Héros serbe de la défense de Sarajevo, de 1992 à 1995, le général Divjak, arrêté, il y a quelques jours, à Vienne, à la demande de ceux qui, à Belgrade, protègent toujours Mladic, le boucher de Srebrenica, va être libéré sous caution de 500.000 Euros, avec interdiction de quitter le territoire.

Pourquoi pas, amis autrichiens, un, deux ou trois millions ?
Après Polanski et la Suisse, Divjak et l’Autriche ?

Prise d’otage, par un pays qui, jadis colonisa la Bosnie-Herzégovine, au service d’un État qui, quatre-vingt ans plus tard, la martyrisa à mort et qui, à défaut de régler ses comptes avec ses propres fantômes, vient abjectement réclamer l’homme, le seul ou presque, qui eut le courage de déserter des rangs criminels de l’armée serbe et de défendre la cause de la liberté contre ses pairs de la J.N.A. et la soldatesque de Karadjic. C’est cela que Belgrade, où la Bête immonde rôde encore, quinze ans après, entend lui faire payer : sa « trahison ». « Trahison » qui, pour tous ceux ayant côtoyé le général Divjak durant le siège de Sarajevo, reste le geste admirable d’un homme qui, envers et contre tout, a sauvé l’honneur de son pays, alors que celui-ci sombrait dans la barbarie et le fratricide. Divjak et quelques autres Justes, Nicolas Kovac à Sarajevo, à Belgrade le magazine Vreme, Radio 99, plus une poignée d’amis écrivains serbes, nous ont permis de ne pas désespérer ni haïr le peuple serbe.

Depuis que nous avons appris la nouvelle de l’arrestation de Divjak, depuis, plus encore, que nous savons « le prix » de sa libération,  nous n’aimons plus beaucoup l’Autriche. L’Autriche, pays de Freud mais aussi de Jorg Haider, va-t-elle se déshonorer ?

Entre le général Divjak et Mladic, entre la loi de fraternité et la loi du sang, entre l’asile et la livraison, il faut choisir.

La Règle du Jeu

4 Commentaires

  1. Davidovic Divjak a aux contraire ordonné de cessé le feu des vidéos sur Youtube le prouve et cette colonne yougoslave a donner l’assaut sur Sarajevo le 2 mai 1992 avant de finir encercler dans sont propre QG.. le jour suivant elle a récolter ceux quel a semer faut pas venir pleurer des représailles quand on massacre des civils

  2. La nouvelle est affligeante mais malheureusement pas complètement surprenante… Au moins n’est-ce pas le tribunal international qui le poursuit, dont le procureur n’a pas hésité à requérir des peines fantastiques contre d’autres combattants-résistants à la « purification ethnique ». Ne faudrait-il pas élever la protestation au niveau de l’Union européenne, si les choses n’évoluent pas favorablement ?

  3. Divjak est accusé d’avoir ordonner de tirer sur une colonne de l’armée yougoslave (composée de jeunes qui effectuaient leur service militaire) lorsque celle-ci quittait la caserne de Sarajevo en vertu d’un accord entre les différentes parties. Les familles de ces jeunes recrues ont autant droit à la justice que les familles de Srebrenica. La Serbie a extradée Milosevic et Karadzic et recherche toujours Mladic. Mladic qui bénéficie du soutient des ultra-nationalistes et non pas du gouvernement serbe comme l’a écrit votre journaliste.

  4. C’est indigne de la part d’un pays comme l’Autriche ! Un autre pays européen, la Grande Bretagne, fut confrontée à une situation similaire et prit une toute autre décision, ce qui l’honore.

    L’année dernière fut arrêté à Londres Ejup Ganic, ancien vice-président de Bosnie pendant la guerre, et que la Serbie recherchait avec mandat d’arrêt international pour le même chef d’inculpation. La court de Justice de Londres s’opposa toutefois à l’extradition jugeant que son procès pouvait être « politically motivated ».

    Les gens de Bosnie se sont mobilisés en défense de leur Général Jovan Divjak, ce qui devrait faire réfléchir la Justice autrichienne avant de le remettre aux mains serbes car son procès pourrait également être « politically motivated », vu que les Serbes ne condamnent et ne délivrent Mladic au ICTPY.