Ahmadinejad, Monsieur le chef du Pouvoir judiciaire, Messieurs les Juges iraniens, l’avocat français que je suis veut s’associer à celui de Sakineh.

Nous sommes réunis aujourd’hui, défenseurs des droits de l’homme, intellectuels, artistes, responsables politiques, citoyens du monde, amoureux de la liberté, en fait TOUS AVOCATS DE SAKINEH.

D’une seule voix, NOUS PLAIDONS NON-COUPABLE POUR SAKINEH,

Parce que sa seule faute est celle d’être née en Iran, pays des Mollahs dans lequel n’existe pas la liberté d’expression, pays totalitaire et liberticide dans lequel on réprime les opposants dans le sang et où, selon l’article 330 du code pénal : « le prix du sang d’une femme compte pour moitié de celui d’un homme ».

Oui, NOUS PLAIDONS NON-COUPABLE POUR SAKINEH parce que sa seule faute est d’être citoyenne d’un pays dans lequel les femmes qui apparaissent en public sans le voile sont passibles de 10 jours à deux mois de prison. Un pays dans lequel leur père  peut les marier dès l’âge de 9 ans. Un pays dans lequel leur mari a ensuite le pouvoir de les priver de nourriture, logement et habits si, selon l’article 1108 du Code civil, « elles refusent de remplir leurs devoirs conjugaux ». Et si elles décident de se remarier, elles perdent la garde de leurs enfants

Dernière lubie en date, le chef de la police de Téhéran a interdit aux jeunes filles de bronzer, les menaçant de les « arrêter et de les emprisonner ».

Halte à la mascarade Messieurs !

Chez vous, les femmes seraient même responsables des catastrophes naturelles. L’imam de Téhéran a déclaré que « l’augmentation des relations sexuelles illicites fait accroître le nombre des tremblements de terre ».

Pour m’être rendue à Port-au-Prince, quelques jours après le séisme, je vous garantis Messieurs que les femmes n’ont été en rien responsables de la mort de plus de 200 000 haïtiens.

Oui, NOUS PLAIDONS NON-COUPABLE POUR SAKINEH, parce que sa seule faute est d’être soumise aux lois de votre pays Messieurs, où non seulement la peine de mort subsiste mais encore où l’on exécute par pendaison ou lapidation. « Les hommes sont enterrés jusqu’à la taille et les femmes jusqu’à la poitrine ». Et c’est votre code pénal qui prévoit que « les pierres ne doivent pas être trop grandes pour tuer la victime après deux coups, ni trop petites pour être qualifiées de pierres ».

Soyons sérieux ! J’apprends que l’ONU aurait nommé l’Iran à la Commission de la condition de la femme pour un mandat de quatre ans à compter de 2011 !

Vous n’avez que le temps de vous rappeler l’existence des droits humains, des droits des femmes que vous bafouez, de la déclaration universelle des droits de l’homme.

Commencez déjà par libérer toutes les femmes dont nous ignorons l’existence mais que vous opprimez. Libérez Sakineh que, dans une parodie de justice, vous accusez sans preuve. Au pire a-t-elle cédé à un crime d’amour…

SAKINEH N’EST PAS COUPABLE, LIBÉREZ-LA !

Nicole Guedj
Ancien ministre
Président de la Fondation Casques Rouges

Un commentaire

  1. si elle n’est pas coupable, qui a donné les cachet à son mari pour l’assassiner ensuite ?