Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a annoncé hier, mercredi 20 avril, la création de « patrouilleurs » chargés de « donner plus de visibilité » à la police, leur attribuant ainsi un nom digne des meilleurs films d’anticipation de séries Z des années 80. Il réfute par ailleurs tout retour à la « pol-prox », la police de proximité, créée par la gauche de Lionel Jospin et enterrée par Nicolas Sarkozy peu après son arrivée en 2002 au ministère de l’Intérieur.

En créant cette nouvelle section de police, Guéant déclare ainsi « lutter contre la délinquance et la criminalité, les faire reculer et créer un climat, une ambiance de sécurité » . Une nouvelle tentative de rallier pour 2012 des électeurs déçus par la majorité qui auraient pris le virage du FN, en reprenant – une fois n’est pas coutume – des thèmes chers à ce parti ?

Selon l’entourage du ministre, les missions de ces « patrouilleurs » polyvalents, qui circuleront généralement « en binômes » – à pied, à vélo, à rollers ou en voiture –, seront « notamment » d’entretenir le  « contact avec la population », « d’observer et écouter, se renseigner, interpeller », rappelant un étrange scénario orwellien.

Guéant insiste et s’inscrit cette fois dans la réalité réelle, deux termes qui semblent fondateurs de cette nouvelle police. « Ces patrouilles seront fonction de l’observation de la délinquance réelle, avec des créneaux horaires adaptés à la réalité de la délinquance », affirme l’entourage du ministre de l’intérieur.

Ces  « patrouilleurs » seront effectifs dès « la rentrée de septembre », et seront expérimentés dès le début du mois de mai.

Claude Guéant entend « mettre du bleu dans la rue » , affirme un responsable policier, invitant à la création d’une police à visage plus humain : des policiers et gendarmes (re)prenant des contacts « plus systématiques » avec la population. Mais que cache cette police « observatrice » , à l’écoute, et pourvoyeuse de renseignements ?

Selon le député socialiste Jean-Jacques Urvoas, Guéant en serait « réduit à tenter de créer un sentiment de sécurité » avec les policiers patrouilleurs, après la suppression de 10.792 emplois de policiers et gendarmes depuis 2007 par ses prédécesseurs. Une manière, selon lui, de « regagner la confiance perdue de la population. » Une bienveillance qui nous fait peur.

2 Commentaires

  1. Ah, l’incitation à la peur…
    Ce gouvernement est devenu maître en la matière.
    La peur : le meilleur argument électoral.
    La peur pour les présidentielles!

  2. Merde, donc dès la rentrée prochaine, les lieux publics ne le seront plus ? Grouingrouin.. ‘nul animal ne boira d’alcool’.. Rréprression ? Enfin, entre ce qui est dit et fait concrètement.. Affaire à suivre. Merci V.Gris