Plusieurs milliers de personnes se sont réunies hier place de la Bastille lors d’un concert organisé pour célébrer en musique et sans discours politique l’anniversaire de l’élection de François Mitterrand.

Les organisateurs, Pierre Bergé et le banquier Matthieu Pigasse avaient fait passer le mot d’ordre : pas de discours, pas de prise de parole, ni d’emblème politique, mais une fête contre la « sinistrose ». Ils ont été entendus. Près de 40.000 personnes se sont rassemblées en milieu de soirée pour écouter les concerts de Twin Twin, Soprano, Alpha Blondy, Yannick Noah et Gotan Project.

L’hommage est discret mais le message passe bien. Quelques portraits de l’ancien président de la République sont affichés dans des publicités pour le hors-série des Inrockuptibles, des militants du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) circulent dans la foule drapeaux en main, les deux écrans géants qui encadrent la scène diffusent quant à eux des images d’une dame qui distribue des roses rouges au premier rang.

Sur les marches de l’Opéra Bastille, Jean-Joseph Bertin brandit une pancarte: « le camembert du bonheur : 50,1% ou plus de socialisme dès le 1er tour ».

« J’étais là le 10 mai 1981 et j’en garde un très bon souvenir. Ça signifie beaucoup de choses pour moi d’être là ce soir : je ne crois qu’en la gauche », sourit le sexagénaire.

Pierre, autocollant d’une campagne de Mitterrand collé sur sa chemise rose, avoue qu’il y a « une petite part de nostalgie à être là ce soir » avec ses jeunes enfants.

Mais beaucoup d’adolescents – qui n’étaient pas nés en 1981 – sont également venus pour « participer » à l’hommage à François Mitterrand.

« Je suis née huit ans après son élection mais on connaît tous l’héritage de « Tonton », c’était un président emblématique et depuis 30 ans on n’a plus eu de gouvernement de gauche », dit Violaine.

« C’était important de marquer le passage de la gauche au pouvoir. La gauche a fait beaucoup pour la culture et c’est bien de faire ce geste culturel avec un concert rassemblant plein de genres différents », estime Inès, 21 ans.

« On vient passer du bon temps, écouter de la musique. Mais on sait tous pourquoi on est là », renchérit Sylvain, 29 ans.