierre Moscovici, Manuel Valls ou Martine Aubry, préfèrent ne pas hurler avec les loups, défendant, dans le doute et dans l’espoir, même si l’avenir devait leur délivrer un terrible secret, celui qui est un ami, un frère, un compagnon de route, parce que la loyauté – trop rare dans le monde politique et médiatique – n’a pas de prix.
    La loyauté ná pas de prix…
    Bien à vous.